archives le théâtre   archives
Je ne suis jamais allé à Bagdad
(Abel Neves)

T1
(José Maria Vieira Mendes)

Toute une vie
(Suivi de) L'Art du théâtre
(Pascal Rambert )

 

Quel théâtre pour aujourd'hui ?
Petite contribution au débat sur les travers du théâtre contemporain.

(Jean-Pierre Siméon)

Cannibales
(Ronan Chéneau)

GENEVILLIERSroman 0708

(Pascal Rambert)

Regards lointains
II- Colloque de Paris-Sorbonne

(Collectif)

Jardins intérieurs
(suivie de) La Parenthèse du mimosa
( et de) Réflexions canines

(Grégoire Aubert)

Et balancez mes cendres sur Mickey
( suivi de) Approche de l'idée de méfiance

(Rodrigo Garcia)

Retour à la citadelle
(Jean-Luc Lagarce)

 

Lire un classique du XXe siècle : Jean-Luc Lagarce

(Collectif )

Shopping and Fucking

(Mark Ravenhill)

Le Roman de Jean-Luc Lagarce

(Jean-Pierre Thibaudat )


Bouge plus !
( suivi de) Christ sans hache

(Philippe Dorin)


Himmelweg (Chemin du ciel)
(Juan Mayorga )

Tout est vécu
(Serge Valletti)

Cesena dans le paysage
(Suzanne Joubert)
Le Corps de l'acteur
(ou la nécessité de trouver un autre langage)
(Pippo Delbono)

La Version de Browning
(Terrence Rattigan)

Dons, Mécènes, Adorateurs
(Alexandre Ostrovski)

Dieu est un steward de bonne composition
(Yves Ravey)

Retour de guerre
Suivi de
Bilora
(Angelo Beolco
dit Ruzante)

Désertion
(Pauline Sales)
Fées
(Ronan Chéneau)
Les Barbares
(Maxime Gorki)
et
(d'après Maxime Gorki)
Titsa
(Philippe Malone)
L'Orage
(Alexandre Ostrovski)

Les Rêves
suivi de Oxygène
(Ivan Viripaev)

La Vie de Timon d'Athènes
(William Shakespeare)
Voisin
(François Cervantès)
Un sapin chez les Ivanov
(et autres pièces)

Alexandre Vvédenski

Se tenir debout
Jean-Lambert Wild
(entretiens avec Mari-Mai Corbel)

Mue
(Première Mélopée)

Jean Lambert-wild

Les Castellucci
(écrivains de plateau 1)

Bruno Tackels

Orfeo Baggio
(Mario Morisi)
Mousson d'été
(Argentine, Brésil, Cuba, Portugal)

Collectif
Auteurs présents
(Collectif)
Théâtre 1938-1965
(Pier Paolo Pasolini)
Théâtre Complet
(John Millington Synge)
Les Rois de l'aventure
(Oriza Hirata)

Mise en scène du monde
(Colloque International de Rennes)

(Collectif)

Goya
(Je préfère que ce soit Goya qui m'empêche de fermer l'oeil plutôt que n'importe quel enfoiré)

(Rodrigo Garcìa)
Le Songe,
un jeu de rêves

(August Strindberg)
Dommage qu'elle soit une putain
(John Ford)
Pièces de cirque
HUMAN (articulations)
Suivi de
Espèces

(Christophe Huysman)
Iphigénie chez les Taures
(Euripide)

Foley
(Michaël West)

120 pensées à la minute
(Carlos Marquerie)

Tejas Verdes
(Fermín Cabal)

Anatoli Vassiliev
(Écrivains de plateau III)

Bruno Tackels

Les Malades
(Antonio Alámo)

La Blessure au côté
(Pilar Campos Gallego)
Le Regard du chat
(Alejandro Jornet)

Les Îles du temps
(Antonio Fernández Lera)

Troïlus et Cressida
(William Shakespeare)
Arguments pour un théâtre
(et autres textes sur la politique et la société)
(Howard Barker)
Le Bleu des pierres
(Pierre Meunier)

La Mort de l'âme

(Jean-Marie Hordé)

Roi Lear
(Rodrigo Garcìa)
La Lamentable Tragédie de Titus Andronicus
(William Shakespeare)
Sermons joyeux
(De la lente corruption des âmes dans la nuit tombante)

(Jean-Pierre Siméon)
Saga des habitants de Moldavie
(Marion Aubert)
Douleur au membre fantôme (figures de Woyzeck)
(Annie Zadek)
Rien d’humain
(Marie Ndiaye)
L’Infusion
(Pauline Sales)
Muñequita ou jurons de mourir avec gloire
(Alejandro Tantanian)

Le Songe d’une nuit d’été
(le rêve d’une folle nuit de mai)
(William Shakespeare)

Marcel B.
(Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre)

Le Suicidé
(Marion Aubert)
Antigone
(Sophocle)
La Nuit au cirque
(pour des enfants)

(Olivier Py)

La Mi-temps
(Jean-Paul Quéinnec)

Quoi faire de son chien mort ?
(François Bon)

Agamemnon
(Rodrigo Garcìa)

Woyzeck
(intégrale des fragments et adaptation pour la scène)
(Georg Büchner)
Platonov
(version intégrale)
(Anton Tchekhov)

 

epitaph
( Roméo Castelluci)

 

Lueurs d'étoiles
(Irina Dalle )

Bonne nuit, ne mourez jamais
(Michèle Sigal)

Paradis (un temps à déplier)
(Pascal Rambert)

Planète

(Evguéni Grichkovets)

La Tempête

(William Shakespeare)

Le Roi nu

(Evguéni Schwartz)

Crise de nerfs
— Parlez-moi d’amour —
suivi de Ægri Somnia

(Jean-Lambert Wild)
Carré blanc
(Yves Ravey)

À quoi sert le théâtre ?
(Enzo Cormann)

Sur le théâtre de marionnettes

(Heinrich Von Kleist)

L’Histoire de Ronald, le clown de McDonald’s
suivi de
J’ai acheté une pelle chez Ikea pour creuser ma tombe

(Rodrigo Garcìa)

Le Groenland

(Pauline Sales)

 

Innocents coupables

(Alexandre Ostrovski)

Le Laboureur de Bohême

(Johannes Von Saaz)

La Vie et la Mort du roi Richard II

(William Shakespeare)

     

Je ne suis jamais allé à Bagdad

Pendant qu'on changeait de quartier, les gars sont partis du Texas et sont entrés en Irak. Des milliers ! Tu imagines ce que c'est que de déplacer une machine de guerre comme ça, d'un endroit à un autre, à l'autre bout du monde, des milliers et des milliers de personnes sans rien oublier ? 

Glória et Rogério emménagent dans un nouvel appartement dont l'atmosphère est, dès l'ouverture, irrespirable, même si (déménager) C'est ce qui nous sauve . Au milieu des cartons et des objets de leur vie d'avant se déploie une angoisse sourde faite de non-dits et de malentendus.

Rogério promène d'une pièce à l'autre une petite télévision qui diffuse en continu les images de la guerre en Irak qu'il commente avec fureur, tandis que Glória range, dérange, cire, cherche et se cogne aux murs pour essayer d'oublier son corps malade. Jour après jour, Rogério ne vit plus qu'au rythme de cette boîte à images qui est là comme écran d'une douleur qui ne trouve pas à se dire ailleurs. De bombardements lointains en querelle conjugale proche, un étrange parallèle se tisse entre le chaos du monde et l'ébranlement de l'être.

Né en 1956 à Montalegre, Abel Neves figure parmi les dramaturges contemporains les plus joués au Portugal. Il est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre, de romans, d'un recueil de poésie et d'un essai sur le théâtre.

Abel Neves
Traduit du portugais par Alexandra Moreira Da Silva

Editions Les Solitaires Intempestifs
Collection Bleue
Parution : novembre 2007
80 p., 10 €
I.S.B.N. : 978-2-84681-217-7
Site : www.solitairesintempestifs.com

retour haut de page
T1

Vasco - L'écho, là-dehors, dans les escaliers ça me bousille. On dirait que le son se barre. On dirait que mes bruits se barrent de moi, que je suis en train de me décomposer.

Sur fond musical rock ( The Animals et Nirvana ), 4 jeunes adultes (Sara, Albert, Chico, Vasco),   4 appartements, 1 seul espace-plateau et beaucoup d'interrogations : payer son loyer, s'émanciper de la tutelle parentale, aimer ou pas son emploi, s'inventer un métier, un futur, une maladie... Sarah brûle ses affaires sur son balcon, son amoureux éconduit, Albert, est totalement hypocondriaque, son voisin Vasco en « congé psychiatrique » promène des os dans des sacs plastiques en attendant que Laura sa belle revienne et Chico, gentil squatteur-conteur cherche les issues de secours . Un texte échevelé...

T1 est la première pièce de José Maria Vieira Mendes publiée en France.

José Maria Vieira Mendes
Traduit du portugais par Olinda Gil

Editions Les Solitaires Intempestifs
Collection Bleue
Parution : novembre 2007
96 p., 10 €
I.S.B.N. : 978-2-84681-218-4

Site : www.solitairesintempestifs.com

 

retour haut de page

Toute une vie

(Suivi de) L'art du théâtre

Toute la vie relate la durée complète de l'existence du personnage « Ah ! », de sa naissance à sa mort. 60 pages, deux heures de spectacle pour faire le tour d'une vie... A noter, on est en 2080, et l'humanité s'enflamme pour le clonage.

L'Art du théâtre est un véritable manifeste, un art poétique de la mise en scène selon Pascal Rambert, pour le citer : Il donne une direction.(...) Il pointe une famille. Une réflexion.Mais c'est aussi une façon de se moquer de soi. L'acteur qui parle explique l'art du théâtre à son chien, cocker, qui l'écoute sans lui répondre, évidemment. Révélant la vanité de ce que nous entreprenons parfois.  

Pascal Rambert

Editions Les Solitaires Intempestifs
Collection Bleue
Parution : novembre 2007
96 p., 12 €
I.S.B.N. : 978-2-84681-220-7
Site : www.solitairesintempestifs.com

 

retour haut de page

Quel théâtre pour aujourd'hui ?
- Petite contribution au débat sur les travers du théâtre contemporain.

Un appel à repenser le théâtre actuel et plus largement la création artistique contemporaine. Une démonstration classique avec force articulations logiques et replaçant les enjeux dans un cadre historique large. Un texte critique à lire en détail et à interroger.

Le problème est qu'il nous faudrait réhabiliter dans nos théâtres une légèreté d'être qui ferait antidote à l'esprit de sérieux, réhabiliter la naïveté, l'humour et l'esprit d'enfance. Peut-on encore affirmer aujourd'hui, au risque de passer pour un obscurantiste et un démagogue, qu'il y a une expérience naïve du théâtre, du poème, de l'oeuvre d'art, qu'elle n'est pas de second ordre, qu'on ne saurait en faire l'économie parce qu'elle est justement fondatrice. Tous les affamés d'art sont passés par là, cette émotion brute, « sauvage » d'une certaine façon parce qu'indéterminée, faite aléatoirement d'adhésion enthousiaste ou de trouble réticent, voire d'un rejet paradoxal, je veux dire : négatif à première vue mais témoignant au fond de ce dérangement intime qui est l'effet naturel de l'art. Or cette émotion ne peut advenir que s'il y a disponibilité du spectateur/lecteur, c'est-à-dire s'il n'est pas rétracté a priori, ce qui implique une confrontation directe, libre et simple entre l'individu et l'oeuvre, hors de tout avertissement savant, de toute demande exégétique, bref de toutes ces précautions, injonctions, orientations qui font écran : un épais et terrorisant paratexte à franchir pour gagner un accès autorisé à l'oeuvre.

Poète romancier, dramaturge, critique, Jean-Pierre Siméon est directeur artistique du Printemps des poètes et auteur associé au TNP de Villeurbanne. Il a fondé avec Christian Schiaretti le festival "Les Langagières" à la Comédie de Reims.

On peut lire en parallèle, les deux dernières pièces de Jean-Pierre Siméon parues aux Solitaires Intempestifs dans la collection Bleue  :
- Témoins à charge , octobre 2007, 10 €, 978-2-84681-216-0
- Odysée, dernier chant (Pseudo-tragédie) , décembre 2006, 10 €, 978-2-84681-184-2

Jean-Pierre Siméon

Editions Les Solitaires Intempestifs
Collection Essais
Parution : octobre 2007
96 p., 12 €
I.S.B.N. : 978-2-84681-215-3

Site : www.solitairesintempestifs.com

 

retour haut de page

GENEVILLIERSroman 0708

En 37 courts textes, oscillants entre journal intime et carnet de croquis mental, l'auteur-metteur en scène Pascal Rambert nous retrace la genèse de son accession à la direction du Centre Dramatique National de Gennevilliers à la suite de Bernard Sobel. De la surprise initiale à la mise en oeuvre de son projet artistique épaulé par Nicole Martin. Au ryhme de ses longues promenades poétiques dans Gennevilliers, il ébauche ce qui deviendra le projet Gennevilliers : faire se rencontrer des gens qui ne devaient pas se rencontrer. Et créer, pour la saison 2007-2008, une passerelle entre les habitants de la ville et Daniel Buren, Patrick Bouchain, Olivier Assayas, Joël Pommerat, Marie-José Mondzain, Rachid Ouramdane, Antoine Gindt, Laurent Goumarre, la Comédie-Française....


Pascal Rambert

Editions Les Solitaires Intempestifs
Collection Du Désavantage du vent
Parution : octobre 2007
80 p., 10 €
I.S.B.N. : 978-2-84681-213-9

Site : www.solitairesintempestifs.com

retour haut de page

Regards lointains
II- Colloque de Paris-Sorbonne

Cet ouvrage fait suite au colloque du 8 et 9 juin 2007, à la Maison de la recherche de l'Université Paris-Sorbonne, sous la direction de Denis Guénoun, autour de la pièce de Jean-Luc Lagarce, Le Pays lointain. Ce colloque entièrement consacré à cette seule pièce - le pays lointain considéré comme le lieu paradoxal où le plus proche est ce dont nous sommes séparés par la plus grande distance - a réuni des penseurs qui n'avaient pas de proximité initiale avec l'oeuvre ou la personne de Jean-Luc Lagarce : Michel Deguy, Denis Guénoun, Paola Marrati, Yasmina Reza, Pascale Roze, François-David Sebbah.

Vous pouvez compléter cette lecture par le visionnage d'entretiens et de tables rondes filmés, sur www.lagarce.net/regards-lointains .

Le premier volume de cette série de livres (correspondant à quatre colloques consacrés à Jean-Luc Lagarce dans le cadre de l'année (...) Lagarce) est paru en janvier 2007 et s'intitule Problématiques d'une oeuvre - I- Colloque de Strasbourg (13 €, 978-2-84681-190-3).

Editions Les Solitaires Intempestifs

Collection Du Désavantage du vent
Série Colloques Année (...) Lagarce
Parution : septembre 2007
96 p., 11 €
I.S.B.N. : 978-2-84681-214-6
Site : www.solitairesintempestifs.com

retour haut de page

Jardins intérieurs
(suivie de) La Parenthèse du mimosa
( et de) Réflexions canines


Pour ce deuxième titre de la collection Adélaïde-Théâtre, les éditions Gunten mettent à l'honneur l'auteur et comédien Grégoire Aubert en publiant dans un même volume trois de ses pièces qui ont été montées à plusieurs reprises par des compagnies profesionnelles.

Dans la première, il est question de couple déchiré et d'intériorité, voire même « d'intérieur » puisque la femme décide d'occir son mari en l'enfermant dans une malle. Dans cette tragi-comédie, Grégoire Aubert se joue des conventions dramatiques : il insère un narrateur sous forme d'une Voix extérieure, fait de la femme une piètre Hedda Gabler et du mari, un mesquin individu préoccupé principalement par son repas du soir.

Dans la Parenthèse du mimosa, comédie dramatique intimiste, il est question d'un passé lourd et douloureux ; du silence et de l'émotion ; un long voyage où les bagages sont essentiellement intérieurs.

Réflexions Canines a pour vocation de rétablir l'ordre des choses... en prouvant la proximité entre l'homme et le chien. Un comédien cabotin décide de quitter sa femme, de changer de vie et de laisser libre court à son être-chien : Je suis en train de devenir...Non !?! Si, si !Oh non, non, non quand même. Non. Et pourtant, ça paraît incroyable oui mais je vous assure, je suis en train de devenir... un chien ? Un chien ! moi qui n'ai jamais eu de jardin.


Grégoire Aubert

Editions Gunten
Collection Adélaïde-Théâtre n°2
Parution : juin 2007
208 p., 17 €
I.S.B.N. : 978-2-914211-25-3
Site : www.editionsgunten.com

retour haut de page

Et balancez mes cendres sur Mickey
( suivi de) Approche de l'idée de méfiance

On entrera dans les magasins par simple solitude, prisonniers du désir et du besoin de dialogue, et on emportera ce qu'on nous dira d'emporter, dans des sacs qui ne reflètent en rien ce qui est à l'intérieur . (...) On entrera dans un magasin pour EXISTER.

En 26 textes incisifs, Rodrigo Garcia dresse un portrait en kaléidoscope du monde dans lequel nous vivons. Dans ce monde dominé par l'impératif économique de la consommation et de l'utilité en toutes choses, les forêts sont désertées, la contemplation des lacs disparaît au profit du tourisme marchand et la technologie aseptise tous les rapports de confrontation directe à la réalité. Rodrigo Garcia en appelle à l'indispensable sursaut, à la capacité poétique et préconise des cours d'apprentissage de la violence (pour la réorienter), et des séminaires sur l'apprentissage du faux (Feindre, Frime...).

On retrouve la même radicalité de ton dans l'Approche de l'idée de méfiance , qui oppose aux renoncements, la volonté d'aller jusqu'au bout, et qui s'achève sur la conclusion qu'aucun Européen ne peut ni ne doit guider le destin de l'Europe.

Rodrigo Garcia, né en 1964 à Buenos Aires et travaillant depuis 1986 à Madrid, est auteur, scénographe et metteur en scène. En France, l'ensemble de son oeuvre est publié aux Solitaires Intempestifs.

 

Rodrigo Garcia
Traduit de l'espagnol par Christialla Vasserot

Edition bilingue français/espagnol

Editions Les Solitaires Intempestifs
Collection Bleue
Parution : juin 2007
96 p., 12 €
I.S.B.N. : 978-2-84681-205-4
Site : www.solitairesintempestifs.com


retour haut de page

Lire un classique du XXe siècle : Jean-Luc Lagarce

À l'heure où deux pièces de Jean-Luc Lagarce - Nous, les héros et Juste la fin du monde - sont mises au programme du baccalauréat, les Solitaires Intempestifs et le CRDP-Scéren offrent ici aux enseignants du secondaire des clés pour la lecture du théâtre de Lagarce.
Cet ouvrage, rédigé par des enseignants et des spécialistes, propose les pistes et les outils nécessaires à l'entrée dans son univers : séquences pédagogiques et sujets de baccalauréat, revue de presse et matériel bio-bibliographique.
Les deux volets du texte - Lire l'oeuvre et Expérimenter les oeuvres - permettent d'extraire les enjeux de l'écriture théâtrale de l'auteur-metteur en scène et d'organiser des lectures problématisées.

Avec les contributions de Maryse Adam-Maillet, Marie-France Boîtier, Yves Courty, Christine Crinquand, Jean-Pierre Ryngaert, Gilles Scaringi. Ainsi que trois portraits inédits de Jean-Luc Lagarce par Philippe Minyana (auteur), Colette Godard (critique) et Élisabeth Mazev (auteure et comédienne).

Collectif

Coédition Les Solitaires intempestifs et CRDP de Franche-Comté -Scérén
Parution : avril 2007
208 p., 19 €
I.S.B.N. CRDP-SCEREN : 978-2-84093-172-0
I.S.B.N. Solitaires : 978-2-84681-199-6
Sites : www.solitairesintempestifs.com
http://crdp.ac-besancon.fr


retour haut de page

Shopping and Fucking

On peut se féliciter de cette première publication en français d'une pièce du dramaturge Mark Ravenhill, enfant terrible de la génération des auteurs anglais « Fist in face » (« D'en pleine gueule ») des années 1990, dont la représentante majeure est Sarah Kane.

Satyre sociale grinçante, Shopping and Fucking, histoire de 4 jeunes en perte de repères, résume dès son titre l'alternative proposée par la société de consommation. Comme le souligne l'un des protagonistes, Brian, L'argent, c'est la civilisation. Nouvelle divinité, l'argent est par exemple ce qui permet à Mark, jeune accro en lutte contre les dépendances, d'avoir une « transaction sexuelle » sans « interaction personnelle », du sexe standard qui ne signifie rien. Sexe et drogue sont les seules monnaies d'échange pour contrer l'infinie solitude de l'individu soumis à la violence du monde contemporain libéral.

Une écriture crue et corrosive qui s'engage sur des questions éminemment politiques et qui nous interpelle parce que nous sommes de ce monde-là.

« Si le marquis de Sade et Karl Marx avaient pu co-écrire une pièce sur notre époque : ce serait celle-ci... » Financial Times

Mark Ravenhill

Traduit de l'anglais par Jean-Marc Lanteri

Éd. Les Solitaires Intempestifs
Collection La Mousson d'été
Parution : mars 2007
144 p., 13 €
I.S.B.N. : 978-2-84681-192-7
Site : www.solitairesintempestifs.com


retour haut de page

Le Roman de Jean-Luc Lagarce

Jean-Pierre Thibaudat a été journaliste à Libération de 1978 à 2006, où il a été successivement responsable de la rubrique « Théâtre », correspondant à Moscou et grand reporter. Intéressé par le parcours artistique et humain de Jean-Luc Lagarce, il nous livre ici le roman d'une vie. Une existence foisonnante, romanesque, riche de rencontres humaines et de créations artistiques, à laquelle il redonne vie par petites touches, nombreux détails, extraits de lettres, témoignages croisés des amis et des écrits de Lagarce. Une écriture très fluide qui nous entraîne pas à pas aux côtés de cet homme de théâtre à la langue singulière. Au-delà de la vie, reste l'essentiel : l'écriture, la  « forme » chère à Jean-Luc, le style si l'on veut. « La langue c'est le sujet, le rythme, comment les gens essaient de préciser leur pensée au-delà du raisonnable », disait encore Jean-Luc, trois mois avant de disparaître.

La publication en décembre 2007 du premier tome du Journal de Jean-Luc Lagarce permettra de prolonger cet itinéraire de vie de l'intérieur.

Ouvrage publié avec le concours du Centre régional du Livre de Franche-Comté et de la Région Franche-Comté.

 

Jean-Pierre Thibaudat

Éd. Les Solitaires intempestifs
Collection Du Désavantage du vent
Parution : février 2007
400 p., 24 €
I.S.B.N.: 978-2-84681-174-3

Site : www.solitairesintempestifs.com

retour haut de page

Bouge plus !

(suivi de) Christ sans hache

En lançant les mots en l'air et en les récupérant dans son chapeau, Philippe Dorin recrée le monde et se joue des conventions : Il y a trois sortes de genres de catégories : les gens, les paysages, les choses. Les gens causent, les paysages bougent, les choses ne bougent pas. Je vais vous montrer ...

Le théâtre de Philippe Dorin s'affiche en marabout-bout de ficelle : Tas, thon, tonte, thé, taie, tête, têtu, téton [...] 54 ! / Meurtre et Moselle ! / 51 ! / Pastis ! / 50 ! Et l'enfant de décompter, réplique après réplique, les mots qui restent à prononcer au père pour toute sa vie. Autant dire que l'on arrive vite au Noir et au Silence. Dans sa déclaration d'intention, Philippe Dorin - qui offre son texte comme matériel et incite à bousculer l'ordre des scènes, à répéter et moduler - place le silence au centre : Les temps de silence doivent être extrêmement dilatés. Au contraire, ne pas s'appesantir sur les temps de dialogue. Il faut toujours qu'on garde l'impression de quelque chose qui s'essaie.

Dans le premier texte, la mère, le père, l'enfant, la chaise, les fleurs, la table, se parlent et s'intervertissent selon toutes les combinaisons possibles : La mère assise sur l'enfant. Le père, debout sur la table. La chaise, couchée sur les fleurs.

Second texte C(h)rist : Où l'on apprend que les couteaux se rendent à Thiers, mais qu'il est malvenu d'y venir avec ses morts ; que les morts souhaitent être vouvoyés, que celui qui crée est le crétin et non le créateur et toutes autres choses utiles en ce bas monde.

Philippe Dorin écrit des pièces pour enfants et adultes depuis 25 ans, ainsi que des livres jeunesse. Il aime également créer des installations à partir de feuilles et de boulettes de papier, afin de prolonger au-delà des mots, l'univers rêvé de l'écriture.

 

Philippe Dorin

Éd. Les Solitaires Intempestifs
Collection Bleue
Parution : décembre 2006
128 p., 12 €
I.S.B.N. : 2-84681-183-0

Site : www.solitairesintempestifs.com

retour haut de page
Cannibales

Lui et Elle s'aiment, s'immolent par le feu et se relèvent l'air de rien pour nous raconter comment c'était quand ils étaient vivants, trentenaires, traversant les années 80-90-2000. 1981 Mitterrand, Dorothée et Récré A2, le Minitel, Reagan-Gorbatchev, le sida, la Mano Negra, le MP3, la Serbie, l'ecstasy, le 11 septembre, le 21 avril, les clés USB, l'UMP, les CDD, la mondialisation.

À la suite de Res/Persona et Fées, Cannibales vient clore un tryptique consacré à la génération née dans les années 70. Génération traversée par des questions innombrables (en voici quelques-unes en vrac) : Qu'est-ce qui peut manquer au bonheur ? Tu éprouves du plaisir ? Pourquoi est-ce qu'on ne s'est pas battus pour quelque chose ? et des désirs en pagaille : J'aimerais pouvoir tout faire, J'aimerais être forte comme Nadal, pour pouvoir gagner Roland Garros, J'aimerais avoir le courage de faire ma lessive demain, J'aimerais être forte comme Ben Laden pour ne plus avoir peur que le monde vacille, je voudrais un peu plus de cerveau je voudrais être plus compétent(e), globalement plus zen plus à l'aise, je veux qu'on m'explose qu'on me découpe je veux être protégé(e).

À l'image du salon dans lequel se déroule l'action, cette pièce foisonnante, superposant plusieurs types d'écriture, possède de multiples dimensions. Le fragmentaire pour interroger l'identité éclatée. Toutes les apparitions y sont possibles : Yohann adolescent crypto-néopunk qui slame sur le festival de Cannes, et Spiderman, qui pourrait par exemple nous déclamer du Claudel, mais qui opte plutôt pour un monologue sur la difficulté d'être différent et l'ambivalence des 25-35 ans, avant d'embrasser, en super-héros contemporain, Mary Jane Watson.

Né en 1974, Ronan Chéneau a fait des études de philosophie. Depuis 2001, il collabore étroitement avec le metteur en scène David Bobée au sein du Groupe Rictus.

 

Ronan Chéneau

Éd. Les Solitaires Intempestifs
Collection Bleue
Parution : décembre 2006
96 p., 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-182-2
Site : www.solitairesintempestifs.com


retour haut de page

Retour à la citadelle


Disparaître ainsi, être pleuré, regretté, cela, par avance, me comblait.[...] En me proposant une place ici, le choix de revenir à mon point de départ (ne suis-je pas le plus qualifié ?...), j'imagine qu'on voulait me redonner goût à l'essentiel, me satisfaire. C'est tout. (Un temps.) Qu'est-ce que je peux ajouter ?... 

Qui est-il ce Nouveau Gouverneur récemment promu dans cette Cité, qui est aussi celle de son enfance ? C'est ce que tous se demandent :   l'Ancien Gouverneur et sa femme dépossédés de cette Province enclavée alors qu'ils ne sont pourtant pas d'un âge physique exigeant [leur] remplacement, l'Intendant qui tente de tourner un compliment littéraire vibrant sur l'enfant du pays couvert de gloire et d'honneurs, l'Ami d'enfance en difficulté et la Famille secouée par cet inattendu retour du Fils/Frère.

Point de retour de l'enfant prodigue ici. La Mère le pensait mort et ce n'était pas plus mal de ne pas savoir vraiment, le Père qu'on a hésité à emmener ne fait pas de bruit. La Soeur a attendu en vain son retour et a manqué d'en mourir.

On retrouve là le thème du retour, cher à Jean-Luc Lagarce. La parole se tord de parenthèses en suspensions pour tenter de dire l'incompréhension des retrouvailles et la peur sourde.

En 2007, d'autres pièces de Jean-Luc Lagarce ont été publiées aux Solitaires Intempestifs :

- Journal vidéo (livre-DVD), avril 2007, 17 €, 978-2-84681-191-0
- Quichotte (Livret d'opéra), février 2007, 10 €, 978-2-84681-186-6
- L'Exercice de la raison, février 2007, 10 €, 978-2-84681-188-0

 

Jean-Luc Lagarce

Éd. Les Solitaires Intempestifs
Collection Bleue
Parution : décembre 2006
64 p., 10 €
I.S.B.N. : 978-2-84681-162-0
Site : www.solitairesintempestifs.com


retour haut de page

Himmelweg (Chemin du Ciel)

Ce qui vous amène jusqu'à nous, c'est votre bonne volonté et vos cauchemars. Des hommes efflanqués en pyjama rayé. J'ai fait moi-même ce genre de cauchemars. Qui peut se vanter de dormir par les temps qui courent ? [...] Vous avez besoin de renseignemens et nous allons vous en fournir. Nous allons faire une promenade. Vous pouvez prendre des photos.

J'ai vu un ville normale. C'est ainsi que le délégué de la Croix-Rouge concluera son rapport de visite d'un camp de concentration en Allemagne. Sous la houlette du commandant du camp, qui se revendique comme humaniste européen, amoureux des lettres et des arts et du « maire » juif Gottfried Gershom, la mascarade est complète : baraques aux couleurs pimpantes, enfants jouant à la toupie, kiosque à musique. Tout a été mis en scène pour faire de ce camp, qui rappelle celui de Terezin, une vitrine « acceptable ». Et pourtant derrière ce décor en carton pâte, c'est toute l'horreur du système concentrationnaire nazi qui se tapit.

Né en 1965 à Madrid, Juan Mayorga est l'auteur de nombreux textes de théâtre et d'essais travaillant le rapport de l'écriture dramatique à l'histoire. Membre du groupe fondateur du collectif théâtral El Astillero, il est également docteur en Philosophie et enseigne la dramaturgie à l'École Royale Supérieure d'Art Dramatique de Madrid.

Autre texte de Juan Mayorga à découvrir dans la collection La Mousson d'été : Hamelin (septembre 2007, 11€, 978-2-84681-211-5) qui, puisant dans le conte du joueur de flûte, nous entraîne, aux côtés du juge Montero, dans une affaire d'abus sexuels sur des enfants.

 

Juan Mayorga
Texte français : Yves Lebeau

Éd. Les Solitaires Intempestifs
Collection La Mousson d'été
Parution : novembre 2006
80 p., 10 €
I.S.B.N : 2-84681-179-2
Site : www.solitairesintempestifs.com

 

retour haut de page
   
Tout est vécu

Serge Valletti est un auteur prolixe et marseillais, c'est-à-dire quelqu'un chez qui le talent de la paresse et l'aptitude à bosser dur cohabitent sans difficulté. Cette tentative d'entretien biographique (sic) commence très bien, Claude Guerre trouve immédiatement une manière originale et parfaitement dans l'esprit de son sujet (Serge Valletti)   de s'approprier l'exercice du biographe, écartant les jalons traditionnels (date de naissance, enfance, début...) un peu comme un slalomeur se débarrasse des piquets pour tracer sa voie conquérante. Cette aisance avait besoin d'une complicité entre les deux hommes : elle est là, bien là, trop là bien sûr. On prendra donc beaucoup de plaisir à ce dialogue à condition de passer outre l'étalage de la connivence, cette manière à deux de patauger dans Marseille comme si c'était déjà l'eau bleue de la Méditerranée. Car Claude Guerre est marseillais (sans doute) comme Serge Valletti   (lui c'est sûr : la preuve ? Il dit avoir eu -52/20 à un devoir de latin !)

Serge Valletti est metteur en scène et auteur. Il a publié une quinzaine de textes dont beaucoup aux Éditions l'Atalante,   parmi lesquels Pourquoi j'ai jeté ma grand-mère dans le Vieux-Port ou Monsieur Armand dit Garrincha.

Serge Valletti
(tentative d'entretien biographique avec Claude Guerre)
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Du désavantage du vent
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : septembre 2004
80 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-117-2

retour haut de page
Cesena dans le paysage

Suzanne Joubert a effectué plusieurs voyages à Cesena, là où sont conçues, naissent, poussent les Tragedia, c'est-à-dire les dix spectacles créés par la compagnie La Socìetas Rafaello Sanzio en deux ans et qui ont germé un peu partout en Europe. C'est bien l'atmosphère de cette ville que colportent ces « notes passagères » dont l'incipit sert en quelque sorte de gouvernail puisqu'il dit : J'ai toujours su que les paysages formaient les gens.

Le livre choisit ainsi d'évoquer la ville avant d'effectuer une sorte de rapproché sur le travail de la compagnie de théâtre auquel seules les dernières pages sont directement consacrées. Cesena dans le paysage se lit donc comme une expérience intérieure d'admiration, c'est-à-dire un discours qui est en nous, que l'on emporte avec soi et qui n'a plus besoin pour se déployer de l'objet, ici, en l'occurrence, la présence de Romeo Castellucci et de La Socìetas Rafaello Sanzio, auteurs d'une trajectoire et d'un travail considérés actuellement parmi les plus intéressants du théâtre contemporain.

Pour une approche à la fois plus large et plus directe du travail des Castellucci, le lecteur pourra se reporter au très bel album d'images également publié par Les Solitaires Intempestifs, Epitaph de Claudia et Romeo Castellucci, traduit de l'italien par Karin Espinosa.

Suzanne Joubert
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Du désavantage du vent
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : septembre 2004
64 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-111-3

retour haut de page
Le Corps de l'acteur
(ou la nécessité de trouver un autre langage)

À propos de Pippo Delbono, Colette Godard écrit dans la préface à ce livre d'entretien, Devant le spectacle de Pippo Delbono, on rejoint des sensations oubliées, des émerveillements lointains, qui peuvent s'accrocher au cirque, à ses clowns aux paillettes ternies, aux fanfares surgies dans un square ou une rue, clamant des airs pathétiques et guerriers. Toujours se mélangeant le mélo, le rire, le dérisoire, le clin d'oeil, la tendresse, le respect... Pippo Delbono s'est nourri des fêtes de village où l'on chante avec sincérité et maladresse, il est frère du cinéma de Fellini : Antony Quinn, Giuletta Masina et La Strada, la musique de Nino Rota, les rengaines du temps, la douceur des corps sur le déclin, Marcello Mastroianni danseur essoufflé de Ginger et Fred sur le plateau de télévision où défilent les prétendants au quart d'oeuvre de célébrité.

L'ouvrage se découpe en six parties plus ou moins thématiques au cours   desquelles Pippo Delbono aborde les points essentiels de sa réflexion et de son parcours : la contradiction comme fondement, le corps, la répétition, la non compréhension comme moteur, la difficulté d'être acteur et metteur en scène, le sacré, la nécessaire trahison du texte, le bouddhisme, la maladie, la musique, la rencontre et le travail avec deux personnes centrales de son théâtre, Bobo, analphabète et sourd-muet et Gianluca, trisomique. Certains lecteurs familiers de ce travail regretteront parfois le manque de profondeur des questions d'Hervé Pons.

À noter également, sur le même sujet, Piper Del Bono son théâtre, paru aux Éditions Actes Sud.

Pippo Delbono
Six entretiens romains
avec Hervé Pons
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Du désavantage du vent
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juillet 2004
92 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-106-7

retour haut de page
La Version de Browning

L'action se passe dans une « public school » anglaise, au milieu des années 50, la veille des vacances. Andrew Crocker-Harris, un enseignant malade et à bout de nerfs, va devoir quitter l'institution à cause de problèmes de santé. Consciencieux, obsessionnel, un peu sadique certainement, il fait rattraper un cours à un élève. La leçon est retardée à cause de la présence de sa femme et d'un autre enseignant. Ses élèves ne l'aiment pas et sa femme lui est infidèle. Lucide, dur, il va pourtant connaître un moment de faiblesse incontrôlée en recevant un cadeau : un exemplaire dédicacé d' Agamemnon, dans une traduction de Browning.

Terrence Rattigan fut un auteur anglais prolixe et populaire dans les années 30 à 50. Mort en 1977, il laisse derrière lui un grand nombre de pièces dont on regrettera, après lecture de celle-ci, qu'elles ne soient pas plus traduites en français. La Version de Browning est en effet un petit bijou d'intelligence très british, une pièce d'une extrême élégance qui mêle à merveille les craquelures de l'être et la brillance de l'esprit. Rattigan n'en rajoute jamais, laissant à peine affleurer les remous du drame au milieu de dialogues plaisants et enlevés.

La Version de Browning a été créée à Londres en 1948, et dans cette traduction, en janvier 2005 au théâtre de la Commune à Aubervilliers, dans une mise en scène de Didier Bezace.

Terrence Rattigan
Traduction : Séverine Magois
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection :
traductions du XXIe siècle

Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juin 2004
94 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-126-1

retour haut de page
Dieu est un steward de bonne composition

Alfredo, steward sur un paquebot, revient dans le dancing familial, « Chez Malaga » où vivent sa mère, sa soeur et Potlesnik, sorte de directeur en sous main d'une entreprise aux contours pas très nets. Cela fait trente ans qu'il n'est pas revenu. Il voudrait présenter sa future femme à sa mère. Récupérer aussi un document important qui fait de lui un citoyen français.
Conçu pour trois personnages sur scène et deux autres qui hantent les esprits, Dieu est un steward de bonne composition libère par bribes et à la surface de ses dialogues, plusieurs faits ou secrets de famille enfouis qu'il est impossible de livrer ici sans gâcher la lecture de ce texte. Mais disons que la pièce prélève des souches d'un certain racisme et d'une exploitation de la misère humaine dans le ferment des névroses familiales et de la haine de soi, exhalant ainsi au-delà de son huis clos, des résonances sociales très fortes.

Yves Ravey est bisontin. À côté d'une oeuvre romanesque riche maintenant de 7 ouvrages, il a à ce jour publié deux autres pièces de théâtre, La Concession Pilgrim (1997) et Montparnasse reçoit (1999). Ces textes destinés à la scène sondent tous à leur manière les zones où l'ambition individuelle se frotte à la donne sociale alors que les récits d'Yves Ravey semblent plus tournés à ce jour vers une relecture autobiographique (voir à ce propos Le Drap et dans une moindre mesure, Pris au piège).

Dieu est un steward de bonne composition a été créé par Jean-Michel Ribes au théâtre du Rond-Point en janvier 2005.

Yves Ravey
Éditions de Minuit
Parution : janvier 2005
Diffusion/Distribution : Volumen
78 p. 6,5€
I.S.B.N. : 2-7073-1896-5

retour haut de page
Retour de guerre
Suivi de
Bilora

Angelo Beolco dit Ruzante vécut au début du XVIe siècle à Padoue. Les deux pièces publiées dans ce volume mettent en scène deux hommes du peuple, des paysans délaissés par leurs femmes pour des hommes plus riches qu'eux. L'un revient de la guerre où il a fait le mort autant qu'il a pu pour survivre et se voit reprocher par son ancienne amante de ne pas être revenu infirme ou estropié (Il m'avait promis de gagner quelque chose ou de mourir, et il revient dans l'état où vous le voyez. Ce n'est pas que je voudrais qu'il ait eu du mal. Mais qui est-ce qui y croirait qu'il est allé sur un champ de bataille ?)  ; l'autre mendie un repas à son ex-épouse qui lui fait croire un temps qu'elle voudrait bien revenir avec lui mais se dédit aussitôt, en présence de son vieil et riche amoureux.

Antihéros, humbles ou couards, dépourvus des codes de la galanterie comme de l'élégance, pouilleux, parfois fanfarons, ces deux personnages portent la condition d'une paysannerie démunie face aux citadins argentés auxquels ils voudraient s'opposer.

Les pièces de Ruzante, qui empruntent au langage parlé, ont été écrites dans l'ancien padouan rustique.

Angelo Beolco dit Ruzante
Traduit de l'italien et adapté par Jean-Louis Benoît
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection :
traductions du XXIe siècle

Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : février 2005
74 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-128-8

retour haut de page
Désertion

L'un et L'autre vivent ensemble mais ne couchent pas ensemble. C'est une histoire de repli, de retraite et de respiration. Ils vivent dans une maison mais disent que c'est une clinique très privée ici pour deux patients triés sur le volet. Ils disent Nous sommes en cure. Période de soins intensifs. Chacun joue à l'infirmier de l'autre.
Un jour qui est le tout début de la pièce, L'autre donne l'hospitalité à un jeune homme déserteur qui bégaie une drôle d'histoire. Puis il ne bégaie plus. Il trouve sa parole une fois vêtue en femme. C'est sans conteste le thème de la pièce : trouver sa parole. Révéler ce qu'il y a derrière ce que l'on montre et aussi derrière ce que l'on cache sous ce que l'on montre. Désertion ne place pas la question sur le terrain du social et du monde. Il ne s'agit pas, comme bien souvent, d'un « comment habiter le monde » mais plutôt d'une volonté de nous habiter nous-mêmes.
S'habiter donc. Déserter le monde pour s'habiter soi-même dans un lieu retiré. À deux ou à trois. En enfilant une robe par exemple.

De Pauline Sales, Les solitaires Intempestifs ont déjà publié La Bosse, Dépannage, Cake suivi de Il aurait suffi que tu sois mon frère, Le Groenland et L'Infusion.

Pauline Sales
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : mai 2005
136 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-134-2

retour haut de page
Fées

Un constat forcément désenchanté du désenchantement du monde opéré par un homme seul et deux fées. Une écriture en bribes et en liste comme des soupirs désabusés au milieu de questions sans réponse. Que retenir ? Que les fées ont pris leur retraite et qu'il vaut mieux écouter Nick Cave pour libérer son trop plein d'amour que de chercher à fabriquer un carrosse pour se rendre au bal ?

Fées est le résultat d'une aventure théâtrale collective, écrit sur une idée de David Bobée et créé au centre Dramatique National de Normandie en février 2004.

Ronan Chéneau
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : février 2005
92 p. 8 €
I.S.B.N. : 2-84681-127-x

retour haut de page
Titsa

Titsa est un sobriquet féminin dont les soldats usent pour désigner leur compagnon Istvan, retrouvé un jour errant et vêtu d'une robe ; et cette robe est une poussière dans l'oeil de l'entreprise de saccage, la seule note qui contredit le lieu commun de la guerre, les massacres, le temps infini de la soif et de la faim, de la souffrance et du viol ; le seul geste dérisoire qui encombre la liste des actes héroïques ou lâches, victorieux ou désespérés, une attitude qui ne se somme avec aucune autre, ni à la litanie des soumissions ni à celle des cruautés. Titsa est un devin, un Tirésias moderne échoué ici, en Tchétchénie, mais demain ailleurs et dont les oracles ne portent guère plus loin que les implorations des veuves, tellement l'horizon est saturé de mitrailles, barré, joué d'avance. La guerre enlève l'incertitude au futur, les enfants aux mères, leur assurance aux promesses de courage.

Istvan, dans sa robe récupérée sur le dos d'une vieille, ne change pas l'histoire. À peine et c'est peut-être immense, verse-t-il un peu de doute dans l'esprit d'un commandant.

Philippe Malone
Éditions Les Solitaires Intempestifs Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : avril 2005
126 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-107-5

retour haut de page
L'Orage

L'orage tonne souvent au-dessus de la Volga, dans cette bourgade de la province russe du XIXe siècle où se déroule toute l'action de cette pièce. Les habitants s'en méfient, en parlent entre eux comme ils parlent de l'enrichissement croissant des uns sur le dos des autres, du temps qui passe de plus en plus vite, des promenades désertés par les pauvres (qui se reposent) et par les riches (qui se barricadent chez eux) ; et surtout de la difficulté d'aimer dans une ville de province où tout se sait. Boris aime Katerina. Lui, vit sous le joug de son oncle ; elle, est déjà mariée.

Pour les lecteurs de Tchekhov, cette parution sera l'occasion de lire un de ses contemporains. D'éprouver le temps passé « qui part en quenouille » au bord de la Volga. De sentir le ciel, chargé d'impossible et de repentir, étouffer les âmes qui pleurent de ne pouvoir voler comme les mouettes et qui ainsi, chutent, meurent ou s'exilent.

Alexandre Ostovski est né en 1826 et mort en 1886, alors que Tchekhov est âgé de 26 ans.

Alexandre Ostrovski
Traduit du russe par André Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection :
traductions du XXIe siècle

Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : avril 2005
136 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-120-2

retour haut de page
Les Rêves
(suivi de Oxygène)

Le portrait d'une génération dans la Russie contemporaine à travers Sacha (un garçon) et Sacha (une fille). Et ce portrait s'esquisse au fil de « Compositions » qui parlent de quelques Commandements sacrés et des impasses auxquelles mènent leur respect ou leur non-respect. Ils parlent aussi d'un meurtre ; de la différence de vie entre Moscou et Serpoukhov (on ne comprendra pas tout), opèrent une, deux, trois digressions, en reviennent au sexe et au problème particulier rencontré par un des deux acteurs qui narrent l'histoire de Sacha et Sacha. Quelques feux d'artifices et quelques pétards mouillés composent cet Oxygène (vicié, forcément vicié) venu de Moscou. Mais reconnaissons à l'auteur le mérite de décrire dans l'absolu déréliction du monde, un baiser parmi les plus envoûtants de la littérature. Un vrai baiser magique :

La première fois, elle a juré, quand un mec, comme cela dans la rue l'a embrassée mais pas sur la joue, ni sur la bouche, ni sur le front, ni sur l'oreille, ni dans le cou, ni sur l'épaule, ni sur la poitrine, ni dans le dos, ni sur la hanche, ni sur les fesses, ni sur les jambes, sur aucun des endroits, mais l'a embrassée tout court, en plein jour, comme cela dans la rue.

Cette pièce, très jouée, très traduite, est précédée d'une autre, Les Rêves, à la structure tout aussi composite.

Ivan Viripaev
Traduit du russe par Élisa Gravelot, Tania Moguilevskaia et Gilles Morel
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : mai 2005
92 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-129-6

retour haut de page
La Vie de Timon d'Athènes

La préface à ce présent volume nous apprend que l'histoire de Timon a été racontée au IIème siècle par un satiriste du nom de Lucien puis porté à la connaissance des temps modernes par Érasme, en 1528. Timon est le Maître d'Athènes, un Prince prodigue qui nourrit avec largesse ses Seigneurs, couvre les créances de ses sujets, hausse la dot des prétendants. Il se croit riche de l'amitié de tous, confiant dans l'esprit de reconnaissance des Athéniens. Seul Apémentus, qui se veut l'ennemi hargneux du genre humain, pointe la bassesse des hommes en ces temps de prospérité où la bassesse justement, se fait discrète sous les panses repues.

On n'aura jamais vu une folie pareille à être bon dit Flavius, l'Intendant du royaume à propos de Timon. Car folie il y a. Athènes est ruiné. Timon, dans une naïveté spontanée, en appelle au don de ses plus fidèles convives mais aucun de ces riches seigneurs ne donne suite à sa demande. Meurtri, dégoûté des hommes, il abandonne Athènes à l'armée d'Alcibiade, jadis répudié par la cité et ne nourrit plus qu'une ambition de bête : être bête parmi l'humanité qu'il veut voir dans des flots de haine, réduite à l'état de bête. Timon mourra mais Athènes sera sauvé grâce à un homme, Flavius et à la sagesse d'Alcibiade.

La Vie de Timon d'Athènes est le cinquième titre du dramaturge anglais à être édité dans la collection de poche des Solitaires Intempestifs, dans une   nouvelle traduction d'André Markowicz (en collaboration avec Françoise Morvan, pour Le Songe d'une nuit d'été).


William Shakespeare
Traduit de l'anglais par André Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection :
traductions du XXIe siècle

Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : février 2005
158 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-122-9

retour haut de page
Un sapin chez les Ivanov
(et autres pièces)

Voilà un ensemble de textes écrits « pour le tiroir » selon l'expression russe, c'est-à-dire tombés sous le coup de mille accusations ; certaines paraissent relever du théâtre de l'absurde, dont l'auteur, Vvédenski, né en 1904, pourrait réclamer sa part de paternité : « brigand littéraire », « sabotage dans le domaine de littérature pour enfants », ou encore « codage d'une agitation et d'une propagande antisoviétiques ».

On l'aura vite compris, il n'y aura pas d'heures de gloire pour Vvédenski et le groupe des poètes Oberiou, pas d'estrades sinon très confidentielles pour leurs poèmes zaoum , mais l'exil, les brimades, la misère, ensemble ou séparés et très vite la mort.

À l'exception de deux pièces, dont celle qui donne son nom à l'ensemble, ne sont publiées ici que des saynètes, vives et brèves, qui valent avant tout comme document historique d'une aventure littéraire mal connue. Pour ce qui est de Kouprianov et Natacha qui ouvre ce recueil et surtout d'Un sapin chez les Ivanov, nous sommes vraiment là en présence de petits bijoux d'humour noir dont les trouvailles passent haut la main l'épreuve redoutable du temps « Beckettien », « Ionescien » et dadaïste. Oui, il y a encore une charge de plaisir indemne dans cette histoire d'une petite fille de 32 ans, tuée à coups de hache par sa nurse devant ses sept frères et soeurs, parmi lesquels un petit garçon d'un an et une petite fille de quatre-vingt deux ans...

Alexandre Vvédenski
Traduit du russe par André Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection :
traductions du XXIe siècle

Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : avril 2005
126 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-089-3

retour haut de page
Se tenir debout

Jean Lambert-wild met en scène et écrit des spectacles nécessitant des textes et des inventions technologiques que ses rêves de poète contribuent à faire exister. Nous parlerons de lui comme d'un homme de théâtre inventif et très actif, créant des pièces pour des théâtres (Orgia, Splendeurs et misères du capitaine Deperrier...) des interventions dans des piscines, des prisons et sans aucun doute, un jour, sur la lune. Artiste associé au théâtre Le Granit à Belfort, il rayonne sur la saison 2005-2006 du lieu avec, au programme, une foultitude de gestes théâtraux insolites ou téméraires, soit pas moins de six créations et performances.

Cette personnalité, sur terre depuis une trentaine d'années, se livre au jeu d'une conversation savante avec Mari-Mai Corbel au cours de laquelle il dévoile les forces en jeu dans ce qu'il nomme « son mouvement ». Né à La Réunion, il dit avoir grandi dans la tradition des mythes. Le théâtre est vite apparu à ce jeune homme comme l'endroit où pouvait se révéler l'épaisseur invisible du monde, les liens de l'homme avec son histoire immémoriale et avec le collectif, autant que comme le seul endroit où il lui serait vraiment possible d'exister, lui, en temps qu'individu. Il évoque volontiers dans ces entretiens un univers mental baudelairien, où résonnent des voix et une trajectoire d'homme lancé sur une corde tissée de rêves. Il y a là comme une référence permanente à une unité perdue que l'intérêt voire la fascination pour le pouvoir technologique soustrait heureusement à l'aveuglement nostalgique. Les machines sont aidées en cela par la légèreté et l'humour de certains partis pris scénographiques ou de mises en scène. Se tenir debout réussit sans doute à révéler quelque chose de l'univers de cet homme dont la préface à un autre ouvrage, nous apprend qu'il aime (dans le désordre nécessaire) Marc Aurèle, Bill Waterson, les mangas japonais, les sous-marins et les abysses, les voyages, les soldats de plomb, l'antiquité gréco-latine, la musique électroacoustique, les méduses, la stratégie militaire et les pyjamas.

Se tenir debout vaut également pour les quelques très belles citations que Lambert-wild insère fort à propos dans ses réponses, et notamment, celles prêtées à l'Empereur romain Marc Aurèle ou au chef indien Seattle.

Cette proximité avec les fondements de la culture indienne l'a d'ailleurs conduit à se rendre sur le territoire Xavante en Amazonie brésilienne, où il a conçu une pièce avec des Indiens, présentée à Avignon lors du dernier festival. (Voir la présentation de Mue, Première Mélopée, dans cette même rubrique théâtre).

Jean-Lambert-wild
(entretiens avec Mari-Mai Corbel)
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Du désavantage du vent
Adresse : Château de la Bouloie,
1, chemin de Pirey
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juin 2005
124 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-148-2

retour haut de page
Mue
(Première Mélopée)

Le sous titre à cet ouvrage est : Un discours de Serebura accompagné d'un rêve de Waëhipo junior et des mythes de la communauté Xavante d'Etênhiritipa. Les Xavante sont des Indiens qui vivent aujourd'hui dans l'état brésilien du Mato Grosso. Il s'agit du texte d'une pièce créée au château de Saumane lors du festival d'Avignon 2005.

« Chercheur en éblouissement », comme le définit en préface le metteur en scène Benoît Lambert, Jean Lambert-wild est donc allé en Amazonie s'enrichir de la présence des guerriers indiens. Il évoque longuement ce projet dans le livre d'entretien Se tenir debout, publié chez le même éditeur et présenté dans cette même rubrique. On y apprend qu'il reçut le nom de Waëhipo junior, ce qui fait donc de lui l'auteur probable « d'un rêve de Waëhipo junior ». Le texte, lapidaire, tresse trois voix ensemble dans une perspective évidemment cosmique, faisant résonner le recommencement éternel de la vie et des liens qui unissent les hommes. Isolé sur son support en papier (peut-être issu de la déforestation de la forêt Amazonienne ?) le texte apparaît toutefois quelque peu indigent.


Jean-Lambert-wild
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie,
1, chemin de Pirey
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juin 2005
46 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-147-4

retour haut de page
Les Castellucci
(écrivains de plateau 1)

Apparue sur les scènes européennes dans le milieu des années 90, la Socìetas Raffaello Sanzio a contribué grandement à un renouvellement profond de la conception du théâtre, en travaillant à l'invention d'une langue de la scène. Construite autour de Romeo Castellucci, de sa soeur Claudia et de sa femme Chiara Guidi, la compagnie a signé des événements théatraux qui ont profondément divisé le public, engendrant des comportements de rejet et d'adhésion d'une grande intensité et d'une grande violence.

Sur la scène, les acteurs « n'actent » pas et cessent ainsi d'être des acteurs. Le plateau est un réceptacle où est susceptible de résonner le monde sans souci de la narration, sans le souci d'une histoire qui re-présenterait l'histoire du monde. Le plateau est, selon les mots de Bruno Tackels, la plaque sensible du spectacle, prêt à d'innombrables révélations. Le texte, qui conserve une grande place, naît sur le plateau et la musique est le double exact de l'espace qui se construit.

Autre qualité de la Socìetas, un goût pour la théorisation et le commencement (et donc pour les textes fondateurs) :
Le théâtre qui essaie de produire de la résolution est inacceptable. Il me donne l'impression d'être encore à l'école. C'est même pire, parce que ce type de théâtre voudrait nous faire croire qu'il dit la vérité. Même Brecht est tombé dans ce travers et cette prétention dogmatiques. Il est beaucoup plus juste pour le théâtre de laisser passer une inquiétude. C'est préférable parce qu'on demande alors aux gens qui y assistent de continuer l'histoire, de produire la part qui manque.

Cette publication est la quatrième écrite par ou sur les Castellucci dans le catalogue des Solitaires Intempestifs après Cesena dans le paysage (notes passagères) de Suzanne Joubert, Les Pélerins de la matière et Épitaph (ouvrage richement et hardiment illustré) signés tout deux Claudia et Romeo Castellucci.

Bruno Tackels
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Du désavantage du vent
Adresse : Château de la Bouloie,
1, chemin de Pirey
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juin 2005
122 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-146-6

retour haut de page
Mousson d'été
(Argentine, Brésil, Cuba, Portugal)

La Mousson d'été a été créée en 1995 par le metteur en scène Michel Didym. Cette manifestation, consacrée aux écritures actuelles, donne à entendre des textes inédits. C'est autour de lectures, mises en espace, conversations et spectacles que La mousson d'été organise chaque été, à Pont-à-Mousson, sur le site de l'Abbaye des Prémontrés, un terrain de rencontres entre le public et les auteurs, éditeurs, acteurs, traducteurs, directeurs de structures théâtrales, responsables institutionnels, journalistes, universitaires... Depuis 2000, les éditions Les Solitaires Intempestifs publient sous forme de coffret, des textes au programme de cette manifestation.

La récolte 2005 est constituée de cinq éléments : parmi eux, on trouvera trois textes brésiliens qui vont d'une sorte de soap théâtre (Il faut parfois se servir d'un poignard pour se frayer un chemin) à un huis clos sobre et tendu (Descente), en passant par les aventures d'une petite bande de braqueurs de voitures (Notre vie ne vaut pas une Chevrolet) ; un repas « bunuelien » mais portugais (Une forte odeur de pomme, très recommandable), les angoisses d'une Argentine, qui, sous la plume de Marcelo Bertuccio, ne sort plus de chez elle tant elle craint pour la vie de ses cochons (Oreilles tombantes, groin presque cylindrique) et pour finir, une transposition contemporaine de destins mythiques par l'écrivain cubain en exil Virgilo Pinera, qui fait d'Agamemnon, de sa fille Électre et de son fils Oreste, les personnages d'un drame cubain.


Un coffret de six titres
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie,
1, chemin de Pirey
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juin 2005
23 €
I.S.B.N. : 2-84681-139-3

retour haut de page
Auteurs présents

Ces trois textes regroupés sous l'intitulé Auteurs présents ont été sélectionnés par le comité de lecture du théâtre des Célestins à Lyon, mis en place depuis 2000 à des fins de diffusion mais également de pédagogie.

Auteurs présents est un moment de rencontre entre les auteurs des textes sélectionnés et les élèves ayant travaillé sur ces textes.

Ces textes « élus » sont publiés pour la première fois cette année, endossant du coup la couverture bleue de l'éditeur bisontin Les Solitaires Intempestifs. On découvrira, sans trop de surprise, ou plus précisément avec un sentiment de surprise trop connu, Décomposition d'un déjeuner anglais, de Marie Dilasser et Jours de France de Frédéric Vossier, alors que, il ne faut plus s'en étonner, Ecchymose, de Jean-René Lemoine, conçu autour du thème de la perte et du deuil, produit l'effet le plus singulier, du fait de son parti pris et de son écriture plus classiques.

Un ensemble de trois titres
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie,
1, chemin de Pirey
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juin 2005
15 €
I.S.B.N. : 2-84681-135-0

retour haut de page
Théâtre 1938-1965

Pier Paolo Pasolini, phare de l'Italie et de son temps, tend à revenir à la mode après avoir été coupablement gommé des salons et des écrans. De sorte que l'on a pu, ces derniers temps, le voir inspirer une collection du styliste John Galliano et une paire de documentaristes peu satisfaits de la manière dont on a traité sa disparition. Mort sur une plage d'Ostia-Mare dans des circonstances non élucidées, marxiste et chrétien,   homosexuel et grand fan de football, chantre du parler frioulan mais conscience scandaleuse ; le poète de Casarsa, plus connu pour sa poésie et pour ses films (Ragazzi di Vita, Mamma Roma, L'Évangile selon Matthieu, Théorème, Porcherie, Les Contes de Canterbury, Les Mille et une nuits, Les 120 jours de Sodome ...) était également dramaturge : c'est ce que nous rappelle Les Solitaires Intempestifs en publiant un ouvrage de traductions concernant ces projets de pièces de 1938 à 1965. Un théâtre facile est objectivement bourgeois, le théâtre difficile est réservé à une élite. Seul le théâtre très difficile est démocratique nous rapporte à son propos Arnaud Meunier, qui a récemment mis en scène un Pylade à Amiens. Peut-être pour nous rappeler la manière dont Pasolini intégrait son oeuvre dans sa lutte contre le fascisme mou des médias et des masses , les Solitaires Intempestifs nous proposent la traduction de ses manuscrits inconnus en France. Soit, dix textes (Sa Gloire, OEdipe à l'aube, Les Turcs au Frioul, Les Enfants ou les Elfes, La Poésie ou la Joie, Un petit poisson, Vif et Conscience (un projet de ballet), Italie magique, 1946 : Une histoire intérieure et Projet pour un spectacle sur le spectacle). Une contribution importante à la geste intellectuelle et à l'archéologie pasolinienne, son oeuvre théâtrale étant considérée comme mineure dans son propre pays.

Voir aussi Le Dada du sonnet, dans la rubrique Poésie.

Pier Paolo Pasolini
Traduit de l'Italien par Caroline Michel, Hérvé Joubert-Laurencin
et du frioulan par Luigi Scandella
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : février 2005
362 p. 14 €
I.S.B.N. : 2-84681-133-4

retour haut de page
Théâtre complet

Avides dans leur quête de grands textes revisités, Les Éditions Les Solitaires Intempestifs nous proposent, dans une traduction de Françoise Morvan, le théâtre complet de John Millington Synge qui fut avec Yeats et O’Casey l’un des pères de la renaissance du théâtre irlandais. Né en 1871 d’un pasteur protestant dont il reniera le credo pour aller à la rencontre des paysans irlandais des îles, John Millington Synge, très tôt atteint par une forme de tumeur incurable, ne cessera par ses oeuvres de susciter des scandales dans les milieux conservateurs et nationalistes. Révélateur du hiatus inhérent aux terres britano-gaëliques, il s’appuie sur le parler irlando-anglais des paysans pour donner naissance à un théâtre au grand pouvoir poétique et subversif. Au-delà de la valeur de ce monument du théâtre dont le chef-d’oeuvre semble rester Le Baladin du Monde occidental, le volume que nous propose l’éditeur bisontin vaut surtout par la traduction que nous en a concoctée Françoise Morvan, la prophétesse d’une littérature pratiquement incompréhensible. Passer par le franco-breton pour rendre mieux l’anglo-irlandais fut une gageure qu’elle explique dans une introduction brillante et profonde. Avant de nous expliquer : (...) Ce que la parole matérialise dans le théâtre de Synge, c’est le monde béant, ouvert autour de la maison qui sert de décor immuable, une maison qui vit par le feu de tourbe, et la différence entre le dehors et le dedans, c’est peut-être ce peu de feu au sec, ce peu de paroles qui va se mettre à flamber d’un coup et vous changer n’importe quel vagagond en escroc ou en poète. Ce volume inclut Cavaliers de l’ombre, L’Ombre de la vallée, La Fontaine aux saints, Les Noces du rétameur, Le Baladin du monde occidental et l’inachevé Deirdre des douleurs. Outre ses traductions, Françoise Morvan a publié Un Monde comme si (Actes Sud, 2002).

 

John Millington Synge
Traduit de l’anglo-irlandais par Françoise Morvan
Éditions Les Solitaires Intempestifs Collection :
Traductions du XXIe siècle
Adresse : Château de la Bouloie,
1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juin 2005
444 p. 12 €
I.S.B.N. : 2-84681-123-7

retour haut de page
Mise en scène du monde
(Colloque International de Rennes)

Huit tables rondes ont été proposées lors de ce colloque organisé les 4,5 et 6 novembre 2004 dans le cadre du festival Mettre en Scène :
-- La mise en scène : fondations et ruptures
-- Création : La scène comme utopie
-- Création : le processus comme utopie sociale
-- Écritures concurrentes
-- Mise en scène et espace public
-- Mise en scène et esthétique de l'existence
-- Mise en scène et ordre politique

Avec des communications de : Abélès, Braunschweig, Cantarella, Castellucci, Castro, Debray, Diverrès, Dobbels, Doumbia, Engelhardt, Féral, Fichet, Fleury, García, Gaudin, Goody, Guénoun, Hoghe, Hou, Koohestani, Lassale, Launay, Lavaudant, Lupa, Le Pillouër, Makéïeff, Maurin, Mongin, Nordey, Ogilvie, Picon-Vallin, Plassard, Rabant, Régy, Rivière, Saussez, Schnebelin, Sibony, Sobel, Stiegler, Touzé, Tsiomis, Verret, Wallon.

 

Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : novembre 2005
446 p. 15 €
I.S.B.N. : 2-84681-150-4


retour haut de page
Goya
(Je préfère que ce soit Goya qui m'empêche de fermer l'oeil plutôt que n'importe quel enfoiré)

Une énième publication de Rodrigo García, tirée d'une performance, une vidéo ou un spectacle. La lecture du sous-titre suffit sans doute à qui connaît l'univers de l'écrivain dramaturge argentin : Je préfère que ce soit Goya qui m'empêche de fermer l'oeil plutôt que n'importe quel enfoiré.
Rodrigo García semble avoir opté pour les recettes de l'ennemi tant ses textes ressemblent de plus en plus à des sitcoms mettant en scène une famille de beaufs. Le père ici rappelle parfaitement celui de Agamemnon. La provocation est la même, le rythme est le même...

Rodrigo García
Traduit de l'espagnol par Christilla Vasserot
Éditions bilingue
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : janvier 2006
48 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-154-7

retour haut de page
Le Songe,
un jeu de rêves

Une errance théâtrale dans « le château qui pousse » en compagnie de la fille d'un Dieu... Strindberg écrit ce texte au moment où son second mariage se désagrège. Un exercice sans équivalent dans le théâtre, au cours duquel, l'auteur-rêveur se montre aux prises avec ses désirs et ses interdits, tout au long de plusieurs tableaux enchanteurs, dominés par un grand pessimisme quant à la condition de l'homme.

Cette nouvelle traduction, accompagnée de celle, fragmentaire et historique, proposée par Strindberg lui-même, est due à André Markowicz, déjà engagé dans celles des oeuvres complètes de Dostovievski, de Shakespeare ou d'Ostrovski, pour n'en citer que trois !

 

August Strindberg
Traduit du suédois par A.Markowicz & F. Noguer
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : février 2006
154 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-152-0

retour haut de page
Dommage qu'elle soit une putain

Dommage qu'elle soit une putain se passe à Parme, dans l'Italie de la Renaissance. Avant de se réincarner en réalisateur de westerns, John Ford fut un dramaturge anglais du XVIIIème siècle. Sa pièce décrit une liaison incestueuse entre un frère et une soeur. Annabella accepte la main de Soranzo, un gentilhomme mais ne peut cacher le fait qu'elle est enceinte de son frère Giovanni. Il y aura beaucoup de morts dans la dernière partie de la pièce. Dans le tumulte de l'existence, les hommes sont comme les océans, ballottés par les tempêtes et les bourrasques jusqu'à ce que, peinant vers le havre de leur dernière demeure, ils luttent pour atteindre le calme qui couronne la fin.

 

John Ford
Traduction et adaptation M. Bernède & Y. Beaunesne
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : janvier 2006
96 p. 7,50 €
I.S.B.N. : 2-84681-151-2


retour haut de page
Iphigénie chez les Taures

Sur les conseils d'Apollon, Oreste a accompli un matricide pour venger la mort de son père, Agamemnon, tué par Clytemnestre et son amant Egisthe. Apollon, par l'intermédiaire de la Pythie, fait savoir à ce dernier qu'il trouvera son salut en s'emparant de la statue d'Artémis en Tauride. Il s'y rend avec son cousin Pylade et dès leur arrivée, les deux hommes sont faits prisonniers puis promis au sacrifice par la grande prêtresse d'Artemis, Iphigénie. Celle-ci est la soeur d'Oreste mais tous deux ne se reconnaissent pas. Iphigénie échappa elle-même au sacrifice auquel l'avait destinée son père grâce à Artémis, qui lui a substitué une biche au moment où son père allait l'égorger. Depuis son sauvetage, emmenée en Tauride, Iphigénie est devenue la grande prêtresse d'Artémis, spécialement chargée d'immoler les étrangers pour la déesse. Or Oreste est un étranger qui est soumis à sa punition. Mais Iphigénie découvre bientôt son identité. Elle va l'aider à dérober la statue d'Artemis et tout deux vont retourner à Argos.

Euripide est un poète tragique grec qui vécut entre -480 et -406 de notre ère. Il a fréquenté Socrate et fut le Contemporain de Sophocle et d'Eschyle.

 

Euripide
Traduit par M. Bastin-Hammou
& I. Bonnaud
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : février 2006
144 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-121-0


retour haut de page
Foley

Le narrateur est demeuré trois mois sans prénom, puis fut baptisé comme son père, son grand-père et son arrière-grand-père : George. Cela sent le manque d'inspiration. Dernier descendant d'une famille de la minorité protestante de la République d'Irlande, George Foley Junior est sans doute parti dans la vie avec l'idée qui lui appartiendrait de clore la dynastie. C'est un peu dans cette perspective qu'il se raconte ici, dans une longue adresse au public. L'homme a un point de vue clair sur la liberté : la seule façon pour moi de concevoir la chose, c'est que nous sommes libres de choisir et que nous nous trompons toujours. Si ce jugement ne laisse pas augurer de grands destins, il a l'immense avantage d'ouvrir une belle brèche à l'humour. Car Foley est un livre plein d'un humour très personnel ou très irlandais, allons savoir, du mariage raté à une Catholique à l'enterrement du père, la vie passe par les cases lamentables d'un drôle de jeu de l'oie : pêle-mêle, les repas de Pâques en famille, la dispute des héritages, les chutes de cheval, les cérémonies, les morts prématurés. Le parcours largement entamé, le narrateur se rend compte qu'il n'y voit pas bien clair. Alors, comment faire pour rejouer sa partie autrement qu'en écrivant sa vie ?

Foley est le premier livre traduit en français de Michaël West. Il a été écrit pour The Corn Exchange, à Dublin.

Ce livre constitue notre sélection du moment

 

Michael West
Traduit de l'anglais par Loïc Brabant et Jean-Pierre Siméon
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : janvier 2006
90 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-112-1


retour haut de page
120  pensées à la minute

Dans ce recueil, il sera question d'une maison qui brûle, de vengeances, d'un sexe qui pourrait rire, de mains amputées, de Titus Andronicus, de clichés et de fictions à moitié gore, dégoulinant de sang et de mensonge. Ce texte est comme un costume qui vient remplacer celui qu'on a acheté l'année dernière. C'est le même en moins élimé. Mais pourquoi changer de garde-robe quand on a trouvé son style, se demandait Mickey Rourke dans 9 semaines 1/2 ?

Ce texte fait partie du coffret « Théâtre contemporain espagnol 2 » édité à l'occasion de la manifestation ¡mira! (30€ les six volumes)

 

Carlos Marquerie
texte original en espagnol traduit par Christilla Vasserot
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : bleue
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : mars 2005
48 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-155-5

retour haut de page
Tejas Verdes

À Tejas Verdes au Chili se trouve un établissement dans lequel les militaires blessés venaient en convalescence. Depuis le coup d'état de Pinochet, cet établissement a été transformé en centre de détention et de torture. C'est là que la « Bergeronnette » a été torturée parce qu'elle appartenait au Mouvement de la Gauche Révolutionnaire. Comme tant d'autres elle a disparu du jour au lendemain. Plusieurs années plus tard, une commission se réunit en Espagne, une enquête se met en place. On interroge ceux qui ont vécu cette période dictatoriale et connu cette ancienne activiste : une camarade, la doctoresse, la fossoyeuse, la délatrice, l'avocate espagnole de Pinochet.

Ce texte fait partie du coffret « Théâtre contemporain espagnol 2 » édité à l'occasion de la manifestation ¡mira! (30€ les six volumes).


 

Fermín Cabal
texte original en espagnol traduit par Françoise Thanas
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : bleue
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey
-- 25000 Besançon
Site Internet :
www.solitairesintempestifs.com
Parution : mars 2005
56 p. 8 €
I.S.B.N. : 2-84681-159-8

retour haut de page
Les Malades

Dans cette pièce, qui peut être considérée comme une espèce de diagnostic, les malades ont pour nom Hitler, Staline ou Churchill. Ils sont tous serviteurs du « destin de l'Humanité », « hypertendus et artérioscléreux ». Le premier acte a lieu le 30 avril 1945 ; on assiste là au vrai-faux double suicide dans le bunker où se cachaient Hitler et Eva Braun. Le deuxième acte se déroule le 18 juillet 1945. Ce jour-là, Churchill, Staline et leurs interprêtes s'entretiennent à propos de la disparition supposée d'Hitler. Churchill cherche la preuve de sa mort mais Staline, qui dit en savoir plus que l'anglais, refuse de lui faire parvenir quoi que ce soit. Le troisième acte se passe dans la datcha de Staline le 28 février 1953. Elle met en scène son ministre de la défense, le Vice-Premier ministre ou encore Khrouchtchev. On s'interroge à propos du nombre important de suicides au sein des membres du parti. Arrive Staline. Il est accompagné de Beria, le chef de la NKVD. Staline, qui dit détenir les restes d'Hitler dans une boîte, propose un jeu idiot qui devrait lui permettre de trouver le traître - puisque d'après lui traître il y a. Si nous n'avons plus d'ennemis, nous serons superflus. Si nous restons sans ennemis, nous devons les inventer. Le jeu s'arrête net lorsqu'il s'écroule. Attaque cérébrale. La pièce s'achève sur cette agonie.
Ce texte fait partie du coffret « Théâtre contemporain espagnol 2 » édité à l'occasion de la manifestation ¡mira! (30€ les six volumes).

 

Antonio Alámo
texte original en espagnol traduit par Cristina Vinuesa
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : bleue
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : mars 2005
128 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-156-3


retour haut de page
La Blessure au côté

Dans cette fiction basée sur des faits réels, Eichmann s'est exilé à Buenos Aires. Il vit sous un autre nom dans un petit appartement avec sa femme et sa fille. De l'autre côté de la rue, deux hommes filment leurs allées et venues. Dans sa nouvelle vie, Eichmann collectionne les papillons. Les deux hommes, qui se prénomment Nok et Eitan, l'enlèvent, le séquestrent trois jours et l'emmènent à Jérusalem où on le jugera et le condamnera à mort. Le texte propose plusieurs voix : celles des protagonistes au moment de l'enlèvement et celle de la fille plusieurs années après.  
Ce texte fait partie du coffret « Théâtre contemporain espagnol 2 » édité à l'occasion de la manifestation ¡mira! (30€ les six volumes).

Pilar Campos Gallego
texte original en espagnol traduit par Denise Laroutis
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : bleue
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : mars 2005
64 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-158-X

retour haut de page
Le Regard du chat

Un homme qui rejoignait sa maîtresse vient de se tuer au volant de sa voiture. Demain on l'enterre. Dans l'attente de son inhumation, se croisent sa femme, sa fille, la compagne de sa fille, un paumé et sa maîtresse. Des discussions, on retiendra ceci : que les rapports familiaux c'est pas facile, que la vie de couple c'est pas facile, que la sexualité c'est pas facile, que l'homosexualité c'est pas simple, que l'infidélité c'est pas ce qu'on croit, que la vie c'est dur, que vouloir se séparer de l'odeur de la solitude c'est pas facile.
Ce texte fait partie du coffret « Théâtre contemporain espagnol 2 » édité à l'occasion de la manifestation ¡mira! (30€ les six volumes).

 

Alejandro Jornet
texte original en espagnol traduit par Rosine Gars
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : bleue
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey
-- 25000 Besançon
Site Internet :
www.solitairesintempestifs.com
Parution : mars 2005
96 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-160-1


retour haut de page
Les Îles du temps

Après des années de recherche, un grand-père retrouve sa petite-fille séquestrée par ses beaux-parents depuis son plus jeune âge. Ses parents étaient des activistes de gauche. Ils ont été assassinés alors qu'elle n'était qu'un bébé. Pendant ce temps, ses grands-parents se sont séparés. Le jour des retrouvailles, le grand-père remet à sa petite-fille une boîte à souvenirs appartenant à la grand-mère. Les vers du poète Dante ponctuent cette histoire de faute, de culpabilité, d'amour, de réconciliation et de pardon.
Ce texte fait partie du coffret « Théâtre contemporain espagnol 2 » édité à l'occasion de la manifestation ¡mira! (30€ les six volumes).

 

Antonio Fernández Lera
texte original en espagnol traduit par Claude Murcia
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : bleue
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey
-- 25000 Besançon
Site Internet :
www.solitairesintempestifs.com
Parution : mars 2005
64 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-157-1


retour haut de page
Don, mécènes et adorateurs

Une jeune comédienne sans le sou, vivant avec sa mère et obsédée par le bénéfice qu'elle doit préparer, est courtisée par plusieurs hommes. Le Prince est de ceux-là mais lorsqu'elle refusera ses avances, celui-ci fera en sorte de lui saboter sa carrière. Un jeune enseignant est également amoureux d'elle. Mais, animée par une certaine idée naïve de la gloire, elle préférera suivre un autre prétendant, riche propriétaire terrien qui achètera son don. On l'aura compris : sur fond de lutte de classes, Ostrovski nous dit ce qui advient aux bouffons quand le pouvoir et l'argent se mêlent d'art.

 

Alexandre Ostrovski
Traduit par A.Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : décembre 2005
142 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-094-X


retour haut de page
Les Barbares

Les Barbares est une pièce que Gorki a écrite en 1905, année de soubresauts dans l'Empire russe et de répressions. Des ingénieurs arrivent pour la construction du chemin de fer dans une petite ville ensommeillée par ses certitudes, accrochée à son doux désir de durer. D'emblée, l'opposition est violente entre la personnalité hautaine et docte des visiteurs et la cupidité, la grossiereté et la curiosité obscène des villageois. Faudrait-il que rien ne change ? Le temps va gentiment se charger d'aplanir les résistances des uns et le mépris des autres. Les sentiments se feront entendre sur des tonalités plus douces. Pourtant tout drame ne sera pas pour autant écarté et la violence de la situation emportera une vie, tout à la fin, comme on exigerait un dû avant de s'effacer.

Gorki est un auteur dont la vie littéraire a commencé avant la révolution et s'est achevé sous la dictature du Petit Pères des peuples. Bolchévique critique, il deviendra, en 1928, président de l'Union des écrivains soviétiques. Il meurt en 1936 d'une pneumonie ou de la malveillance de son médecin, manipulé par Staline...

À noter la parution dans la même collection du texte adapté par Éric Lacascade pour une création qui eut lieu en 2006 au festival d'Avignon.

 

Maxime Gorki
Traduit du russe par
André Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection :
Traductions du XXIème siècle

Adresse : 1, rue Gay-Lussac
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : avril 2006
190 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-153-9

Éric Lacascade
adaptation d'après Maxime Gorki et la traduction d' André Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection :
Traductions du XXIème siècle

Adresse : 1, rue Gay-Lussac
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : avril 2006
158 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-153-9




retour haut de page
Voisin

On a construit dans un nouveau quartier d'une grande ville un théâtre. C'était dans les années 70. Trente ans après, le directeur de ce théâtre disparaît. Mais on préfère cacher sa disparition. On fait venir un auteur, on l'installe sur la scène. Il doit écouter ce que les gens du quartier ont à dire. Le défilé commence. Chacun à sa manière, avec son histoire, vient raconter à l'auteur sa vie, sa situation. L'auteur écoute, écrit, lit. Se succèdent ainsi des dizaines de témoignages sur la condition de vie dans les quartiers, sur l'exil, l'importance de trouver un travail, de s'intégrer, de parler à ses voisins. Derrière la parole se dresse une critique contre les artistes et les promoteurs de la culture. Le théâtre devient très vite un lieu social entre bureau des plaintes et mur des lamentations et la pièce de théâtre, un catalogue de la misère humaine et sociale.

 

François Cervantès
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : bleue
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : mars 2005
110 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-064-8


retour haut de page
Le Monde selon Baggio
Ou Le Bouddha de Caldogno
suivi de Orfeo Baggio

Voir Le Monde selon Baggio dans la rubrique romans-récits

 

Mario Morisi
L'embarcadère éditions
adresse : 8, rue des Bohémies -- 95590 Nointel
308 p. 18 €
I.S.B.N. : 2-914728-22-0


retour haut de page
Les Rois de l'aventure

Une vingtaine de personnages de nationalité japonaise (sauf un) se croisent dans une auberge de jeunesse à Istanbul et esquissent des discussions d'une extrême platitude sur les bains turcs, le régime iranien (nous sommes en 1980), la chanson de variété japonaise, les massages, les voyages en car, l'Inde, et à propos de leurs vies mais de tout petits bouts de leurs vies, les pays qu'ils ont traversés, le jour où ils sont arrivés à Istanbul et le jour où ils en partiront, le nombre de fois où ils ont été agressés sexuellement... Chaque réplique excède rarement une ligne. Bref, cela peut faire théâtre comme on dit mais ramené à l'espace de la feuille, il reste une vacuité dans les dialogues censée exhiber une vacuité existentielle (on l'avait compris en lisant le titre, ironique au possible)... Le procédé est tentant mais rarement efficace. Alors peut-être ce livre fera-t-il sourire le lecteur français qui a vécu au Japon lorsqu'il remarquera au détour d'une phrase « un travers nippon » ? C'est probablement pour lui que ce livre a été édité en France. Pour qu'il se plaise à se remémorer, maintenant qu'il est revenu en France, les « travers nippons ».

C'est le quatrième texte de Oriza Hirata a être traduit et édité par Les Solitaires Intempestifs après Tokyo Notes, Gens de Séoul et Plateau S.

 

Oriza Hirata
Traduit du japonais par
Yutaka Makino
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : 1, rue Gay-Lussac
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : avril 2006
182 p. 11 €
I.S.B.N. : 2-84681-130-X


retour haut de page

Pièces de cirque
HUMAN (articulations)
Suivi de
Espèces

Une polyphonie constituée de textes aux interventions nerveuses et qui jouent sur la répétition, la sonorité ou le malentendu, pas loin de Jacques Rebotier parfois mais avec moins d'humour et souvent aussi obscurs sur la page que le titre le laisse supposer. Cela soulève toujours la même question : tous les textes de théâtre doivent-ils devenir des livres ?

Christophe Huysman
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : 1, rue Gay-Lussac
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : avril 2006
102 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-168-7


retour haut de page
Anatoli Vassiliev
(Écrivains de plateau III)

Après deux ouvrages consacrés respectivement à Claudia et Romeo Castellucci et à François Tanguy, Bruno Tackels publie un troisième livre dédié à ce qu'il nomme un « écrivain de plateau », le Russe Anatoli Vassiliev. Par écrivain de plateau, il faut entendre des « metteurs en scène » de la modernité pour qui la scène est résolument le point de départ du travail, c'est-à-dire un tout qui n'exclut pas le texte mais le décharge de sa position dominante comme il « décharge » le comédien de sa position de vecteur pour l'intégrer au coeur de la dynamique de création, ouvrant ainsi, toujours selon les mots de l'auteur, un registre infiniment plus large, un champ libre et polyphonique. L'importance du texte relève d'une autre dichotomie par rapport à laquelle, Tanguy, Nadj, Pina Baush, Del Bono, Rodrigo Garcìa, Bene, Lauwers ou Jan Fabre, autant de créateurs souvent évoqués par Tackels pour illustrer les prolongements nouveaux du théâtre post-dramatique, se positionnent différemment. Anatoli Vassiliev, dont il est question ici et qui a monté Pirandello, Pouchkine, Heïner Müller, Gorki, Tchekhov, Lermontov, Ostrovski, Molière... ou encore Platon à qui il se réfère souvent, est clairement du côté du texte. Dans le registre de son travail sur la langue, citons la pièce Médée-Matériau, montée avec Valérie Dreville au théâtre des Amandiers en 2005 et qui donnait à entendre une manière très personnelle, très technique aussi, de dire un texte. Le livre inclut plusieurs entretiens avec Vassiliev dans lesquels il est beaucoup question de pédagogie, de transmission et de travail avec les acteurs.

Il existe en français un ouvrage d'Anatoli Vassiliev intitulé Sept ou huit leçons de théâtre et publié aux Éditions P.O.L. en 1999.

 

Bruno Tackels
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Du désavantage du vent
Adresse : 1, rue Gay-Lussac
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juin 2006
158 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-169-5


retour haut de page
Troïlus et Cressida

Ce siècle avait un an, le comte d'Essex était arrêté comme traître et exécuté pour avoir tenté un soulèvement contre la reine et William Shakespeare mettait fin à Troïlus et Cressida. Cette pièce peu jouée en France est consacrée à la guerre de Troie et à ses protagonistes, Agamemnon, Enée, Achille, Hélène ou encore Troïlus, fils du roi de Troie, Priam et Cressida, fille de Calchas, prêtre troyen mais partisan des Grecs. Shakespeare prend le parti d'ouvrir la pièce au moment où Priam est encore en vie et les remparts de Troie debout ; c'est le moment de la pause dans la tourmente, moment où tout est encore possible, même la paix, même la comédie. Si la causticité du langage peut parfois surprendre, le propos de la pièce est, lui, très shakespearien : humaniste. Au nom de l'amour, lit-on dans la préface, on justifie la guerre, mais c'est par convoitise qu'on fait la guerre, et la guerre va engendrer la perte de l'amour. Donc, lisons Shakespeare, puis faisons l'amour, pas la guerre. CQFD.

William Shakespeare
Traduit par André Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection :
Traductions du XXIème siècle

Adresse : 1, rue Gay-Lussac
-- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : avril 2006
220 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-164-4

retour haut de page

Arguments pour un théâtre
(et autres textes sur la politique et la société)

Auteur dramatique anglais publié en France aux éditions Théâtrales, Howard Barker, dans cet ensemble (articles, entretiens, essais), repense la tragédie et lui substitue un nouveau concept : le théâtre de la Catastrophe. Ces essais, poèmes et manifestes prennent pour point de départ non seulement l'agonie de la production artistique, mais aussi l'agonie de l'expérience artistique, non seulement la souffrance du créateur, mais aussi celle des témoins. C'est par conséquent une tragédie qui se trouve ici proférée, comme une malédiction secrète qui serait prononcée aux confins d'une religion inconnue, écrit-il dans sa préface.

Trois exemples :

Nous vivons la mort du socialisme officiel. Quand l'opposition perd sur le plan politique, elle doit s'enraciner dans l'art.
La seule résistance possible à une culture du banal, c'est la qualité.
Le mensonge le plus chaleureusement embrassé par l'industrie du divertissement en ces temps d'incertitude morale est celui selon lequel les gens déprimés n'ont soif que de chanson et d'oubli.

Cette édition est la traduction intégrale de la troisième édition de Arguments for a Theatre, augmentée de trois textes inédits.

Howard Barker
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Essais
Adresse : 1, rue Gay-Lussac -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juillet 2006
380 p. 19 €
I.S.B.N. : 2-84681-119-9

retour haut de page
Sermons joyeux
(De la lente corruption des âmes dans la nuit tombante)

Avec une colère franche, Jean-Pierre Siméon sait concocter des pièces dont nous avons déjà souligné l'habileté, celle qui consiste avec du brut de dénonciation, du tout terrain humaniste, à éviter en les frôlant les plates-bandes trop plates et trop convenues (voir à ce propos Verrières n° 2 et 4). Les Sermons joyeux ne s'embarrassent pas quant à eux de constructions dramatiques. Ce sont six monologues tricotés comme des apostrophes et des harangues, des portes ouvertes « joyeusement » enfoncées et plutôt deux fois qu'une : allons-y pour la langue des poètes contre celle des bien-pensants, pour l'amour, l'inconnu, l'acceptation du temps qui passe, la vie par les deux bouts contestataires (celle qui se fument à deux), pour la célébration de ceux qui préfèrent vivre heureux et couchés mais qui bien sûr, face aux exploiteurs, resteront à jamais debout.
T'es toujours rock, coco ?

Jean-Pierre Siméon a déjà publié quatre livres aux Éditions Les Solitaires Intempestifs (Stabat Mater Furiosa, D'entre les morts, Le Petit Ordinaire et La Lune des Pauvres), ainsi qu'une trentaine d'autres ouvrages notamment à l'enseigne de Cheyne Éditeur, Le castor Astral ou Rougerie.

Jean-Pierre Siméon
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Date de parution : Mai 2004
56 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-092-3

retour haut de page
Saga des habitants du val de Moldavie

Il ne s’agit pas de croire ou de ne pas croire aux fantômes. C’est prouvé. Des histoires, des légendes, des témoignages attestent de leur présence. Ils vont partout dans le théâtre, provoquent suicides ou crises de nerfs, assassinent ou bien volent la virginité des jeunes filles.

Lorsque les spectateurs affluent, les acteurs doivent être pris de panique. Certains s’immolent par le feu. D’autres se tuent entre eux. Le rideau se ferme et tous les spectateurs en deuil rentrent chez eux. Ils pleurent et puis ils s’extasient en même temps. Ils disent que c’était vraiment un très beau spectacle. Voilà. C’était mon idée mais les acteurs ne sont jamais d’accord.

Ce texte fait partie de l’ensemble « Cartel ». Il a ainsi été créé à la Comédie de Valence en 2004 durant la 5e édition du festival « Temps de paroles » consacré à l’écriture contemporaine et dont la thématique commune était : les fantômes… nos fantômes.

 

Marion Aubert
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet:www.solitairesintempestifs.com
Parution : Mai 2004
96 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-100-8

retour haut de page
Douleur au membre fantôme (figures de Woyzeck)

Tout commence par un prologue. L’auteur revient sur les deux dernières décennies écoulées et nous dit pourquoi elle n’a pas aimé vivre pendant toutes ces dernières années.  Vingt années de pertes (amour, beauté, progrès, idéaux, politique, art, rire, connivence) tandis que se poursuivent les conflits. Entre voyages et projets d’écriture, l’auteur, dont la mère vient de mourir, nous dit sa douleur, celle de l’absence plus que de la perte, le sentiment de culpabilité qui l’habite, ce poids qu’elle porte (le syndrome d’Anchise) et ses obsessions morbides. Dans la pièce qui suit, un personnage (le docteur) nous raconte l’histoire d’une hallucination, celle du blessé qui souffre d’un membre amputé ou douleur au membre fantôme, corps astral de l’aimée absente.

Ce texte fait partie de l’ensemble « Cartel ». Il a ainsi été créé à la Comédie de Valence en 2004 durant la 5e édition du festival « Temps de paroles » consacré à l’écriture contemporaine et dont la thématique commune était : les fantômes… nos fantômes.

 

Annie Zadek
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : Mai 2004
56 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-096-6



retour haut de page
Rien d’humain

Marie Ndiaye aime raconter des histoires d’amitiés serviles.
(Que notre immense charité l’étouffe de préceptes et de principes.
Elle aime aussi mettre en scène les rapports humains — comment quelqu’un vient à dominer l’autre surtout.
(Elle parle de frères et de parents punis par le sort, et dit que c’est juste. Elle dit qu’elle a été pure gentillesse et ne comprend pas, je crois, l’absence de reconnaissance.)
Elle aime également parler des riches et des pauvres.
(La femme riche, même une fois ravagée, est haïssable.)
Marie NDiaye nous dit que c’est injuste.
Ce texte fait partie de l’ensemble « Cartel ». Il a ainsi été créé à la Comédie de Valence en 2004 durant la 5e édition du festival « Temps de paroles » consacré à l’écriture contemporaine et dont la thématique commune était : les fantômes… nos fantômes.


 

Marie Ndiaye
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : Mai 2004
48 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-095-8



retour haut de page
L’Infusion

Lui trie ses antidépresseurs devant sa tisane. Il est fatigué, dit à Elle qu’il voudrait déménager, se séparer de ses enfants qui dorment à l’étage. Il répond au téléphone. Toujours la même personne qui appelle. Toujours la même réponse. Elle, non, elle n’est plus là. Un autre arrive mais pourtant rien ne change. On attend le réveil, qui ne vient pas. Tout recommence, les mêmes mots et les mêmes gestes, ceux du quotidien, qui leur appartenaient quand ils vivaient encore. On attend que la tisane infuse.

Qu’est-ce que j’ai fait ? Je dis quoi là ? Je suis où ? On est où ? Comment je continue ? Qu’est-ce que je dois dire ? Comment je dois ? Comment je vais continuer ? J’ai un trou. Désolé. Ça va pas. On peut arrêter ? Recommencer ? On reprend d’accord. On reprend tout. On peut se tromper d’accord ? On a le droit de se tromper. Ça ne peut pas avoir lieu. Je dors. Au réveil ce sera différent.

Ce texte fait partie de l’ensemble « Cartel ». Il a ainsi été créé à la Comédie de Valence en 2004 durant la 5e édition du festival « Temps de paroles » consacré à l’écriture contemporaine et dont la thématique commune était : les fantômes… nos fantômes.


 

Pauline Sales
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : Mai 2004
80 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-101-6



retour haut de page

Muñequita ou jurons de mourir avec gloire

Ce texte est né d’une suite de rencontres.
Premièrement, Matthias Langhoff et Marcial di Fonzo Bo se rendent en Argentine pour jouer Borges de Rodrigo García.
Deuxièmement, ils se mettent à fréquenter plusieurs jeunes artistes argentins, dont Alejandro Tantanian.
Troisièmement, ils se rendent compte que les Argentins peinent à se remettre de la crise économique récente.
Quatrièmement, l’ombre d’Eva Perón plane un peu partout autour d’eux.
Cinquièmement, Alejandro Tantanian pense leur écrire un texte qui servirait de matériau pour leur futur « chantier ».
En novembre 2003 à Toulouse, Matthias Langhoff met en scène Muñequita pour un acteur : Marcial di Fonzo Bo.

Ce texte est un long monologue entrecoupé par d’autres textes projetés sur le mur. La scène se déroule dans une morgue (théâtre de la mémoire). Muñequita est un personnage androgyne. Il/Elle se dit témoin. Il/Elle est là pour se souvenir ou inventer mais surtout pour montrer la relation complexe et violente que l’Argentine entretient avec les corps de ses morts (ou leur absence).


 

Alejandro Tantanian
Traduction de l’espagnol (Argentine) par Françoise Thanas et Marcial di Fonzo Bo
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : Mai 2004
192 p. 9.00 €
I.S.B.N. : 2-84681-084-2

retour haut de page

Le Songe d’une nuit d’été
(le rêve d’une folle nuit de mai)

Cette pièce de Shakespeare est particulièrement difficile à traduire et ce pour deux raisons majeures. Elle est (avec Peines d’amour perdues) la pièce qui comporte le plus grand nombre de vers rimés et d’autre part elle a connu plusieurs versions différentes (transformations faites par Shakespeare ou par des imposteurs). Le but de cette traduction, précise Françoise Morvan, n’est pas de donner une curiosité textologique ou un calque érudit mais un texte jouable, aussi proche que possible de celui de Shakespeare. Elle apporte également une autre nouveauté — un sous-titre (le rêve d’une folle nuit de mai).
Cette traduction à deux mains (Françoise Morvan et André Markowicz) a été créée à Tours en mai 2004 dans une mise en scène de Gilles Bouillon.

 

William Shakespeare
Texte original en anglais traduit par Françoise Morvan et André Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com

Collection : Traductions du XXIe siècle
Parution : Mai 2004
192 p. 9.00 €
I.S.B.N. : 2-84681-084-2



retour haut de page

Marcel B.

Toute la vie de Marcel B. est racontée ou mimée par des dizaines de personnages qui ont un jour croisé cet homme : la voix qui dit 81 fois je vous aime, des hommes en robe qui tournent, m minuscule, la femme qui marche, la plus belle des voix d’hommes ou la plus triste des voix de femmes, l’homme qui ressemble à Steve McQueen, etc.
On apprend ainsi que Marcel B. aimait beaucoup les robes et se travestir. Dans ma vie je n’ai eu qu’une passion, porter des robes et je n’aurais dû faire que ça. On sait aussi qu’il chantait très bien mais lorsqu’il a mué, on l’a viré du séminaire. Il a fait la guerre, un temps seulement car il a déserté très vite. Il s’est alors lancé dans la politique (Député puis Président) avant qu’un cancer ne vienne mettre fin à sa carrière.

 

 

Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : mars 2004112 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-091-5

retour haut de page

Le Suicidé

Il n’existe pas de version définitive de cette pièce, interdite en 1930 lors de sa lecture. Malgré le succès de sa première pièce (Le Mandat) en 1925, l’auteur n’a jamais pu faire jouer Le Suicidé de son vivant. Ecœuré, déçu, certain d’être devenu inutile, Erdman préfère ne plus écrire. Arrêté en octobre 1933, condamné à l’exil, interdit de séjour à Moscou, il est assigné à résidence jusqu’en 1949 dans une province éloignée. Ce proche ami de Boulgakov aura néanmoins écrit plusieurs scénarii pour le cinéma (souvent primés à l’étranger) mais son nom ne sera jamais apparu lors du générique.
C’est une pièce sur les raisons qui nous ont fait rester vivants, alors que tout nous poussait au suicide. (Nadejda Mandelstam)
Béatrice Picon-Vallin précise que la traduction d’André Markowicz est celle d’une version russe établie à partir de l’exemplaire du metteur en scène du GosTIM conservé aux archives russes de littérature et d’art de Moscou et de la version transmise par l’auteur au Théâtre d’Art.  La pièce a été créée à Toulouse en mars 2004 dans une mise en scène de Jean-Jacques Mateu.


 

Nicolaï Erdman
Texte original en russe traduit par André Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet :
www.solitairesintempestifs.com/
Collection : Traductions du XXIe siècle
Parution : Janvier 2004
192 p. 10.00 €
I.S.B.N. : 2-84681-082-6


retour haut de page

Antigone

Cette tragédie maintes fois traduite est ici présentée dans une version très rythmée — une course haletante, presque folle, dirait-on si nous parlions d’un roman policier ; les jeux de mots et les répétitions ironiques de certains personnages sont respectés et la langue est la plus simple possible et sans effets — proche peut-être de l’originale.

Lycurgue aussi se fit docile / Et lui aussi était fils de roi / C’était loin d’ici / Au royaume des Edoniens / Ce prince se mettait vite en colère / Eh bien / Pour sa colère et ses injures / Dionysos l’enferma dans une cuirasse de pierre / Son courage / Sa force / Sa jeunesse / Tout en lui transpirait la folie / Il blessa le dieu de ses insultes furieuses / Il interrompit la danse sacrée des bacchantes / Il éteignit les flambeaux / Il irrita les Muses amies des flûtes / Mais alors / Il comprit le pouvoir du dieu


La pièce issue de cette traduction a été créée à Toulouse en avril 2004 dans une mise en scène de Jacques Nichet.



 

Sophocle
Traduction du grec par Irène Bonnaud et Malika Hammou
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet :
www.solitairesintempestifs.com/
Collection : Traductions du XXIe siècle
Parution : Mars 2004
112 p. 6.50 €
I.S.B.N. : 2-84681-093-1


retour haut de page

La Nuit au cirque
(pour des enfants)

Le masque est notre croix, le masque est notre salut. 

Dans les coulisses d’un cirque, après le spectacle, dans une roulotte plus pré-cisément, un magicien va tenter par un tour de passe-passe de prendre le visage d’Amphitryon, d’attacher celui-ci et de séduire Alcmène, sa fiancée. Défilent alors tous les acteurs du cirque (le squelette, la clownesse, Miss Knife et la femme-serpent). Besoin d’amour, quête identitaire, mensonge… la nuit risque d’être longue.

Tout est faux ici-bas, tout est faux (…) tout est masque, tout est grimace à faire peur et rire, tout est trompe-l’œil, dessin dans le sable, figure de girouette. Tout est danse pour divertir l’Eternité. 

Cette pièce avait été créée à Bussang au Théâtre du Peuple en juillet 1992 dans une mise en scène de François Rancillac.


 

(nouvelle édition revue et corrigée. Première publication : 1992)

Olivier Py
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : avril 2004
56 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-098-2



retour haut de page

La Mi-temps

En privilégiant le travail sur la langue et le rythme (à travers redites, hésitations, ruptures, jeux de mots, et non-dits) et en prenant le parti de brouiller les souvenirs, l’auteur de La Mi-Temps a créé un texte qui gagnerait plus à être vu et entendu qu’à être lu (non alors dites allez c’est un secret faut le dire / si vous voulez faire un vrai secret vous le dites).

Dans ce texte, les personnages voudraient nous avouer quelque chose. Mais les souvenirs, ça ne se contrôle pas. Alors ils nous disent les choses comme elles viennent, dans le désordre. Ils voudraient bien cracher le morceau mais ce n’est jamais le bon souvenir qui resurgit. Il nous faut donc apprendre à lire dans les blancs, prendre son mal en patience et leur laisser le temps de s’exprimer — surtout que les souvenirs remontent à l’enfance et sont douloureux. Ce besoin de remettre les idées en place et de reconstituer les poussières de vie nécessite un aménagement. Voilà donc le pourquoi du temps mort, du temps de la pause, de la mi-temps.

Ce texte a été créé au Théâtre des Bernardines à Marseille en mai 2004 dans une mise en scène d’Antoine Caubet. Jean-Paul Quéinnec est acteur de formation. Depuis 2000, son travail alterne entre le théâtre et le cinéma.

 

 

Jean-Paul Quéinnec
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com Parution : Mai 2004
48 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-103-2



retour haut de page

Quoi faire de son chien mort ?

Un homme dort au pied de son immeuble parce que sa femme ne veut plus le voir, deux femmes discutent dans le couloir d'un H.L.M., des techniciens du spectacle récapitulent leurs malentendus pendant les réglages de la lumière, un homme sait trop que ce qui se voit de lui (de nous) n'est qu'apparence et quatre acteurs se retrouvent dans la rue encombrés du cadavre d'un chien.
François Bon fait partie de ses rares auteurs dont on peut dire qu'ils ont su créer leur propre langue. En l'occurrence ici, elle est un peu râpeuse, racle la sociabilité des gens juste en bordure de l'être, on pourrait dire qu'on est au bord de l'intime, déjà dehors mais à peine sortie de soi ; c'est une langue du dedans mais qui accumule les particules du tissu social, comme le papier de verre, une fois frottée, prend la couleur de ce qu'il use et l'a usé. L'éditeur bisontin Les Solitaires Intempestifs réunit ici cinq textes courts de l'auteur destinés préférentiellement à la scène mais qui peuvent se satisfaire d'une vie sur papier. Cinq textes pour une ou plusieurs voix, cinq fois pareils le rapport de l'un au monde, la voix qu'il faut bien qualifier de petite même quand elle crie dans la machine. La grande machine à broyer les voix.

Au tout début.
Au début c'est une tête lisse qu'on promène. On enfile dessus une peau qui est votre caractère, et puis la manière que vous avez de réfléchir au monde.
Ce qu'on avale bouche ouverte. Ce qu'on avale traîné par le monde, pieds en l'air, raclé sur les fesses, et les murs où se cogne. La vie choc en sorte, courir et boum. Le mur est là, tout blanc, on l'a pas vu venir. On se dit, attention, baisse pas la tête. Pourrais te faire mal, si tu baisses la tête, cogne mais tout droit, boum. On a été amoureux aussi. On a eu un enfant, sa main dans la vôtre et marcher droit, parce que ce que vous pensez du monde et des autres lui il ne doit voir que le soleil. Beau temps, beau temps fixe devant toi, matelot.

François Bon est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages, dont plusieurs aux Éditions Verdier (C'était toute une vie, 1993, Prison, 1998 et Mécanique, 2001, entre autres), Fayard (Daewoo, 2004 et Rolling Stones, une bibliographie, 2002, réédition livre de poche, 2004), Minuit (citons notamment Fait divers, 1993). Aux éditions Les Solitaires Intempestifs, il a déjà fait paraître Pour Koltès (2000).

 

 

François Bon
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juin 2004
108 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-105-9



retour haut de page

Agamemnon

Dans Agamemnon, Rodrigo Garcìa fait la démonstration de l'état catastrophique du monde dans un Kentucky Fried Chicken. L'exposé est l'oeuvre d'un père psychopathe qui se sert de sa femme et de son fils comme de défouloirs bien saignants et qui se plante royalement en faisant tout seul les courses au supermarché. Il utilise pour sa démonstration une table et sept ailes de poulet (représentants les sept pays les plus riches du monde) et des tas de détritus censés représenter   tout autour l'immense espoir du reste de la planète.
À la fin du texte, le père en question est doux devant le spectacle des gouttes de rosée sur l'herbe.

Rodrigo Garcìa est un auteur argentin, installé en Espagne, prolixe, provoquant, très dans l'air du temps de la création c'est-à-dire à contre-courant de l'air du temps de la société (molle, réactionnaire, consensuelle), qui n'appellera pas un chat un chat mais un enculé d'animal, pour qui il est urgent d'enfoncer toutes les portes et futile de se demander si certaines n'étaient pas déjà ouvertes, sûr de débusquer chez tous le monde (vous, moi), pourvu de s'en donner la peine, un salopard bien caché, mais tout de même assez affûté pour dénicher des salopards (par exemple américains) plus salopards que le petit salopard terré en chacun.

Agamemnon est le dixième titre de Rodrigo Garcìa paru aux Éditions Les Solitaires Intempestifs.

 

 

Rodrigo Garcìa
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juillet 2004
46 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-090-7



retour haut de page

Woyzeck
(intégrale des fragments et adaptation pour la scène)

Woyzeck, mise en scène par Thomas Ostermeier fut un des grands moments du Festival d'Avignon 2004. Woyzeck est un simple soldat dont les urines sont surveillées de près par Le docteur et dont les faits et gestes sont contrôlés par Le capitaine. Un jour, Marie, sa femme, a une liaison avec le tambour-major. Woyzeck la tuera. Bah ! Dans ce monde ? Que tout aille au diable, hommes et femmes !

La célèbre pièce de Büchner, Woyzeck, est restée inachevée à la mort de son auteur en 1837. Comme son contemporain, le peintre Courbet, peignant douze ans après et pour la première fois des « humbles » (Les Casseurs de pierre) dans des formats réservés aux nobles et aux Princes, Büchner est le premier à centrer sa pièce autour de la figure d'un homme du peuple. Woyzeck est une sorte de point de référence pour le théâtre contemporain. La pièce existe en quatre versions ; elle est de surcroît constituée de courtes scènes à l'ordre incertain. Ce sont ces quatre manuscrits que publient Les Solitaires Intempestifs dans un format poche.

 

 

Georg Büchner
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juin 2004
136 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-104-0



retour haut de page

Platonov
(version intégrale)

Platonov est la première pièce écrite par Anton Tchekhov, alors âgé de dix-huit ans. C'est une pièce fleuve, que l'auteur travaillera à réduire à plusieurs reprises. Elle est considérée comme inaboutie, maladroite et malgré l'entêtement de Tchekhov à la rendre plus concise, elle ne sera jamais jouée de son vivant. C'est la première fois qu'elle est publiée en français dans sa version originelle, avec les indications de coupures et les variantes proposées ultérieurement par l'auteur.
Toute l'action se déroule dans un domaine à la campagne. Les personnages sont réunis autour de la veuve d'un général (propriétaires cupides, étudiants, docteur alcoolique, colonel à la retraite, prétendants en tout genre -- à des femmes comme à des prêts financiers). Passées les joies communes des retrouvailles, les nombreux amis ou parents qui se retrouvent là dans la chaleur revenue d'un printemps, vont poser du bout de leurs soûlographies tous les éléments du désastre existentiel et ordinaire, autrement dit, les passions amoureuses, la convoitise, l'échec personnel. Cela pourrait se dissiper dans la nuit ou la saine colère s'il n'y avait là un artificier entêté de l'âme humaine, Platonov, instituteur brillant de 27 ans, un être immense par le charisme et par la langue (sorte de personnage central d'une pièce conçue à la manière du Théorème de Pasolini). Un être qui révèle l'insatisfaction des autres et la brandit au yeux de tous comme pour un toast ; il palabre et claironne comme Cyrano, dit ce qu'il pense et séduit tout en rossant, lui qui n'est enlaidi d'aucun nez disgracieux. Platonov n'a qu'une faiblesse et elle est explosive, délétère, cruelle. Elle donne l'illusion que la pièce est maladroite ; c'est un être de langue, peut-être pourrions nous aller jusqu'à dire qu'il n'est que la langue, mue par son pouvoir claudiquant et en quête d'un signe du réel, n'aimant ni lui-même ni les autres mais seulement les mots qui les nomment et les déshabillent. Il brutalise et sa brutalité effleure à peine les crapules recroquevillées sur leurs bourses mais détruit celles qui attendent les fruits de son discours. On lira, bien entendu dans ce paysage au bord de la ruine, la promesse de la Révolution russe, la gangrénisation d'une société, la fin d'un monde (Anna Pétrovna disant à son fils, Eh bien, monsieur le châtelain ? Que vas-tu faire, maintenant ? Où vas-tu aller ? Dieu a donné à tes ancêtres et à toi, il a repris... Il ne te reste rien.) On verra aussi comme le souligne Françoise Morvan dans sa brillante préface une figuration du vide.
Certains jugeront que l'intrigue de cette pièce est trop brouillonne et bouillonnante mais hors le dernier acte où l'action s'empêtre un peu dans une indécision pesante (il faut y voir, au risque de nous répéter, la quête désespérée et folle de la langue qui ne trouve rien pour la confirmer si ce n'est, bien évidemment et en tout dernier ressort, la mort), cette pièce toute à ses maladresses se lit là dans un état chatoyant de promesse, c'est-à-dire qu'elle ne cesse au fil des dialogues d'essaimer le fabuleux pollen d'une écriture en passe de devenir une des plus précieuses de son siècle.

 

 

Anton Tchekhov
Traduction : Françoise Morvan et André Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juillet 2004
390 p. 8 €
I.S.B.N. : 2-84681-109-1



retour haut de page
epitaph

epitaph, est un (magnifique) livre d’images coédité par les éditions bisontines Les Solitaires Intempestifs et la maison italienne Ubulibri sur le travail de Claudia et Romeo Castelluci autour desquels s’est constituée la Socìetas Raffaello Sanzio à Cesena en Italie, et dont le travail théâtral existe depuis vingt ans. Difficile de légender ici cette pellicule de mémoire constituée d’images de pièces de Castelluci et conçu par Romeo lui-même. Citons deux phrases parmi les quelques courts textes (dont les deux premiers méritent d’être sautés tant ils sont empêtrés dans les résonances d’une relation intime à ce théâtre).
De Castelluci d’abord : là où les mots commencent à perdre leur poids narratif, là où ils ne peuvent rien faire face à l’effroi de ce que nous ne pouvons pas comprendre, face à l’énigme de la vie, là, seule l’esthétique peut nous offrir de traverser les corps et le naufrage de la parole.
De Cristina Ventrucci ensuite : Années 80, Italie, Cesena. Pour bon nombre de ma génération, l'apparition de la Socìetas Raffaello Sanzio fut l'occasion d'une rencontre frontale et muette avec un art totalisant, terrible, corrosif. Elle parle plus loin d'une leçon d’anatomie sur le corps nu du monde. L’expression paraît juste tant les images révèlent des corps sanglés, torturés, décharnés, malades ou obèses qui pourtant semblent jouer une symphonie d’une grande beauté, d’une vérité propre à effacer la souffrance de leur chair : probablement portent-ils en eux toutes les plaies du monde.
Pour en savoir plus, il est possible de se reporter à l’essai de Claudia et Romeo Castelluci également traduit par les Solitaires Intempestifs, Les Pèlerins de la matière.

Romeo Castelluci
Éditions Les Solitaires Intempestifs et Ubulibri
adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : octobre 2003
256 p. 29 €
I.S.B.N. : 2846-81046-X

retour haut de page
Lueurs d'étoiles

Un homme, un parachute dans le dos, a monté les 347 marches qui le séparaient du premier étage de la Tour Eiffel. Certaines voix prétendent que cet homme est le nouvel Icare, qu'il a sauté pour retrouver l'espoir (...) de rêver à nouveau. Lui vient de dire qu'il cherche un sens à sa chute.
Sur mon tabouret, en haut de la tour Eiffel, je n'arrivais pas à répondre aux questions qu'on me posait. (...)
Juste avant mon saut, j'ai réussi à bredouiller cette phrase dans le micro :
Le seul oiseau qui parle est le perroquet et il ne sait pas voler.
Ce fut ma dernière phrase.

Après avoir étudié la harpe au Conservatoire de Lille, Irina Dalle fait l'école Marcel Marceau, puis entre au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris. Elle a joué sous la direction d'Olivier Py, de Jean-Luc Lagarce ou encore d'Eugène Durif. Elle a tourné, au cinéma, pour Jacques Rivette et Roger Planchon. Elle fonde, en novembre 1997, sa compagnie, Raoul et Cie. Elle a écrit Comme une étoile, Le Chant du Tournesol et Princesse neige et a notamment mis en scène un spectacle musical conçu d'après des textes de Jean-Luc Lagarce et d'Olivier Py.

 

 

Irina Dalle
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : décembre 2003
60 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-069-9
 

Bonne nuit, ne mourez jamais

En Occident, on ne tire plus sur les artistes à bout portant, on les rend transparents. C'est une des sentences que méditent les personnages de cette pièce, morts en Russie dans les années 30 et errant bien après, dans le New York de Little Odessa. Il y a là surtout Stan Slansky à qui le Rigoletto conféra un succès posthume, et Old Meyer, son collaborateur. Le lieu de la pièce subit les ombres de Stanislavski bien sûr, mais aussi de Pouchkine, de l'Union Soviétique et du vol incessant de la Mouette ; un peintre voudrait fixer une image du passé mais celui-ci ne semble pas s'arrêter de bouger ; disons qu'il est passé devant tout le monde. Le présent lui ne peut être que le théâtre.

 

 

Michèle Sigal
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : décembre 2003
70 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-068-0
 
Paradis
(un temps à déplier)

Une interview avec Pascal Rambert sert de postface au livre. Plusieurs extraits :  

Paradis fait cette expérience-là : l'expulsion du texte, de l'acteur parlant à la périphérie. Et toute la construction de la pièce rejoue à chaque niveau cet état flottant.

Et les didascalies élargies énoncent que tout ce qu'on voit, que tout ce qui est de l'ordre du « bougé », du « mouvementé », des « mobiliers » est la réponse à cette façon de travailler : rien qui ne soit fixé au centre.

[Au centre], j'y ai mis la couleur : trois carrés de moquette jaune, verte et rose, de 5 X 5 sous un plafonnier de 200 néons, 5 par 5, à cinq mètres de hauteur.

Normalement, on repose soit sur deux pieds, soit à quatre pattes, là on a travaillé sur trois pattes.

Pour paradis, j'ai écrit 60 % du spectacle, un peu comme les créneaux d'un château fort ; le vide entre les créneaux, c'est aux acteurs de le travailler en temps réel.

Difficile de s'intéresser au texte de cette pièce sans l'avoir vu au préalable.

 

Pascal Rambert
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : décembre 2003
78 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-086-9
 
Planète

Un homme demeure devant une fenêtre mais n'existe sans doute pas vraiment. Une femme passe parfois devant cette fenêtre. Elle, c'est vraiment une femme et elle habite là. En quelques échanges au téléphone, en une ou deux sorties et deux nuits tout au plus, elle vit devant nous une histoire d'amour et sa fin. C'est du moins ce que laisse entendre les quelques mots qu'elle prononce au téléphone. L'homme lui, pendant ce temps, fait le tour de beaucoup de choses possibles. Il allume les étoiles et parle de ce qu'il est légitime d'attendre des routes américaines, d'un tour de l'hémisphère en une demi-heure, d'une rencontre dans un bar de nuit ou encore de ses rêves.

C'est le quatrième texte d' Evguéni Grichkovets paru aux Solitaires Intempestifs après Hiver (2001), Comment j'ai mangé mon chien (2002) et En même temps (2003).

Evguéni Grichkovets
Traduction du Russe : Arnaud Le Glanic
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : décembre 2003
46 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-037-0
 
La Tempête

André Markowicz a entrepris, il y a plusieurs années la retraduction intégrale de l'oeuvre de fiction de Dostoïevski aux Éditions Actes Sud. Il traduit aussi Schwartz, Tchekhov et d'autres dramaturges russes. Il s'est également attelé à l'oeuvre de Shakespeare. La tempête est la troisième pièce du dramaturge anglais à être édité dans cette collection de Traductions du XXIe siècle après La Lamentable Tragédie de Titus Andronicus et La Vie et la Mort de Richard II.

Pour le plaisir, cette tirade :

Toutes les âmes subissaient la fièvre
De la folie, les tours du désespoir ;
Tous, à part les marins, ils ont plongé
Dans les flots bouillonnants quand le vaisseau
S'est enflammé de moi ; le fils du roi,
Ferdinand, les cheveux dressés en l'air,
(Des joncs, pas des cheveux) fut le premier
Criant : « L'enfer est vide, et tous les diables
sont devant nous. »

 

William Shakespeare
Traduction André Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Traductions du XXIe siècle
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : décembre 2003
154 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681- 080-X
 
Le Roi nu La princesse Henriette est amoureuse du porcher, Henri, mais son père l'a promise à un vieux roi idiot, un peu gros, sourd et laid : D'abord, je suis intelligent. Ensuite, je suis complètement inapte à toutes les autres fonctions à part celle de roi. Henri aura donc deux actes pour déjouer les plans royaux. Si le roi peut faire penser à certains moments à Ubu, les autres personnages de ce conte détourné n'ont rien à lui envier : ni folie, ni bouffonnerie, ni audace.

Le Roi nu est une fable antifasciste écrite en 1934 par un auteur russe fantasque, qui adorait les parodies et se moquer du pouvoir en place. Pour éviter la censure, cet auteur subtil décide d'abord d'écrire des contes pour les enfants ; plus tard, dans ses pièces pour adultes, il continuera de se servir, écrit Serge Kribus, d'allusions antifascistes pour mieux critiquer le pouvoir soviétique, sans trop s'exposer.

LE PREMIER MINISTRE : Tout notre système national, toutes les traditions tiennent sur des imbéciles inébranlables.
Evguéni Schwartz
Traduction André Markowicz
Préface : Serge Kribus
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Traductions du XXIe siècle
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey -- 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : décembre 2003
164 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681- 080-X
       
Crise de nerfs
— Parlez-moi d’amour —
suivi de Ægri Somnia

Jean-Lambert Wild, auteur associé au théâtre Le Granit à Belfort a écrit deux textes élégiaques, incantatoires, deux cris en pleine crise de deuil, deux fois les yeux tournés vers un passé ou un néant, ainsi (dans le premier) Et maintenant à qui parler ?/Dans cet abysse/Où l’on vit par replis/Dans ce bout de monde/Où les humiliés/Amoureux de leur curieuse insignifiance/Se caressent pour s’apaiser ?/Faut-il crier !/Faut-il prier !/Ou comme eux/S’accorder des faveurs pour échapper à la douleur ? Et puis (dans le second) Sur lui,/Il tourne sans repos./Prêt à payer l’impayable/Pour décorer son ennui./ C’est là/Toute sa victoire./C’est là/Le campement de son chagrin. On imagine un décor, une lande peut-être, une solitude mais on ne devrait pas imaginer, le premier texte, qui devait être créé à Avignon pour le festival mort-né de cet été est Jeux de regards pour actrices, scaphandre autonome et installation sonore, il fut pensé avec Jean-Luc Therminarias et porté par un chœur tandis que le deuxième, créé ce dernier hiver, fut le texte d’une performance de 40 minutes pour acteur, piscine municipale, scaphandre autonome et installation sonore et probablement qu’avec tout ça, piscine, scaphandre, chœur, etc., on était loin de la lande et des cris qu’absorbe le vent et de l’étendue plate qui décourage de marcher, c’est ça le théâtre, toujours ailleurs, il faut se méfier des images.

Jean-Lambert Wild
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juillet 2003
46 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-054-0
retour haut de page
Carré blanc

Il y eut d’abord une pièce de théâtre, La Cuningham, créée en novembre 2002 au Nouveau Théâtre — CDN de Besançon, interprétée par Muriel Racine et mise en scène par Michel Dubois. Aujourd’hui Les Solitaires intempestifs publient le texte de la pièce sous le titre Carré blanc. Si sur la scène l’histoire était racontée par une femme, La Cuningham, femme de ménage de Monsieur Clifford, patron victime de " maniaquerie dépressive " et de misanthropie, la version écrite, elle, est racontée par Monsieur Clifford lui-même. Malgré le changement de narrateur, le propos reste le même, le texte pouvant être, comme une illustration littéraire de l’expression " bonnet blanc ou blanc bonnet ", féminisé ou masculinisé à la demande.
Tout débute par un coup de sang lorsque La Cuningham, en jetant des reproductions photocopiées de Malevitch dans la corbeille, provoque chez son patron une nouvelle crise de folie qui l’amène à penser qu’elle " est une femme qui a finalement détruit une partie de [s]a vie ". À partir de là le narrateur revient sur ses relations conflictuelles avec sa femme de ménage mais aussi avec toutes les femmes qu’il a rencontrées, toutes ces femmes d’âge mûr qu’il déteste tant qu’il demandera souvent à sa femme de ménage de l’accompagner dans les musées (bien qu’il sache qu’elle reste insensible à l’art) pour lui éviter la présence des autres femmes. Car Monsieur Clifford, qui nous rappelle Reger, le personnage des Maîtres anciens de Thomas Bernhard, est un esthète qui fréquente les musées du monde entier, surtout le Museum of Modern Art de New-York où est exposé le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch devant lequel il peut rester des heures. C’est d’ailleurs là, dans ces formes géométriques qu’il ausculte sans arrêt, que se jouera le drame ; c’est là qu’il trouvera le lieu où se gommer lui-même et c’est derrière tout ce blanc étendu que viendra frapper la mort.
Yves Ravey écrit depuis 1989 des romans et des pièces de théâtre, chez Gallimard d’abord, Minuit ensuite dont Le Drap est le dernier en date et enfin aux Solitaires intempestifs où il publie conjointement à ce texte un essai, Pudeur de la lecture.

Yves Ravey
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : septembre 2003
44 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-065-6
retour haut de page
Á quoi sert le théâtre ?

Á quoi sert le théâtre ? est une sélection d’articles, de conférences et de contributions diverses dues à Enzo Cormann, sélectionnées par lui-même et qui correspondent à près de quinze années de travail presque exclusivement consacrées à l’écriture de pièces de théâtre. L’occasion pour ce dramaturge, acteur, lecteur, metteur en scène, conseiller littéraire, écrivain… de revenir sur des considérations esthétiques et politiques qui, comme il le dit lui-même en introduction de cet ouvrage, ont guidé, inspiré et accompagné son travail de composition dramatique. L’occasion pour lui de revendiquer le droit à la dispersion comme un moyen d’ancrer tout ce qui à trait à l’artistique dans sa nécessaire dimension sociale.
Pourquoi inventer des " fictions singulières " pour le compte de spectateurs pluriels ? Pourquoi ce besoin de livrer au corps de l’acteur des histoires à destination de ses semblables ? Quelle " posture " pour le poète dramaturge dans notre monde contemporain ? Autant de questions parmi d’autres abordées au travers de douze textes revus pour l’occasion. Un autre moyen, pour Enzo Cormann d’expliciter son indéfectible attachement à la poésie comme son hostilité au consensus forcément dangereux. Un recueil qui aurait pu s’intituler La mauvaise herbe et qui pourra servir de terreau à bien des réflexions.

Enzo Cormann
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : août 2003
160 p. 13,50 €
I.S.B.N. : 2-84681-071-0
retour haut de page
Sur le théâtre de marionnettes

Une réédition du merveilleux texte de l’auteur allemand, né à Francfort-sur-l'Oder en 1777, et qui se suicida en 1811 en compagnie de sa maîtresse. Entre-temps, il séjourna six mois dans un cachot du château de Joux dans le Doubs. Sur le théâtre de marionnettes est un dialogue brillant autour de la grâce et de la connaissance, qui s’achève ainsi :
Ce qui fait, dis-je un peu distrait, que nous devrions goûter à nouveau à l’arbre de la connaissance pour retomber dans l’état d’innocence.
Évidemment, répondit-il, c’est le chapitre final de l’histoire du monde.

Heinrich Von Kleist
Traduction : Stéphane Braunschweig
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Traductions du XXIe siècle
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : septembre 2003
25 p. 2 €
I.S.B.N. : 2-84681-070-2

retour haut de page
L’Histoire de Ronald, le clown de McDonald’s
suivi de
J’ai acheté une pelle chez Ikea pour creuser ma tombe

Si tu as neuf ans et que tu vis à Lisbonne, tu vas au McDonald’s le dimanche.
Si tu as neuf ans et que tu vis à Cuba, tu vas sucer la bite d’un touriste italien.
Si tu as neuf ans et que tu vis à Bruxelles, tu vas au McDonald’s le dimanche.
Si tu vis en Bolivie, tu vas à la mine pour les américains.
Si tu as neuf ans et que tu vis à Florence, tu vas au McDonald’s le dimanche.
Si tu vis en Afrique, tu couds des ballons pour Nike.
Si tu as neuf ans et que tu vis à New York, tu vas au McDonald’s le dimanche.
Si tu as neuf ans et que tu vis en Thaïlande, tu dois te laisser enculer par un Australien.
Après, deux avions se paient deux gratte-ciel et les gens s’étonnent.

Pas grand-chose à ajouter, l’écriture de Rodrigo Garcia pousse de la voix pour être son propre faire-valoir. On ne dira rien de plus : c’est séduisant, cru, direct, immédiat, amusant, désespéré, ce peut être un choc et aussi s’oublier très vite, ça dessine de livre en livre ou de spectacle en spectacle une présence forte, sympathique, intimidante, c’est très reconnaissable. Il est possible qu’on ne puisse plus s’en passer ou qu’on s’en lasse. Ou même les deux.

L’auteur scènographe, vidéaste et metteur en scène est né en 1964 à Buenos Aires. Depuis 1986 il vit et travaille à Madrid où il a fondé en 1989 la compagnie La Carnicería Teatro. Disons qu’il est actuellement un des auteurs de théâtre les plus en vue en Europe.

Rodrigo García
Traduit de l’espagnol par Christilla Vasserot
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : juillet 2003
62 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-067-2
retour haut de page
Le Groenland

On va encore dire de quoi elle parle ?
Quel est le sujet ?
Il y a quelque chose mais on a du mal à suivre.
Ça se perd en chemin.
Elle exagère.

Le Groenland est une destination possible pour la femme qui parle. Elle a un enfant mais ce sera peut-être plus simple sans enfant. Le Groenland c’est bien connu est loin, improbable, fantasmatique et froid comme un camion frigorifique. Le monde va mal et elle aussi, presque autant. Alors le Groenland c’est le nord : celui que l’on a perdu.

Trois autres livres de Pauline Sales sont disponibles chez le même éditeur : La Bosse, Dépannage et Cake ! suivi de Il aurait suffi que tu sois mon frère.

Pauline Sales
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : La mousson d’été
Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : septembre 2003
54 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-053-2
retour haut de page
Innocents coupables

Une comédienne reconnue mais que la vie a maltraitée, revient, au hasard d’une tournée, dans la ville où elle est née. Nous sommes au siècle de Tchékhov, de Gogol, de Pouchkine, de Dostoïevski. Alexandre Ostrovski (1823-1886) demeure en France, moins connu que ses contemporains, auxquels l’histoire littéraire russe semble pourtant l’associer.
Innocents coupables a été créé, dans cette nouvelle traduction en mars 2003 au théâtre de Gennevilliers, dans une mise en scène de Bernard Sobel.

Alexandre Ostrovski
Traduction : Macha Zonina et Jean-Pierre Thibaudat
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Traductions du XXIe siècle
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : septembre 2003
154 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-070-2
retour haut de page
Le Laboureur de Bohême

Une nouvelle traduction de ce texte écrit à Prague au tout début du XVe siècle par un juriste de la cour du roi, l’érudit Charles IV. La mort subite de sa femme en couches inspire à Johannes Von Saaz ce dialogue entre un laboureur et la Mort. Il est dit que cet altercatio (dispute littéraire) fut écrit en une fois, la nuit suivant le décès.
Christian Schiaretti est metteur en scène. Cette nouvelle traduction a été faite pour la création de la pièce à la Comédie de Reims, en 1990.

Johannes Von Saaz
Traduction Dieter Welke et Christian Schiaretti
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Traductions du XXIe siècle
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : septembre 2003
78 p. 9 €
I.S.B.N. : 2-84681-073-7
retour haut de page
La Vie et la Mort du roi Richard II

Que dois faire le roi dorénavant :
Se soumettre ? le roi va se soumettre.
Dépose-t-on le roi : il est content.
Le nom de roi, faudra-t-il qu'il le perde ?
Dieu l'a donné, Dieu le reprend. Je donne
Tous mes joyaux pour juste un chapelet ;
Tous mes palais pour un pauvre ermitage,
Mes beaux atours pour des loques de gueux ;
Mes coupes d'or pour une assiette en bois,
Pour un bâton de pèlerin mon sceptre,
Mes sujets pour des saints sculptés et peints,
Et mon vaste royaume, je le donne
Pour une tombe, une petite tombe,
Petite, obscure, ou je veux qu'on m'enterre
Sur la route royale, ou une route
Où tous, chacun, tous mes sujets pourront
Fouler aux pieds la tête de leur roi ;
Le coeur, c'est fait, ils me marchent dessus,
Pourquoi pas sur la tête après ma mort ?

Richard II est le seul Roi à devoir abandonner son trône dans l'oeuvre de Shakespeare. Une nouvelle traduction d'André Markowicz, créée au théâtre par Thierry de Peretti.

William Shakespeare
Traduction André Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Traductions du XXIe siècle
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : septembre 2003
156 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-076-1

retour haut de page
La Lamentable Tragédie de Titus Andronicus

« Lamentable » effectivement, la bloodiest tragedy shakespearienne : tant de supplices et de mutilations déterminent cette histoire antique au cours de laquelle Titus sacrifie le fils d'une reine captive qui à son tour fera tuer la descendance de Titus, lequel se fera couper la main contre une promesse non tenue... Moralité : ainsi amputé, Titus ne peut pas solennellement méditer, un crâne entre ses doigts, sur la destinée de l'homme.

André Markowicz, après avoir consacré de nombreuses années à la re-traduction de Dostoïevski, s'est désormais attelé au théâtre de Shakespeare, publié d'abord par Babel Actes sud et désormais par l'éditeur bisontin Les Solitaires Intempestifs.

William Shakespeare
Traduction André Markowicz
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Collection : Traductions du XXIe siècle
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : septembre 2003
154 p. 7 €
I.S.B.N. : 2-84681-072-9

retour haut de page
La Mort de l'âme

Canicule, inondations, campagnes sécuritaires ou jeux télévisés débilitants mais bourrés de pépettes (argent et filles) sont des mines à reportages et à interviews dans lesquels passent en boucle des individus en détresse, filmés non pas pour leurs actes de courage ou de création mais pour leur malheur et leurs pleurs si sincères qu'ils touchent ceux qui ne sont pas filmés mais qui, nous répètent les journalistes, les représentent, donc NOUS représentent. Les vacances sont terminées. Rien n'a changé. On est juste un peu plus sonné, un peu plus amassé, un plus à la masse, un peu plus « masse ». Les intermittents du spectacle eux ont repris le chemin des théâtres tout en continuant la lutte. Cet essai brillant de Jean-Marie Hordé, l'actuel directeur du Théâtre de la Bastille, plein de désarroi et de colère, tombe assez bien finalement. Comme réponse à la « laideur du monde libéral moderne » et à son hypocrisie, l'auteur y va de son insolence qui est pour lui une vertu morale, comme une forme de liberté et un acte de résistance au narcissisme et à notre besoin de consolation impossible à rassasier. Pour faire face à l'écrasement du particulier dans le général et   à cette détestation de la vulgarité qui irrite [s]es jours, il nous invite avant d'agir et d'aller vers l'autre d'en passer par la mélancolie, effet quasi inévitable. De la mélancolie Jean-Marie Hordé tire une autre énergie visant à défendre l'art, et plus particulièrement le théâtre, son quotidien, sorte de bastion de la pensée loin de la société aveuglée par ses intérêts à court terme et porteuse de mort. Ses valeurs, l'amour, la création, la relation aux autres, ne sont possibles, nous précise l'auteur, que si chacun d'entre nous arrive à prendre de la distance et réapprend à se tenir à l'écart - car sans distance, plus de pensée possible. Pour lui, si chacun renonce à la pensée, l'âme se voit asphyxiée ; on assiste alors à la mort de l'âme.

Jean-Marie Hordé est Directeur du Théâtre de la Bastille.

La collection « Essais » est dirigée par Bruno Tackels.

Jean-Marie Hordé
Éditions Les Solitaires Intempestifs collection : « Essais »
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : septembre 2003
196 p. 13,50 €
I.S.B.N. : 2-84681-077-X

 
Roi Lear

Toujours le même feu d'artifice que dans tous les livres de Rodrigo Garcia (voir notamment L'Histoire de Ronald, le clown de McDonald's) un angle de vue ou le grotesque du monde rivalise avec sa barbarie et contamine les narrateurs avec une énergie sadique et grotesque, quelque chose comme ce mélange-là, mille façons de se défouler en découpant l'autre en morceaux pour de faux (toujours pour de faux), vu que le vrai massacre, ce n'est pas nous qui l'avons sur les mains mais les autres, Nike, Bush, la télé, la vie, l'immeuble, les voisins. N'oublions pas que la place de ces textes est certainement la scène mais reconnaissons que sur le papier ça s'épuise un peu.

Rodrigo Garcia
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com Parution : septembre 2003
94 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-051-6

 
Le Bleu des pierres

Trois textes éprouvent les lois de l'équilibre : L'homme de plein vent, Le Chant du ressort, Le Tas. Une fantaisie qui joue autant avec la souplesse de l'imagination qu'avec l'autorisation des lois de la physique. Un registre singulier, en prise au vent, en déplacements discrets, en observation et écoute d'éléments aussi peu spectaculaires que le tas de pierres et le ressort, le tout agrémenté de quelques montées en spirales délirantes mais toujours appliquées ou concentrées sur leur sujet. Une curiosité.

Absorbé par sa fluide réponse aux troubles qui le cernent
le ressort impose sa pulsation au milieu du désordre
respire lui-même
ne garde rien
va vers le mou le débandé avec quelle grâce
ni secousse ni saccade sur le chemin qui le vide
rend tout
se livre entier à cet épuisement

nulle angoisse de perdre
le chemin est tracé
chute sans cesse privée de fin tandis que l'immobile approche

Ces courtes suites en prose ou en vers, narratives ou contemplatives « correspondent aux étapes d'un travail qui a généré trois spectacles : L'Homme en plein vent (1996), Le Chant du ressort (1999) et Le Tas (2002 )  ».

Pierre Meunier
Éditions Les Solitaires Intempestifs
Adresse : Château de la Bouloie, 1, chemin de Pirey — 25000 Besançon
Site Internet : www.solitairesintempestifs.com
Parution : septembre 2003
94 p. 10 €
I.S.B.N. : 2-84681-051-6
retour haut de page
  Retour aux actualités de la rubrique