La veillée, organisée de manière régulière et sous différentes formes, rassemblait les membres d’une famille ou d’un village autour de thèmes historiques, politiques, mais aussi personnels, permettant ainsi de créer des liens et de favoriser l’appropriation des changements économiques, écologiques, sociaux… Avec beaucoup de nostalgie, Michel Vernus nous invite, dans cet ouvrage, à redécouvrir une tradition qui a progressivement disparu de notre société au profit, entre autres, du poste de radio et du petit écran. Revêtant des formes très diverses, au sein de la cellule familiale ou d’une communauté plus large, la veillée était l’occasion privilégiée d’échanger à la tombée de la nuit, à l’heure où les langues se délient.

Historien et auteur prolixe, Michel Vernus a abordé, au travers d’une trentaine de livres, de nombreux aspects de l’histoire régionale et/ou plus locale. Citons ici : Victor Considérant (1808-1893), le coeur et la raison (Éditions Canevas, 1993) ; Une vie paysanne en Franche-Comté, le livre de raison de Jean-Claude Mercier (1740-1759) (Éditions Folklore comtois, 2000) ; Une saveur venue des siècles (Gruyère, Abondance, Beaufort, Comté) et On m’a dit dans le Jura…, parus aux Éditions Cabédita.

Le narrateur passe quelque jour dans un gîte au « Bressus », un des villages les plus élevés en altitude de toute la Comté et fait la connaissance du propriétaire, un gendarme à la retraite qui s'avèrera natif du même village que lui. Ce lien des origines rapprochent les deux hommes, d'abord autour de repas copieux et régionaux puis en promenade dans les environs. Nous sommes en 1983. Le gendarme va entreprendre de raconter dans le détail à son nouvel ami, une enquête qui l'a mobilisé en 1962 autour d'un crime survenu 19 ans auparavant, pendant l'occupation nazie. Nous sommes au bord de la frontière suisse et la petite histoire va vite croiser la grande : celle des passeurs, de la résistance et de la délation.

Le récit accroche dans son décours pléthore d'expressions locales et fait la part belle au parler comtois.

Guy-Louis Anguenot est l'auteur de Mémoires comtoises, chronique d'un siècle révolu (Éditions Cêtre, 2000), de Sarah ou le chant des passions (Éditions Cêtre, 2001) ; de Nouvelles comtoises, des gens d'ici ou d'ailleurs, de L'Armoire comtoise Tome 1, (1901-1962, le temps immobile) et Tome 2, (1963-2000, le temps des ruptures), tous parus aux Éditions du Sekoya en 2002, 2003, 2004.

Gray est une ville du département de la Haute-Saône située à peu près à égale distance de Dijon et de Besançon. Pascal Magnin, l'éditeur de cet ouvrage, a pris lui-même la plume pour tracer le portrait de la ville au fil des années. Les textes s'appuient sur le travail de deux photographes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle : Michel Noir et Albert Bergeret.

Le 25 août 1704, il y a donc trois cent ans, un traité signé à Besançon entérinait le rattachement de Fougerolles (dans l'actuel département de Haute-Saône), au royaume de France. Longtemps soumis aux convoitises des comtés de Bourgogne et de la Maison de Lorraine, ce territoire avait bénéficié d'une période dite de surséance, qui lui assurait une certaine indépendance.
Après un retour sur ces faits politiques et historiques, les auteurs s'attachent à tracer l'historique du château et de la Seigneurie de Fougerolles. À noter, en fin de volume, la reproduction des blasons des Seigneurs et Dames de céans.

Nous ne savions pas que les français pouvaient être aussi méchants les uns envers les autres et avaient autant de plaisir à se faire du mal et du tort.
Cette sentence émane d'un capitaine de la Kommandantur et on n'hésitera pas à renchérir en mentionnant d'autres « qualités » comme « antisémites » ou « pro-nazis ». Ces documents inédits évoquent donc autant des faits de résistance que de collaboration. Les matériaux de base, ayant servi à l'élaboration de ce livre, sont des textes écrits en 1945 par des élèves de l'école normale supérieure de Besançon ; sur le demande de leur professeur, il s'agissait pour eux de relater dans un texte, la libération de leur ville ou de leur village. Tous ces témoignages, sauf deux, sont restés inédits jusqu'à ce jour. On y lira, entre autres, les circonstances du départ en avion pour l'Angleterre des époux Aubrac, à partir du territoire de Bletterans, situé dans le département du Jura.

André Moissé ajoute à ces témoignages des considérations relatives à l'implication de certains corps de métier dans ou contre la résistance (police, clergé…), mettant en avant les réticences qui empêchent encore aujourd'hui de faire toute la lumière sur cette période fangeuse de notre histoire.

André Moissé est historien et journaliste, actuellement chef d'agence de L'Est Républicain et correspondant du Monde pour la Haute-Saône.

Voir également le deuxième volume consacré aux départements du Jura et du Doubs.

Constance Rameaux a écouté parler un paysan franc-comtois, âgé aujourd'hui de 85 ans. L'homme qui dit lui-même n'être jamais sorti du rang, témoigne ici pour une génération : celle qui vu le monde muter à la plus grande vitesse depuis son origine et qui a dû en passer par deux effroyables guerres ; l'ampleur des bouleversements a fait naître une nostalgie plus grande encore parmi les hommes de cette génération, pour les temps plus simples, les années « plus authentiques » : d'ou le titre plutôt racoleur de ce livre. Le parti pris, choisi par l'auteur, de laisser intacte la parole de l'homme qui file librement le coton de ses souvenirs avec son lot d'expressions locales, ravira les amateurs de « témoignages ». On pourra tout autant trouver cela dommage. Au vu de l'avant-propos et du style de Constance Rameaux, on se dit que ce livre aurait gagné en puissance si la parole brute avait été pétri dans la prose de l'auteure, avec pour ambition de faire un portrait : celui de l'homme Henri Benoît.

Constance Rameaux, journaliste et écrivain, est notamment le co-auteur de Lune de miel à cheval (Éditions Arthaud, 1983) et de Par la grâce du cheval, réédité en 2004 par Sam Éditions (voir « le catalogue n°3 »), en compagnie de Jean-François Ballereau, récemment disparu.

Les presses du Belvédère développent une collection de monographies de lieux, alliant textes, photographies du patrimoine et reproductions de cartes postales anciennes. Cela existait pour la Haute-Saône chez Franche-Comté Édition, et pour la France entière, notamment aux éditions Alan Sutton.

Un livre consacré au « cours hôtelier de Besançon », ce lieu fut-il « hors du commun », n'intéressera pas, a priori, un très large public. Les plus sceptiques pourront toujours lire le premier chapitre consacré au début du tourisme (car, pour ouvrirun cours hôtelier, encore fallait-il que des hôtels existent !) ; Jean-Louis Clade possède un style alerte et aime recenser les anecdotes et les extraits de presse auxquels le temps écoulé confère un peu de truculence. En 1916, la Franche-Comté en pleine guerre prépare l'avènement du tourisme de masse en créant un cours hôtelier féminin. Celui-ci a depuis acquis une solide réputation.

Eric Coulon a déjà publié plusieurs livres sur et autour de la Franche-Comté aux éditions Coprur. Citons Pays de Montbéliard, Les Comtois célèbres, Pèlerinages et Légendes sacrées de Franche-Comté, Epomanduodurum, chef-d'oeuvre gallo-romain, Découverte de la Franche Comte, Les Franches-Montagnes et les Plateaux du Doubs. Il s'attelle maintenant à célébrer les Bourgs et Villages des départements franc-comtois. Les deux premiers volumes, parus cette fois chez l'éditeur suisse Cabédita, sont consacrés à la Haute-Saône et au Doubs.

Le château de Joux est situé au sommet d'un rocher, à la sortie de la ville de Pontarlier, lorsque l'on se dirige vers la Suisse voisine. Cette forteresse a été érigée à l'emplacement d'une bâtisse médiévale, sous le règne de Louis XIV et la conduite de l'inévitable Vauban. Trois prisonniers célèbres au moins y ont séjourné. Toussaint-Louverture, le Général nègre qui osa proclamé l'indépendance de la colonie haïtienne et que Napoléon laissa mourir dans l'humidité de son cachot franc-comtois, le jeune Henrich von Kleist et, quelques années avant, le Comte de Mirabeau, auquel Éveline Toillon consacre les plus belles pages de son livre. Il est vrai que cet épisode relève autant du drame que du vaudeville. Mirabeau, homme d'une laideur remarquable mais d'une éloquence enivrante sut séduire ses géoliers qui lui accordèrent une liberté totale (contre promesse de réintégrer « le logement  » du château). Celui-ci devint rapidement l'amant de la soeur du procureur du roi au bailliage de Pontarlier puis de l'épouse du Premier Président honoraire de la Chambre des comtes de Franche-Comté. Épris très fortement l'un de l'autre, Mirabeau et son amante useront de toutes les ruses pour se voir régulièrement, à l'insu du mari, avant de prendre la fuite pour l'étranger, de revenir, d'être enfin enfermés séparément dans des villes éloignées et cesser doucement de s'aimer.
Ces pages méritent à elles seules la lecture de ce livre richement illustré. Quant aux deux autres captifs célèbres, on pourra s'en remettre au récit de leur rencontre impossible et romancée tel que l'a imaginée Fabienne Pasquet dans son livre « La deuxième mort de Toussaint-Louverture », paru aux éditions Actes Sud.

Éveline Toillon a récemment fait paraître Les Prisonniers de la citadelle (Éditions Cêtre, 2004) ainsi que cinq autres livres, tous consacrés à la ville de Besançon.

Docteur en histoire des mentalités, Brigitte Rochelandet étudie depuis vingt ans le fonds comtois à la recherche de la Femme et de ses comportements dans l'histoire régionale. Sorcellerie, prostitution, féeries, mystères : le terrain est fécond et la matière fascinante. Au crédit de l'ouvrage, un passage en revue de mille et un cas et la présentation (parfois succinte) de mille et une héroïnes méconnues de notre histoire régionale. À son discrédit, l'impression d'une accumulation, ni thèse ni fiction, et un manque d'empathie qui honore la chercheuse mais handicape l'écrivaine et frustre le lecteur non historien. Une fois pardonné ce travers fréquent quand il s'agit de faire passer un ouvrage du domaine savant au domaine public, il n'en demeure pas moins que les 180 pages de Destins de femmes incitent à la réflexion sur la position de la femme dans les sociétés de ce IIIe millénaire.

L'histoire de la séparation de l'Église et de l'État n'est pas faite : c'est à partir de cette affirmation virile de J.-M. Mayer que Daniel Longchampt, ex employé SNCF et enseignant à Pontarlier, est parti pour raconter les dix années qui ont changé la France et en ont fait une exception spectaculaire, à savoir un État laïque. Resitués dans leur contexte national, les avatars de la mise en oeuvre de la loi du 1905 dans le Haut-Doubs nous sont racontés avec un grand luxe de détails (la documentation est essentiellement issue des archives et de la presse d'époque) et le respect au cas par cas du contexte. À lire absolument par ceux qui n'ont pas perçu l'enjeu du débat sur le voile islamique, les recours aux tribunaux administratifs pour abus de croix sur les bâtiments publics, et la terrible difficulté qu'ont certains pays, musulmans ou non, à concevoir une démarche analogue. Sans parler -- bien sûr -- de l'intérêt qu'éprouveront les natifs à repérer leur patronyme dans le camp de la République ou dans celui de la réaction, qu'ils aient leurs racines sur le plateau ultra-catholique ou dans le Bas-Pays radical et frondeur. Même si, pour le non-historien, la qualité majeure de cet ouvrage réside dans la galerie de portraits qu'il brosse des acteurs de ces dix années de tumulte au pays : de l'évêque intégrateur aux zélotes en passant par toute une brochette de boute-feu et de petits malins, il vaut sans doute surtout par cette constatation paradoxale : grâce à la loi de 1905, l'Église s'est enrichie et elle a repris vigueur. À garder sous le coude les soirs d'élections régionales devant les camemberts savants des instituts de sondage. Et à faire lire à ses grands-parents.

Les ouvrages sur la production agro-alimentaire régionale sont fréquents. Parfois financés par les producteurs eux-mêmes ou par les collectivités, ils dépassent rarement le survol panoramique. Tel n'est pas le cas des Vins d'Arbois sorti ce trimestre chez Tigibus. Mis en valeur par un format à l'italienne de bon aloi et soutenu par des photographies et des illustrations de qualité, ce livre produit à six mains (deux auteurs, un photographe) a pour principal mérite un rapport qualité d'information/espace d'une rare efficacité et une construction qui coule des sources de l'histoire aux aspects pratiques de l'exploitation et de la vente, en passant par ce qu'il faut savoir d'essentiel sur les cépages. Préfacé par Jean-Michel Petit, le président de la Société de viticulture d'Arbois, nul doute que cet ouvrage soit une voie d'accès de référence pour ceux qui ignoreraient la variété et la qualité du vignoble arboisien.

Un quadrilatère entre Suisse, Haut-Doubs, Baume-les-Dames et la conglomération Héricourt-Montbéliard. Un envahisseur durable. Une guerre difficilement déchiffrable dans ses soubresauts. Des femmes et des hommes de la Franche-Comté-Nord. D'un autre côté, soixante ans plus tard : une nébuleuse de témoignages et de documents épars, des opinions plus ou moins crédibles et glorifiantes. C'est de cette exposition problématique que Jean-Pierre Marandin, professeur d'histoire-géographie dans le Pays de Montbéliard depuis 1978, a extrait avec un soin irréprochable sa contribution aux synthèses futures ; quand il s'agira de comprendre ce que l'occupation allemande a induit dans les comportements locaux, lesquels - du refus initial des uns (les « cathos » et leur pratique de l'hospitalité aux aviateurs et aux fuyards) puis des autres (les communistes et leur pratique de l'insurrection) - aboutiront à une résistance organisée mais non unanimement partagée (les drames des souricières à Héricourt, Valentigney et à la Combe de l'Auge) ou tardive. L'histoire quotidienne, ce fut également cette période où résistants, passeurs, contrebandiers, mercenaires et trafiquants fréquentèrent les mêmes voies d'accès entre France et Suisse mais pas pour les mêmes raisons. Un livre rigoureux, documenté et argumenté, illustré de manière émouvante, un ouvrage qui, une fois refermé, fait frémir. Quelque part le pendant de l'ouvrage de Lonchampt sur la Séparation de l'Eglise et de l'État en Franche-Comté. Un livre salutaire et précieux pour ceux qui se défient du vent qui lève en ce début de millénaire et des fauteurs de la Haine, quelle qu'elle soit.

Un jeune couple acquiert un appartement situé dans le château d'un village franc-comtois. Convaincus d'avoir réalisé une superbe affaire, ils vont être rapidement victimes d'un harcèlement. Un individu s'introduit en effet chez eux pendant leur absence pour se livrer à des actes de malveillance dont l'importance va aller crescendo. Par où accède-t-il à l'appartement ? Est-ce l'étrange voisin, Rémy, la vieille Bérengère, le « trop gentil » Albert ? Qui est le mystérieux chevalier Malus ?
Un livre plein de bonnes intentions... pour vous tenir en haleine.

L'action prend pour décor le village de Ruffey-le-Château.

Savez-vous ce qu’est un caléfacteur ? Son inventeur est jurassien et porte des prénoms de Tsar, Pierre-Alexandre. Il fut « de sensibilité sans-culotte », vécut de 1766 à 1835 et s’illustra comme médecin, homme politique et grammairien,
Interné à Salins, au Fort Saint-André, dans les jours qui suivirent l’arrestation de Robespierre, Pierre-Alexandre Lemare s’évade après dix mois de captivité et se réfugie en Suisse. Il revient à la politique à la faveur d’une amnistie et accède au poste de Président de l’administration centrale du département. Il s’insurge contre le coup d’état bonapartiste du 18 brumaire, ce qui met fin à la première période de sa vie, 33 ans, un âge charnière. Il quitte le Jura pour Paris où il se ligue avec des comploteurs, replonge dans la clandestinité, se met au service de Louis XVIII, cavale encore pendant les derniers cent jours de l’Empereur, puis peu à peu se retire de l’action politique pour ne plus se consacrer qu’à ses deux autres passions, la grammaire et la technique.

Dans un grand format et une mise en page fort agréable, ce livre, tissé par les doctes plumes de Michel Vernus et de Max Roche, devrait passionner les amoureux de l’histoire locale.

Alors, c’est quoi un caléfacteur ?

Michel Vernus s’était exprimé sur le thème de l’écriture en région dans la sixième livraison de notre revue Verrières (première série). Depuis 2004, il a publié 6 ouvrages (!) : La Lampe de mine, un soleil artificiel et La Faux (tout deux dans la collection Paroles d’objet éditée par le Musée des Traditions et Cultures Comtoises) ; La Fabuleuse histoire du papier (Cabédita), Paysans comtois, la vie au village au XVIIIe siècle (Alan Sutton), La Veillée, découverte d’une tradition (Cabédita, 2004) et Max Buchon, ou la littérature en sabots (In Scènes de la vie comtoise de Max Buchon, Éditions du Belvédère).
Max Roche a déjà publié deux ouvrages en collaboration avec Michel Vernus : Dictionnaire biographique du département du Jura et Dictionnaire biographique du département du Doubs (Arts et Littérature, 1996 et 1997). Un autre dictionnaire tout seul (Dictionnaire des communes du département du Jura, Arts et Littérature, 1998) et une thèse, Éducation, assistance et culture française dans l’Empire ottoman (Éditions Isis, 1989).

Comment un village entouré de forêts, confronté à la rigueur d’un climat ne permettant qu’une exploitation agricole limitée s’est construit une identité économique au fil des décennies ? Quel avenir, quel recours, quelles capacités d’adaptation face aux bouleversements du marché et à l’évolution de la demande ?

Le village de Bois d’Amont, situé dans le Haut-Jura, a développé, à partir de 1850, une activité de fabrication d’éléments en bois, parmi lesquels des boîtes : boîtes à fromage, pharmaceutiques, boîtes postales (utilisées pour le transport des valeurs déclarées). Seule la première est devenue un jour industrielle. Depuis 1999, une seule entreprise continue à fabriquer des boîtes en bois pour l’essentiel destinées au fromage jurassien, le Mont d’or. Mais Bois d’Amont a su se diversifier en produisant aussi des boîtes en carton. Le livre édité par Les Musées des techniques et cultures comtoises possède la qualité iconographique d’un catalogue d’exposition. À travers ces pages, se dessine l’histoire d’une communauté forgée autant par la volonté des hommes que par des facteurs géographiques, culturels et historiques. Un joli panorama sur la route nécessairement singulière, ballottée et fragile, de son devenir.

Nous vous annoncions récemment la parution de Bourgs et villages de Haute-Saône et de Bourgs et villages du Doubs. Le département du Jura est à présent à l’honneur, toujours sous la plume d’Éric Coulon et sous la couverture de l’éditeur suisse Cabédita. Pour ceux qui ne se lassent pas d’arpenter ou qui voudraient découvrir les sites de Baume-les-Messieurs ou d’Arlay. Et bien d’autres merveilles.

Eric Coulon est aussi l’auteur de : Pays de Montbéliard, Les Comtois célèbres, Pèlerinages et Légendes sacrées de Franche-Comté, Epomanduodurum, chef-d’oeuvre gallo-romain, Découverte de la Franche Comté, Les Franches-Montagnes et les Plateaux du Doubs, tous parus aux Éditions Coprur

Les Cahiers Bernon sont la publication de l’association des amis de l’ancienne abbaye Saint-Pierre de Gigny, considérée comme la mère de Cluny. Bernon, moine de Baume-les-Messieurs aurait « relevé » cette célèbre abbaye jurassienne après son incendie par les Normands, et fondé par la suite une communauté de bénédictins à Gigny, situé dans la même région, à la toute fin du IXe siècle.

Les publications d’associations, qu’elles aient pour objet de promouvoir un site ou l’œuvre d’une personnalité, paraissent souvent a priori « ne pas nous concerner » parce que trop pointues, centrées sur un thème ou un savoir qui n’est pas le nôtre. Pourtant, et c’est encore le cas ici, une fois cette réticence vaincue, on trouve toujours beaucoup de plaisir à parcourir ces pages nourries de connaissances et de passions.
Au-delà des questions relatives au site proprement dit, on lira dans cet ouvrage des éléments sur le contenu des bibles médiévales (issues de plusieurs traductions successives), sur les rituels et l’art du chant grégorien et bien entendu, moult considérations sur l’architecture religieuse des différents moyen-âge.

À l'habituel alliage, textes/images qui définit ce que l'on appelle les « beaux livres » (les grands formats, ceux que l'on offre, qu'on ne lit pas toujours mais que l'on prend plaisir à feuilleter), l'éditeur jurassien Reverchon a rajouté à sa maquette cette incontestable « plus » que constituent les dessins de Jacques Lacoste. Dessins de maisons jurassiennes donc, puisque c'est là la thématique du livre, mais avec une douceur de trait, une précision, une minutie, et au bout du compte, une force qui laisse admiratif.

Cet ouvrage visite les architectures des maisons jurassiennes selon leur site, de la plaine doloise en passant par le premier plateau et la petite montagne jusqu'aux confins de la Bresse, détaillant les différences selon le type d'agriculture, les influences historiques et le climat.

C'est l'éditeur qui s'est chargé de photographier ces massives bâtisses agrestes, d'une manière certes très classique et sous un ciel toujours bleu mais avec un souci très didactique. Quant au texte, il est le fait de Jean-Louis Clade, sorte de marathonien de l'écriture en région, dont on renonce, au fil des parutions, à récapituler les contributions à la promotion du patrimoine local.

La couverture rigide et l'abondance des illustrations justifient largement le prix de l'ouvrage.

Le Pain de la commune est celui qu'on allouait quotidiennement, sur décision du conseil municipal, aux plus nécessiteux. Henry Tournier, raconte son enfance orpheline dans la maison des grands-parents au Russey, dans le Doubs. Les années de collège et de lycée qui lui ont ouvert la voie d'une autre vie, puisqu'il est devenu chef d'une grande entreprise et expert-comptable.

Incontournables mires des paysages, les clochers forment l'aiguille directrice de la boussole du randonneur.

Croisées de chemins propose d'arpenter le département du Jura selon plusieurs parcours suggérés, de villages en villes, de clochers en clochers. Toutes les églises du département sont-elles répertoriées ? Quoi qu'il en soit, les 194 pages de cet ouvrage relié en recèle un grand nombre, dont plusieurs sont réellement magnifiques. La maquette rompt habilement l'inventaire systématique en insérant des détails remarquables, des paysages et des vues panoramiques. Les textes brefs de Jean-Luc Mordefroid et de William Chauvin sont des plaques de marbre poétiques apposées contre les édifices. Le graphisme est impeccable et le prix, du coup, fort raisonnable.

Pierre Bichet est né à Pontarlier en 1922. Il a suivi, en tant que cinéaste, Haroun Tazieff au-dessous des volcans du monde mais c'est dans le Jura qu'il trouve toute la matière pour sa peinture. Ses toiles portent le trait marqué d'un Bernard Buffet échoué dans des étendues neigeuses. L'hiver est sa saison préférée.

Michel Bühler est suisse. Il a enregistré 16 albums en tant que chanteur mais écrit également romans et pièces de théâtre. Dans ce livre, il pose ses textes sur le bord des peintures, s'en écarte pour raconter les épisodes préservés de sa jeunesse, la vie d'ici, les marques des saisons : ni tout à fait nouvelles, ni simples souvenirs, ni chroniques du temps qui passe, ces textes constituent une promenade littéraire en un lieu et en compagnie d'un homme. La complicité se passe de clins d'oeil appuyés.

Une jolie réussite que rehaussent encore la qualité d'impression et quelques photographies vue d'avion de paysages jurassiens.

Le feu de la haine conte le destin de deux soeurs, mariées le même jour, Hortense et Millie. Une semble avoir les faveurs de la fortune tandis que l'autre s'enferme dans ses ressentiments jusqu'à tout détruire autour d'elle. L'action se passe dans un village du Haut-Doubs, quelques années avant la première grande guerre.

L'auteur, né en 1895 et mort en 1977, est un peintre reconnu, co-créateur du Salon des Annonciades de Pontarlier et président de l'association qui fonda le musée Courbet à Ornans.

Après la rééditions de plusieurs romans de Max Buchon, paru sous le titre générique de Scènes de la vie comtoise, cette parution semble marquer le souci de l'éditeur suisse d'exhumer des romans du terroir écrits au siècle dernier et tombés dans l'oubli.

Léon Martelet, né en 1868 et mort en 1959, a laissé 18000 photographies, toutes prises dans le canton de Nozeroy. Il photographiait (à la chambre) des gens, des paysages, des scènes de la vie ordinaire. Environ deux cents de ces clichés sont reproduits dans cet ouvrage, parfois sur un fond noir valorisant, parfois entourés du commentaire de l'historien régional Michel Vernus.

L'ouvrage est relié. Les reproductions sont de très bonne qualité.
 

Deux nouveaux ouvrages tentent de reconstituer les faits de guerre et de résistance dans un territoire régional, en l'occurrence le pays de Montbéliard (Jean-Pierre Marandin) et le Territoire de Belfort (Stéphane Muret). N'étant pas aptes à juger de l'exactitude des faits rapportés, nous nous bornerons, ici, à indiquer que ces deux livres sont, comme souvent sur ce sujet, richement documentés et illustrés, avec des documents iconographiques d'époque.
La question qui nous préoccupe à chaque parution, serait plutôt de savoir dans quelle perspective sont édités de tels livres : s'agit-il de rendre compte des faits et gestes de chaque résistant comtois, d'ériger en quelque sorte une stèle de papier à chaque martyr, -- auquel cas les livres sont multipliables à l'infini (il suffit chaque fois de jouer de la partition géographique et de l'échelle) ou bien de tenter, en s'appuyant sur un exemple territorial (la Franche-Comté par exemple, le Doubs, le Pays de Montbéliard...) d'étayer une thèse ou à défaut un point de vue sur cette période de notre histoire -- auquel cas l'ouvrage en question deviendrait référence bien au-delà de nos frontières régionales et pourrait prétendre acquérir une portée universelle ?
Chacun jugera, en lisant ces livres, du but poursuivi. Ce que nous questionnons ici est l'ambition éditioriale. En effet, en passant en revue les parutions de ces quatre dernières années (La Seconde Guerre mondiale en Franche-Comté de Robert Dutriez, La Haute-Saône dans la deuxième guerre mondiale en quatre tomes de Jean-Claude Grandhay, La Libération en Franche-Comté d'André Moissé, Chissey 1939-1945 de Jean-Pierre Girardier et de Gérard Rampin pour ne citer que ceux que nous avons présentés) on est tenté d'appeler de nos voeux un ouvrage de synthèse, s'appuyant sur cette masse de documents d'archives exhumés et référencés dans les parutions citées ci-dessus, qui sorte de la petite histoire aussi glorieuse et respectable soit-elle, pour confronter de véritables points de vue sur ce chapitre capital de notre histoire.

Découvrez Valdahon, son cours d'eau, son église, sa ligne de chemin de fer, son camp militaire...
Village devenu ville, situé sur un axe reliant Besançon et les terres reculées du Haut-Doubs, son nom, dont on ignore l'origine exacte, rappellera quelque chose à pas mal de conscrits. Pour les autres, les amateurs d'histoires locales, ils trouveront comme toujours dans cette monographie de quoi assouvir leur souci du détail historique comme leur appétit d'anecdotes croustillantes et surannées. Joseph Pinard, qui signe la préface de l'ouvrage, écrit que c'est en découvrant ce qui s'est passé chez nous qu'on suscite l'intérêt pour le passé : c'est à partir de ce préalable, de ce socle, qu'on peut éveiller à l'universel. Espérons.

André Badot est notamment l'auteur d' Amours et larmes, chronique d'une famille franc-comtoise, les Le Boeuf de Valdahon (Prix Louis-Pergaud 1997), Les Vaudois, un peuple à la recherche d'une patrie et Le Pays qu'on enchaîne, les chaînes qu'on abat.

La mode, en ces temps de globalisation et de perte supposée des racines, est aux livres familiaux, aux mémoires sur mesure. La grande école, une enfance morézienne, nous donne à connaître la vie quotidienne des écoliers de la grande école publique. Des détails ? Du passé ? Pas seulement : Ecrit en toute simplicité, ce livre est toute l'odeur d'une époque avec ses menus plaisirs (...) puis les saveurs de la guerre, de ses privations, et ceux de la Libération. Odeurs de cire dans les salles de classe, encre violette, jeux interdits, ce livre écrit dans un style limpide donne à ceux qui ne l'ont pas vécue l'idée d'une époque à la fois sage et gaie, en dépit des monstruosités toujours menaçantes alentour.

Andy Warhol avait prédit que tout le monde aurait bientôt son quart d'heure de célébrité. Le très warholien éditeur haut-saônois, Pascal Magnin, s'applique à donner à chaque habitant de son département le petit éclairage qui, le temps d'une photographie, l'extraira du grand fleuve des anonymes.
Sous une nouvelle maquette, les éditions reprennent le vieux procédé qui consiste à rassembler photographies d'époque, cartes postales et vieilles réclames pour évoquer une cité du temps où elle était encore une capitale locale, du temps d'avant les TGV pour Paris, les délocalisations d'entreprise et la fuite des cerveaux.
Nous constatons à la lecture de ces deux livres, des progrès notables, de la part de l'éditeur, dans la réalisation de ses ouvrages.

Julien Grosperrin est né en 1905 et est mort en 1991 ; il a vécu dans son village, à Velleguindry, situé en Haute-Saône à 9 kilomètres de Vesoul. Vers la fin de ses jours, il a consigné un certains nombre d'éléments relatifs à sa vie et à celles de ses contemporains. Un témoignage, pas si anecdotique que cela, sur un temps où « les choses de la vie » pouvaient être listées dans un cahier, où le monde qui nous voyait naître puis mourir avait une fin, un volume, une circonférence que l'on pouvait embrasser du regard. La méthode est assez scolaire, le style simple : Julien Grosperrin procédait par petits chapitres thématiques comme le temps, les activités agricoles, les trois temps de la vie, les réjouissances, les commerçants, l'école, les jeux des enfants... Des photographies, avec plus ou moins de bonheur, illustrent le chemin emprunté par la mémoire.

Appliqué depuis 1994 à nous faire découvrir le département de la Haute-Saône sous toutes ses coutures, l'éditeur Pascal Magnin se devait de prendre de la hauteur pour immortaliser son département tel que Dieu le voit en 2005, c'est-à-dire vu du ciel . Et dans son élan, le pilote, non pas cette fois du projet mais de l'avion, Philippe Aeby, a emmené le photographe Jean-François Lami sur les territoires voisins puisque ce livre nous permet de contempler, outre un grand nombre de villages et de villes Haute-Saônoises, Besançon, Belfort, Montbéliard et quelques belles étendues de Haute-Marne.
L'ouvrage, autant pour sa réalisation que pour la qualité de ses photographies, n'a rien à envier à tous les autres livres parus ailleurs, et publiant des clichés issus d'autres cieux.

La Saône est une rivière de l'Est de la France qui coule sur 480 kilomètres depuis Vioménil dans le département des Vosges jusqu'à Lyon. Elle traverse donc le département de la Haute-Saône, baignant des villes comme Gray, Port-sur-Saône, et une foultitude de petites communes (Savoyeux, Seveux...). L'ouvrage que lui consacrent les Éditions de Franche-Comté est un livre relié, d'un format original (environ 30 x 25) qui reproduit un texte de 1886, écrit sous forme de lettres par un Anglais en vacances, P.G. Hamerton ainsi que des illustrations d'époque de son ami américain J. Pennel, réalisées au fil de leur périple dilettante « de Fontenoy-le-Château à Heuilley-sur-Saône ». L'éditeur s'est adjoint les services du photographe Jack Varlet, dont les nombreux clichés inscrivent les paysages d'aujourd'hui parmi ces témoignages d'époque.

Une belle réussite éditoriale.

Rioz est une commune d'environ 1300 habitants, située à 26 kilomètres de Besançon, dans la direction de Vesoul en Haute-Saône. Dans un format semblable à l'ouvrage intitulé La Saône, sur les traces de deux aventuriers au long cours, les éditions de Franche-Comté publient un livre collectif, au contenu assez traditionnel mais de bonne facture, alliant aquarelles et photographies, ainsi que quelques notes historiques sur les différents villages constituant « le pays de Rioz ».

Le temps est ici découpé selon quatre grandes périodes abordées successivement par autant d'historiens, tous enseignants à l'université de Franche-Comté :
Hélène Walter nous guide à travers la préhistoire et toute la période romaine. Pierre Gresser prend le relais pour nous conter mille ans d'histoire, du Ve au XVe siècle. Les trois cents ans suivants ont pour guide Maurice Gresset tandis que l'époque contemporaine est relatée par Jacques Gavoille.
Un travail synthétique, très agréable à lire, que l'on parcourt un peu comme un guide de voyage... à travers le temps.

Pour « l'anecdote », nous ne résistons pas à la tentation de reproduire une catégorique mise au point d'Hélène Walter : Il est évidemment inutile de revenir ici sur la stupide querelle d'Alésia, qui agita depuis le second Empire -- et agite encore ! -- certains esprits, voulant à tout prix et contre toute évidence localiser Alésia en Franche-Comté, à divers endroits d'ailleurs -- quatre au moins -- au gré des fantaisies ! Depuis longtemps, et les études récentes ne cessent évidemment de le confirmer, on sait bien qu'Alésia est Alise-Sainte-Reine en Côte d'Or.
La parole (éventuelle) est à la défense...

La première partie du livre met en avant, photographies à l'appui, les spécificités architecturales ou ornementales des vieilles maisons du canton : auges, portes de grange à « barlot », clives, enseignes des métiers, les surprenants « pots à moineaux » accrochés aux façades, les porte-bonheur... La deuxième partie est un inventaire extrêmement minutieux de toutes les maisons un peu remarquables du canton (!) avec une foultitude de photographies d'ensemble ou de détails.

Comme son sous-titre l'indique, le livre se consacre exclusivement au patrimoine rural ancien et exclut par ses termes, églises et châteaux.

La Haute-Saône, réputée (ou moquée) pour sa ruralité fut un département à forte vocation industrielle jusqu'à ce que, comme partout, l'histoire politico-économique tourne la page des hauts-fourneaux. Car c'est bien de métallurgie dont il s'agit ici, le département comptant une cinquantaine d'usines au cours du XIXe siècle. Comme dans d'autres régions, l'activité parviendra à se maintenir à travers le XXe siècle jusqu'au début des années soixante-dix, qui constitueront un nouveau tournant pour l'industrie. Selon les auteurs, les origines de la métallurgie en Haute-Saône remontent aux Séquanes et de façon plus déterminante, à la volonté des moines Cisterciens au cours du XVIe siècle.

En 2002, Joël Rieser et Jean Bauquery ont fait paraître un premier tome de Fourneaux et Fonderies de Haute-Saône balayant comme c'est de coutume chez leur éditeur, un territoire, site par site (cinq au total). Voilà donc la suite, avec en plus, un catalogue général de cuisinières et d'accessoires, regroupant les modèles emblématiques de l'ensemble des fabriques. Les trois opus peuvent être acquis en coffret. Notons que, même s'ils abordent de manière marginale l'ensemble des productions, ces ouvrages sont avant tout centrés sur la fabrication d'appareils de chauffage.

Les souvenirs d'enfance dans un village de Haute-Marne racontés à la première personne par celle qui était « la fille de l'instituteur ».
Annie Gay est l'auteur de plusieurs livres dédiés à l'histoire de Dole, ainsi que de Louise de Constant (1997), Châteaux et Demeures dans le Jura (1998), et Les Jobez. Maîtres de Forges jurassiens au XIXème siècle (2002) chez le même éditeur.

L'auteur « rencontre » Madeleine Vionnet à travers le récit que lui en fait Madeleine Chapsal, filleule de la créatrice de mode et fille de sa proche collaboratrice. L'objet de son livre est de faire connaître les attaches jurassiennes de Madeleine Vionnet, laquelle est d'ailleurs enterrée à La Chassagne, dans le département du Jura. Après un rapide survol de sa carrière, de quelques éléments biographiques, le livre se recentre sur un travail généalogique explorant les différentes branches de la famille Vionnet.

Vingt-deux contes et légendes liés à la Franche-Comté, réunis dans ce volume de la nouvelle collection « poche » des éditions bisontines Cêtre. L'auteur en avait déjà consigné un certain nombre dans un ouvrage paru chez Nathan sous la célèbre couverture de la collection Contes et légendes.
Jean Defrasne est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages d'histoire (régionale ou pas) parmi lesquels plusieurs Que sais-je ? consacrés à la Collaboration, à l'histoire de la gauche française ou encore aux mouvements pacifistes. Il est aussi l'auteur d'un Mythes et légendes du Berry aux Éditions Cabédita.

Après un premier opus publié en 2004 (Territoire de Belfort et Haute Saône), André Moissé s'attaque cette fois au Doubs et au Jura. Il fournit ici maints renseignements inédits tous recueillis auprès de témoins ou dans les archives publiques et privées. S'il décline bien les différentes modalités de l'action résistante, il accorde surtout une place importante au travail des agents secrets, passeurs et autres combattants de l'ombre. Cet ouvrage abonde en témoignages et documents. Il présente notamment 40 textes manuscrits inédits, écrits sur la libération des petites communes doubistes ou jurassiennes, textes qui avaient été commandés par un professeur d'histoire en 1945 aux jeunes instituteurs. Il nous éclaire sur les différentes initiatives de la Résistance, la répression dans les maquis et les villages, les pillages et les bombardements, les parachutages et les atterrissages, les évasions et leurs filières, mais aussi les retournements, les trahisons et les dénonciations. Des analyses et des enquêtes accompagnent les textes sur le contexte de l'époque. De nombreux documents sont reproduits ; en fin de volume, une chronologie, un index des sources et des livres consultés ainsi qu'un lexique seront très utiles pour éclairer et approfondir le sujet.

Les auteurs de ce livre invitent le lecteur à remonter le temps en compagnie des Chemins de Fer Vicinaux de Haute-Saône. Après avoir récolté près de 16000 clichés relatifs au tramway haut-saônois, ils présentent ici les plus rares et les plus significatifs. On assiste ainsi à la création des premiers pôles industriels, on suit les progrès techniques, on peut également mieux saisir ce que représentait pour les habitants l'arrivée du tram dans les petites communes, pourquoi il était célébré à coups de hourras, d'inaugurations, de banquets. Les photographies (et le texte surtout) témoignent de cela, d'une vie communautaire, semble-t-il, solidaire. Les documents choisis permettent de revivre la création des lignes et des réseaux en passant par l'apparition des automotrices jusqu'à la fermeture du réseau qui sera déferré à partir de 1939. Un chapitre est également consacré à la guerre 14-18 et à ses conséquences. Outre un historique général, ce livre présente chaque parcours, ligne par ligne, et plus de 400 documents originaux.

Déjà auteur de plusieurs monographies, de travaux de généalogie et d'un ouvrage sur Gray, Maurice Gouaille dit ici tout son amour, à partir de photographies et de cartes postales, pour la belle époque grayloise au temps des casernements. Les cavaliers de Haute-Saône sont ainsi mis à l'honneur (historique), les quartiers de cavalerie (vues aériennes) et les casernes (plans). Après cette lecture, nul n'ignorera plus rien de la vie militaire à Gray et des militaires célèbres, du 1er Régiment de dragons créé par Louis XIV ou du 62e Régiment territorial d'infanterie par exemple. Tout lecteur apprendra en outre que la présence des militaires a fait naître idylles et mariages parce que, écrit l'auteur, les femmes ont toujours été attirées par l'uniforme et par le célibat des militaires de tous grades . Mais pour mettre en garde les nouvelles épouses, un texte en 1891 a été écrit : les 10 commandements de la femme dans lequel nous trouvons à l'article 4 cette mise en garde : Il est possible que ton mari n'ait point de coeur, mais il a en tout cas un estomac plus ou moins bon que tu feras bien de te concilier en faisant de la bonne cuisine.

À l'heure où la saline de Salins-les-Bains entame d'importants travaux de restauration, l'association des Musées des Techniques et Cultures Comtoises publie un ouvrage de vulgarisation scientifique consacré au pays de l'or blanc et à l'histoire des salines. Le dernier ouvrage de référence avait été publié, il y a plus de vingt ans. Tout ce que nous avons toujours voulu savoir sur le sel sans jamais oser le demander est dans la première partie : comment il arrive sur la table, la différence entre le sel marin et le sel gemme, pourquoi et comment il est utilisé par les médecins, les agriculteurs, les cuisiniers, les alchimistes, a-t-il des qualités purificatrices, divinatoires ou au contraire possède-t-il des propriétés destructrices ? Par ailleurs, dans les trois autres parties, les auteurs de ce volume illustré et documenté s'attachent à décrire la vie dans les salines de Salins-les-Bains des origines à nos jours.

Pour tous ceux qui ont sillonné le canton de Scey sur Saône à vélo il y a au moins quatre-vingts ans, qui voudraient savoir ou se souvenir qui étaient les boulangers de Noidans le Ferroux en 1914 (Messieurs Favret et Blanchard) ou le maire de Rupt sur Saône en 1930 (Monsieur Barthélémy Auguste), qui souhaiteraient revoir la vieille tante ou la grand-mère lorsqu'elle était dans la classe de Monsieur Albert Renaud à Granvelle-Perrenot en 1933, reconnaître la façade d'une maison, pointer devant ses enfants les vêtements de l'époque ou l'épicerie mercerie où on allait acheter des sucres d'orge. Pour ceux également qui affectionnent les réclames de la première moitié du vingtième siècle.

Pour les autres, il n'est pas sûr que la lecture de cet ouvrage soit indispensable.

Paysages, Urbanisme, vie quotidienne, Édifices religieux, Événements  : cinq chapitres en forme de thématiques au milieu d'une multitude de photographies anciennes (160) représentant les principaux bâtiments et sites de ce canton du Doubs.

C'est à une visite dans une douzaine d'églises romanes du Jura (du XIe et XIIe siècles) que nous convie ce livre passionnant, l'auteur s'attachant à pointer à la fois les singularités de chaque lieu (dans lesquels nous pénétrons pour une véritable exploration du site) et le caractère général, lié aux choix architecturaux et décoratifs de leurs siècles respectifs.
Dans la dernière partie de l'ouvrage, l'auteur recense quelques sculptures remarquables présentes dans ces édifices et en propose un étude à la fois stylistique et symbolique.
Ce texte est bien entendu accompagné de nombreux documents iconographiques qui, comme c'est malheureusement trop souvent le cas, pâtissent d'une qualité d'impression peu valorisante.

Suzanne Braun est docteur en histoire de l'Art, spécialisée dans les domaines de l'architecture et de la sculpture médiévales. Elle a déjà publié plusieurs ouvrages sur l'Art Roman en Alsace et les églises de Strasbourg.

Jacques Hempé travaille notamment comme photographe avec le comité régional de tourisme d'Alsace et la région Alsace. Il a collaboré aux précédents livres de Suzanne Braun.

Michel Malfroy, dont la plupart des ouvrages avaient jusqu'alors pour champ d'investigation la ville de Pontarlier et ses environs (voir, par exemple, Le Canton de Levier, Histoire et patrimoine) a décidé d'embrasser ici d'un regard, mille ans d'histoire franc-comtoise. Le premier chapitre est normalement dédié à l'histoire politique et aux grandes dates qui ont façonné le devenir de cette bande de terre : de la Séquanie romaine au comté de Bourgogne avant le « rattachement » à l'État français en 1678, qui, loin s'en faut, n'en a pas pour autant signifié la fin des vicissitudes, notamment lors des années 1830-1848. Les rapports de l'église et de l'État subiront également sur le territoire comtois des dissensions plus fortes qu'en d'autres régions de l'hexagone et c'est précisément à l'historique de ces relations que Michel Malfroy consacre son deuxième chapitre. La suite de l'ouvrage vise à établir et à discuter le lien qu'il existe en Franche-Comté entre les coopératives fruitières (et par la suite diamantaires, horlogères et vinicoles) et la pensée socialiste dont trois des plus grandes figures françaises (Fourier, Proudhon, Considérant) sont franc-comtoises.

Plus anecdotique, le quatrième chapitre dresse un portrait des principales figures culturelles de la région (Courbet, Hugo, Breton...) Enfin, le dernier volet concerne l'économie. Entre les secteurs traditionnels, l'exploitation des ressources naturelles ou ancestrales d'une part (le sel, la vigne, le bois ou l'élevage) et la production industrielle d'autre part (l'automobile, l'horlogerie), l'auteur pointe du doigt les progrès faits ces dernières années par l'industrie du tourisme.

Michel Malfroy est professeur d'histoire et géographie dans un lycée bisontin. Il est également membre correspondant de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Besançon.

Les cantons de Gy, Pesmes et Marnay se situent dans le sud-ouest du département de la Haute-Saône. Cartes postales d'hier et clichés d'aujourd'hui ponctuent cette promenade parmi les fontaines et lavoirs, selon un procédé et une conduite depuis longtemps éprouvés par l'éditeur.

Titom, créé par Bruno Salvi, est une nouvelle maison d'édition installée dans le Jura et dont le premier livre se présente comme un hommage à la nature jurassienne. Il y a là un vrai parti pris graphique, les photographies prenant place sur un fond blanc ou noir, discrètement quadrillé, restituent un enchantement de couleurs emprunté au fil des saisons et des heures. Les motifs restent traditionnels et dans leur choix et dans leurs traitements (lacs, cascades, champs, ciels rougeoyants, falaises, toitures...) mais une ultime partie propose des visions de carcasses de voitures plus inattendues : c'est le chapitre minéral, celui qui clôt une construction quadrifide commencée avec le végétal, l'eau et le feu. Le texte est épuré, réponse de la langue faite aux images, contrepoint au silence de la nature, de l'eau, des maisons.

Bruno Salvi annonce pour l'année 2005 un ouvrage du même photographe et dédié à des promenades dans le département avec, notamment, « la visite » de quelques-unes de ses plus belles églises.

Didier Lacroix est issu de la photographie publicitaire. Il signe là son premier livre. William Chauvin est journaliste.

Un pays et des hommes aurait mérité d'inclure dans son titre une référence au passé : Un pays et des hommes autrefois, peut-être, aurait été plus juste. Car les enfants y entrent à l'école à l'automne, charron et forgeron y associent leurs savoir-faire pour fabriquer une roue de chariot, les fêtes religieuses embrasent les villages et les visages de leurs habitants, le paysan moissonne à la faux... Si les belles aquarelles de Gantner reflètent des fragments épargnés d'un monde, le texte de Jean-Louis Clade tente de maintenir vivace une imagerie révolue. Les deux, côte à côte, constituent un objet bien fait qui se regarde comme un almanach ancien.
Notons que les textes de Jean-Louis Clade sont en partie traduits en anglais.

Le tacot désigne le chemin de fer « économique », c'est-à-dire les lignes secondaires et en l'occurrence, ici, celles du département du Doubs. L'histoire commence à la charnière du vingtième siècle et le livre serpente à travers les anecdotes et les grandes dates, les intempéries et les guerres avec, sur chacune de ses pages, une ou deux photographies d'époque. Cela nous promène tout au long d'un siècle et se termine sur une note optimiste : le patrimoine architectural est plutôt bien conservé et la plupart des gares sont toujours debout. Quant au matériel roulant, la dernière partie du livre en propose un véritable inventaire imagée dans lequel se succèdent locomotives et wagons des différentes périodes.

Max Buchon fut un ami, un cousin éloigné et un compagnon de lutte de Gustave Courbet. Poète, romancier, journaliste, il batailla sur le front esthétique comme celui du politique. Il eut droit aux hommages de Victor Hugo et de Zola, fut immortalisé par son ami Courbet, connut la prison et huit années d'exil en Suisse alémanique, après le coup d'état de 1851.

C'est l'historien Michel Vernus qui présente, dans une longue préface, la vie et l'oeuvre de cet homme dont les livres étaient absents des librairies depuis fort longtemps. Sont regroupés dans cet ouvrage sous le titre générique de Scènes de la vie comtoise, trois récits de Buchon écrit lors de son exil en Suisse : Le Matachin, Le Fils de l'ex-maire et Le Gouffre gourmand, à lire comme des témoignages sur les moeurs et le quotidien du peuple en Franche-Comté au 19 e siècle. Ces trois récits prennent place dans des lieux différents mais fort peu éloignés les uns des autres : Salins-les-Bains, Vuillafans et Villeneuve d'Amont.

Une commune culture technique est à l'origine, de part et d'autre de la frontière franco-suisse, d'activités industrielles aussi diverses que l'horlogerie, l'automobile, la mécanique, la lunetterie ou les microtechniques. Les historiens, géographes, économistes et praticiens qui ont collaboré à ce livre ont accepté le jeu de la confrontation interdisciplinaire pour s'interroger sur le rôle des élites économiques et de l'État dans l'industrialisation ; les formes prises par les relations interentreprises, la place d'une grande firme leader au sein d'un réseau régional de PME, les mécanismes de l'innovation et le rôle des institutions dans la cristallisation et le fonctionnement des territoires productifs. Cette exploration du passé, proche ou lointain, des systèmes productifs de l'Arc jurassien éclaire le présent d'une région où, sous les coups de la mondialisation, l'industrie connaît de grands bouleversements.

S'il n'est pas facile de lire les documents anciens, il est souvent plus difficile encore de les comprendre. Le sens des termes a évolué au fil des siècles et beaucoup de mots ne sont plus utilisés aujourd'hui.

Cet ouvrage, agrémenté de citations tirées des archives, propose une définition pour plusieurs milliers de mots. Il repose sur un dépouillement systématique des   manuscrits concernant la Franche-Comté, entre la fin du Moyen Âge et le rattachement de la Franche-Comté au royaume de France par Louis XIV.

Ce lexique s'inscrit dans le cadre d'une vaste recherche sur la Franche-Comté aux XVIe et XVIIe siècles et plus particulièrement sur les liens entre le comté de Bourgogne et les anciens Pays-Bas. Il a été conçu pour les étudiants en histoire et en paléographie moderne de l'Université de Franche-Comté mais aussi pour celles et ceux qui s'intéressent à l'histoire de la région, notamment les généalogistes.

Depuis l’origine, la vigne et le vin ont marqué de leur empreinte la géographie et l’économie, l’archéologie et l’histoire, les paysages et l’architecture mais aussi les habitudes alimentaires et le commerce, contribuant, au fil du temps, à élaborer un type de société et un art de vivre. Une civilisation… La vigne en Haute Saône, ouvrage écrit à deux mains par Serge Mandret et Pascal Magnin, illustré des aquarelles de Bernard Marion et de dizaines de photographies du début du XXe siècle, relate les mœurs et coutumes des communautés vigneronnes au XIXe siècle. La traditionnelle fête de la Saint-Vincent, saint patron des vignerons, marque la fin du travail en cave et la reprise du labeur dans les vignes. Cette transition de la douceur de la cave vers les rigueurs des coteaux est l’occasion d’un banquet festif entre vignerons qui se réunissent pour remercier Saint-Vincent de la vendange passée et solliciter sa protection pour tous les travaux de l’année à venir.

Cette armoire comtoise est une sorte d’estrade disposée dans une salle de fête de village et sur laquelle, à tour de rôle, montent des personnages du passé, faire tourner la roue grinçante de la mémoire à grands coups d’expressions locales. L’image devient sépia, on bascule « dans l’temps » bon ou difficile mais de fait, devenu précieux par la mise en scène. Sorte de livre miroir donc, que l’auteur tend aux gens de la Comté, et dont le premier tome lui a valu le Prix Pergaud 2003.

Guy-Louis Anguenot a fait paraître auparavant quatre autres livres : Mémoires comtoises, chronique d’un siècle révolu (Éditions Cêtre, 2000), Sarah ou le chant des passions (Éditions Cêtre, 2001) ; Nouvelles comtoises, des gens d’ici ou d’ailleurs et L’Armoire comtoise Tome 1, (1901-1962, le temps immobile) (Éditions du Sekoya 2002, 2003).

Suisses et Jurassiens, Jurassiens et Français, vivent avec le sentiment d'appartenir à un ensemble naturel commun, organisé de part et d'autre de la frontière. Depuis son établissement, cette dernière s'érige en un mur quasi infranchissable quand on parle politique et s'efface, voire disparaît quand cela concerne le travail, la culture et les sentiments.
32 auteurs, pour la plupart universitaires, nous emmènent à la découverte de cette longue histoire du Jura et tentent également de répondre à une question: y a-t-il des Jurassiens?

Alexandrine-Julienne Mottet a-t-elle en compagnie de ses amants vraiment assassiné et brûlé, en 1825, Claude-Ignace Boillon, son mari ?
C'est à partir de ce fait divers comtois authentique que Vincent Petit, reconstitue minutieusement les péripéties de l'événement, de l'enquête et du déroulement du procès.

Vincent Petit, professeur agrégé d'histoire, est né en 1971 à Montbéliard. Originaire du Haut-Doubs, il enseigne aujourd'hui au lycée d'Etat de Lons-le-Saunier. Il a obtenu en 2004 le Prix Lucien Febvre pour son essai Le Curé et l'Ivrogne paru aux Éditions l'Harmattan.

Une enfance à Vesoul se passe donc surtout à Vesoul et un peu à Langres, dans les années 40 à 50, c'est-à-dire, pendant le long temps des restrictions et des tickets de rationnement. L'auteur appartient à une famille de douze enfants, son père est médecin, sa mère, on le devine, n'a guère le temps de quitter la buanderie ou la cuisine. C'est donc l'histoire de ce quotidien qui est raconté, le savon fait de suif et de cristaux de soude, les anesthésies au chlorure d'éthyle, la première machine à essorer le linge, le kéfir ou les aventures de la famille Duraton dans le poste T.S.F. à l'heure de la table dressée pour quatorze et bien sûr, cet émerveillement national devant les soldats qui déboulent du Far West avec leurs chewing-gum à la cannelle, leurs paquets de Lucky Strike ou de Camel et des bas de soie pour leurs conquêtes haute-sâonoises.

Quel beau métier je fais ! quelle belle clientèle ! Je ne vois que des duchesses, des marquises ; des princes et des seigneurs ! Encore trois empoisonnements et je me retire fortune faite ! Cette confession d'une dame avinée, un soir à Paris, permit de résoudre un grand nombre de décès par empoisonnement. Il y eut au terme de l'enquête 367 inculpations, 218 mises en état d'arrestation, 36 condamnations à mort et exécutions, 5 condamnations aux galères et 23 bannissements perpétuels. Nous sommes en 1682, sous le règne de Louis XIV que ce vaste réseau alla jusqu'à menacer. La citadelle de Besançon connut, suite à ce procès, ses premiers prisonniers parmi les plus dangereux de cette horde d'empoisonneurs. C'est le début d'une période qui durera jusqu'à la deuxième guerre mondiale. L'auteur nous raconte quelques-unes des incarcérations remarquables qui jalonnent l'histoire de l'endroit, aujourd'hui devenu un lieu de captivité pour les seuls animaux.

Éveline Toillon a déjà publié cinq ouvrages relatifs à la ville de Besançon, dont trois aux Éditions Alan Sutton.

La vie d'un homme, Pierre Cuchetet, tout entière consacrée à l'animation et à la sauvegarde du patrimoine d'un canton de Haute-Saône, Vitrey. Avec un texte de son frère, Paul, et de nombreuses aquarelles, signées Christiane Lhomme et Bernard Marion.

2002 : année Victor Hugo. 2003 : année ESBF. Le point commun ? Chacun dans sa spécialité (littérature ou handball) a si bien représenté (volontairement ou pas) la Franche-Comté au niveau national que le monde de l'édition régionale a souhaité les distinguer. Si les livres sur Victor Hugo s'épuisent peu à peu, le sport est mis à l'honneur. Deux journalistes sportifs de l'Est Républicain poursuivent donc leur effort en publiant un ouvrage (sur papier glacé, avec photographies couleur) où sont présentés neuf disciplines sportives, des dizaines d'athlètes et leurs résultats pour une saison comtoise qui, comme tous les ans, a offert victoires et défaites, bonnes et mauvaises surprises, sueur, sang (parfois), larmes (souvent). En prime et en attendant la fin de la saison 2004, un questionnaire est posé à quelques figures championnes.

Quelques chiffres pour mieux saisir l'importance de ce livre : 100 ans, 192 pages, 9 chapitres, 203 photos, 1100 joueurs, 21 entraîneurs, 714 matchs joués à domicile dont 371 victoires, 175 nuls et 168 défaites, 761 buts marqués contre 1424 encaissés, 131 adversaires, des milliers de résultats saison par saison, des centaines de personnes photographiées (Présidents, entraîneurs, joueurs, supporters dans les gradins, dans les rues, dans les salons de l'Hôtel de Ville, militaires...). Et quelques dates : 1927, inauguration du vélodrome ; 1962, Coupe Drago remportée ; 1986 : passage de l'équipe professionnelle à l'équipe amateur.

Le pays des Mille étangs appartient à la retombée méridionale du massif vosgien et s'inscrit à peu près entièrement dans un rectangle : la ligne de partage des eaux qui longe la vallée de la Moselle en dessine le petit côté nord-est. Les vallées du Breuchin et de l'Ognon en délimitent respectivement les grands côtés nord-ouest et sud-est. Il est plus difficile d'en repérer la limite sud-ouest, approximativement entre Froideconche et Lure.

Voilà pour la localisation du site. Plus sommairement, le plateau des mille étangs constitue une part du département de la Haute-Saône située en bordure de celui des Vosges.
Jean-Pierre Perney décrit l'origine et la géologie du site, Daniel Curtit s'attarde plutôt sur l'aventure humaine et Renée Monamy Gillet propose une promenade à pied parmi les mille (non, huit cent cinquante nous dit-elle) lacs du plateau.
Les illustrations sont nombreuses et en couleur. Dommage que la qualité de l'impression soit mauvaise. Les clichés ont parfois la couleur de ceux que l'on extrait de vieux albums datant de trente ou quarante ans.

21 métiers ruraux, anciens, rares ou abandonnés, savoir-faire détenus par quelques mains expertes et comtoises sont présentés dans cet ouvrage ; chaque chapitre est une visite chez un artisan qui possède l'art et la manière de distiller les cerises, de fabriquer des skis, des sabots, des cordes, des allumettes, des chevilles en bois, des lunettes ou de casser les pierres... Tout cela finit par constituer une agréable promenade dans toute la région via également la taillanderie de Nans-sous-Sainte Anne, une scierie de Lepuix-Gy, la fruitière de Thoiria, la boutique d'un sculpteur sur pipe de Saint-Claude, d'un rétameur de Gigny, d'un rémouleur, d'un tanneur, d'un forgeron et d'un fabriquant de ruches en paille ; moins connus, un charron, le battage à vapeur et un greiller complètent la galerie de ces métiers, bucoliques et sépia.

Un florilège de photographies et de cartes anciennes constitue ce quatrième tome consacré à la commune de Combeaufontaine. Et puisque la critique est source de correction, permettons-nous de faire remarquer que la préface, seul véritable texte du livre, aurait mérité une relecture.

Des aquarelles signées Mireille Bachin font face à des cartes postales anciennes pour une promenade dans le canton, décliné village après village et dans l'ordre alphabétique. Une petite fiche signalitique présente chaque commune et sa population.

Ce livre est conçu et rédigé conjointement par des membres des Centres Permanents d'Initiatives pour l'Environnement de Franche-Comté (C.P.I.E.) et des Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (C.A.U.E.).

Volontiers didactique, l'ouvrage analyse l'évolution de l'habitat dans le Jura, des premières installations monastiques à nos jours. Il décrit l'évolution historique des fermes jurassiennes à travers les changements de modes de vie, la disparition de l'autosuffisance paysanne, l'apparition des bourgs et consacre une large part aux questions posées par l'épuisement des ressources naturelles. C'est là sans doute un des attraits de ce livre, d'autant plus que cette petite leçon d'écologie est accompagnée d'un riche annuaire d'organismes ou d'associations susceptibles de répondre à toutes les questions que doit se poser, aujourd'hui, celui qui entreprend de rénover ou de bâtir une maison.  

L'auteur, qui a déjà consigné sous la couverture d'Alan Suton un bout de la mémoire de Delle et publié plusieurs almanachs et contes pour enfants, commence son livre par l'inventaire des richesses naturelles des cantons d'Héricourt : l'eau, le sel (de Soulnot), le charbon (de Corcelles), la forge (de Chagey), puis s'attarde un peu sur les grands faits historiques, les antagonismes religieux, les guerres du XXe siècle, le monde paysan, la disparition des métiers traditionnels... le tout saupoudré de fines anecdotes ramenées au fil des générations avec leurs parts réelles et imaginaires, nouées et inextricables...

La plus ancienne gravure rupestre représentant un skieur date de 12000 ans. Rien que pour cette information, cela valait la peine d'ouvrir ce livre joliment illustré. Le maire des Rousses, des médecins et des facteurs furent, dans le Jura, les premiers adeptes du ski (prononcé alors chi). Cette pratique n'était au tout début du vingtième siècle, qu'un moyen de locomotion. Mais quinze ans plus tard, les Jurassiens usaient déjà de cet attribut innovant pour se mesurer les uns les autres lors de « concours ». Les planches en bois cessant d'être simplement utilitaires, le chemin vers le tourisme de masse était dès lors tracé : le ski serait un vecteur de développement économique pour des villages haut perchés à l'air vivifiant. Ce projet de développement prendra une réelle ampleur dans les années 60 avec l'apparition des premières stations de ski jurassiennes dans une forme moderne (Métabief, les Rousses, Les Monts Jura...)

Suite au récit de cette épopée, le livre consacre sa deuxième partie au Ski sportif avec une revue des épreuves (Transjurassienne en tête), des champions que le Jura a donné à la nation (Léo Lacroix, Fabrice Guy, Sylvain Guillaume, Nathalie Bouvier...) et des principaux clubs du massif jurassien.

André Buffard est un ancien membre de l'équipe de France de ski de fond, aujourd'hui correspondant du journal Le Progrès-Les Dépêches  ; Pierre Dornier est journaliste à l'Est Républicain et André Vuillermoz est Chanoine, titulaire du chapitre de la cathédrale de Saint-Claude. Ils ont, bien entendu en commun, la passion du ski.

Cramans est un village viticole situé dans le Val d'amour, sur les bords de la Loue, à la limite nord-est du département du Jura. En février 2004, le village accueille « La percée du vin jaune », fête populaire au cours de laquelle le dernier millésime du célèbre vin local est officiellement baptisé. C'est à cette occasion que les Éditions Cêtre publient cette petite monographie du village.

Cartes postales, dessins et photographies seront les guides à suivre pour découvrir ou redécouvrir le pays de Fresse à travers son histoire et ses légendes. Cette vallée, qui a accueilli au début du vingtième siècle ethnologues, géologues, artistes mais aussi photographes et herboristes, a un petit air de vallée idéale : un parc vosgien immense dans lequel marcher, une route des crêtes où il fait bon manger en compagnie d'aubergistes, des étangs à perte de vue (plus de mille), des écrevisses qu'on aime ébouillanter. Entre Rahin et Ognon, depuis le col de la Chevestraie jusqu'à Belonchamp, il est un vol de traverse où coule le Raddon, écrit dans sa postface Pascal Magnin. En prime, les auteurs présentent la liste des sobriquets que se sont transmis de génération en génération les habitants de la vallée, liste dans laquelle nous apprendrons que les « Bobots » n'étaient pas les bourgeois-bohème d'aujourd'hui mais des sabots.

Entre 1760 et 1914, près de deux mille cinq cents ouvrages d'art, destinés à canaliser et distribuer - en toute beauté - l'eau des sources, sont érigés dans tous les villages de Haute-Saône. Les services techniques du département, fustigés par le préfet Dieu, embauche jusqu'à vingt-deux architectes en 1840 (...) Aucun autre département français n'a jamais fait mieux, écrit Pascal Magnin dans sa Postface.

Ce premier volume d'une série de livres sur les fontaines, lavoirs et abreuvoirs de Haute-Saône, revient tout naturellement aux sources : histoire de ces ouvrages d'art, des premières fontaines à la Révolution française jusqu'aux dernières créations ; typicité et variétés (puisoirs, égayoirs, fontaines circulaires à obélisques, fontaines temples, mairies-lavoirs...) et architectes (Anatole Amoudru, Jean-Claude Disqueux ou encore Louis Moreau). Une place est réservée à l'utilisation de l'eau et à la prise de conscience de son importance dans notre vie. Une petite bibliographie ainsi qu'un lexique permettront aux amateurs d'accolades, de mascarons ou de gouttereaux de parfaire leurs connaissances. Les textes sont illustrés par de nombreuses cartes postales anciennes et photographies de Jack Varlet.

Après un premier ouvrage sur le Pays de Port-sur-Saône de 1880 à 1980, les auteurs ont choisi cette fois de s'attacher à la vie communautaire du canton dans la première moitié du XXe siècle. La volonté ici est de préserver le patrimoine socio-culturel de l'époque (flamboiement économique, réussite artisanale industrielle et agricole) grâce à un choix exhaustif de photographies, de documents commerciaux et socio-industriels qui appartiennent encore à de nombreuses familles haut-saônoises. Voilà donc pour les familiers de quoi revisiter ces lieux si attachants grâce à un carnet d'images commentées : généalogies, reproductions de cartes topographiques en tout genre, extraits de lettres, photographies, cartes postales anciennes, photos de classes... Aucune commune du canton de Port-sur-Saône n'est d'ailleurs oubliée. Pour preuve, une liste des communes en fin d'ouvrage avec leur nombre d'habitants lors du dernier recensement en 1999.

Ce livre est une proposition de balade — en images — dans l'espace et dans le temps de la ville de Vesoul, capitale Haut-Saônoise. La visite est guidée, les photographies et documents nombreux. Nous allons de quartier en quartier en suivant sans peine leurs évolutions architecturales — de la Belle Epoque à nos jours. Pendant que l'auteur récupérait d'anciennes cartes postales ressuscitant tout le glorieux passé vésulien, le photographe, lui et en pleine canicule, allait saisir les lieux et les instants du Vesoul actuel, en travaux... pour le plus grand bonheur de tous précise Pascal Magnin dans sa postface, Vesoul se préparant en effet avec euphorie et ambition au troisième millénaire.

Saint Colomban et ses moines irlandais ont bâti en 590 le monastère de Luxeuil. Dans ce premier tome (trois sont prévus) l'auteur revient sur la création de ce foyer monastique qui éclaira l'Occident barbare jusqu'à la destruction de 888. L'auteur établit la chronologie des faits et des hommes, de Colomban à Saint Gibard (mort en 888), décrit l'itinéraire des fondateurs, de Bangor (Irlande) à Annegray (près de Luxeuil) ainsi que les bâtiments du monastère, la situation juridique et la vie monacale, l'école, le scriptorium, la bibliothèque, les lieux de retraite.

Outre le rôle qu'il a joué dans la renaissance du Musée Gérôme de Vesoul, le docteur Gilles Cugnier est connu pour ses nombreuses actions de sauvegarde de monuments et d'objets d'art de la Haute-Saône.

L'auteur, correspondant départemental de l'Institut d'histoire et du temps présent poursuit sa chronique des jours de guerre et d'occupation, véritable greffe de tribunal dans laquelle sont énoncés les moindres faits d'insoumission, accrochages, rapports de police, tentatives de résistance, procédures de condamnation et exécutions opérés sur le territoire départemental lors de l'occupation allemande. Ce tome fait suite à trois volumes déjà parus et respectivement sous-titrés, les opérations aériennes, l'invasion (1939-1940) et sous le signe de la francisque (1940-1944). Deux nouvelles parutions devraient suivre.

Via Crucis, publié aux éditions Neo, désigne le chemin de croix sculpté par Gabriel Saury à la fin des années 40, dans le village d’Orchamps-Vennes, situé dans le Haut-Doubs. Cette œuvre fut interdite sur ordre du Vatican et ne fut de nouveau visible qu’en 1970. Il est vrai que la figure du Christ y apparaît humaine, trop humaine. Claude Louis-Combet, l’écrivain bisontin, retrace la genèse et le purgatoire de l’œuvre puis glisse des apostrophes inspirées du Christ entre les photographies des stations du chemin de croix.

Voir aussi sur l'auteur, Du sang dans les yeux

Des fées, une méduse, des loups-garous, la vouivre, le diable, la sirène, le dragon, des fantômes, des revenants et une licorne peuplent la Franche-Comté de Brigitte Rochelandet : présences rapportées depuis le fond des âges et représentations visibles dans quelques lieux sacrés de la région, l'auteure, historienne, interroge des mythes universels à partir de leurs manifestations locales.

Brigitte Rochelandet est Docteur en histoire. Sa bibliographie, riche en monstres, sorcières, mystères et merveilles (Diables, sorcières et bûchers, Cêtre, 1999 ;   La Sorcellerie autrefois, Horvath, 1997 ; Franche-Comté mystérieuse, Cêtre, 2001 et Les Mystères de Besançon, Cabedita, 2003), inclût également un travail sur Les Maisons closes autrefois (Minerva, 1998).

Jean-Louis Clade se penche sur les maladies (peste, choléra, variole...), les plantes médicinales (serpolet, belladone, brunelle...), les médecins, les imposteurs, les chirurgiens, les thérapies, les croyances et les superstitions qui ont proliféré en Franche-Comté autrefois. Dans la première partie (avant l'avalanche des maux) Jean-Louis Clade fait l'historique de   la formation des médecins depuis l'origine, telle qu'elle s'est développée dans la région.

Auteur prolixe, Jean-Louis Clade vient de consacrer quatre tomes à l'histoire des Écoles et Instituteurs dans la région (voir la présentation du dernier tome paru École et instituteurs dans le territoire de Belfort. Parmi ses nombreux ouvrages consacrés à la Franche-Comté, citons Si la Comté m'était contée, Au coeur de la vallée de la Loue (en collaboration avec l'écrivain Pierre Perrin), Besançon 2000 et La Vie des paysans franc-comtois dans les années 50. Tous ces livres sont également parus aux Éditions Cabedita.

Après la publication de La Flore de la montagne jurassienne et celle Des Champignons de la montagne jurassienne, cet ouvrage, riche de la recension de 316 espèces, continue d'explorer la diversité de la flore et de la faune locale. Pour chaque oiseau, plusieurs photographies couleurs ainsi que des indications sur ses critères d'identification, la répartition de l'espèce à l'échelle de l'Europe, son comportement alimentaire et des précisions sur sa présence dans la région. En plus, 10 itinéraires particulièrement riches en rencontres ornithologiques sont proposés.

Il s'agit d'une publication illustrée, refonte enrichie de deux ouvrages plus anciens (un, homonyme, paru en 1984 et La Guerre des blindés en Franche-Comté, tous étant l'oeuvre du colonel Robert Dutriez). Le livre est découpé selon trois chapitres chronologiques : l'invasion, l'occupation et la résistance et la libération.

Un vaste catalogue en couleur, sur papier glacé et CD-rom, recensant sous l'objectif d'une vingtaine de photographes les beautés du département c'est-à-dire entre autres, châteaux, vaches, fêtes, rivières, usines, jeux, panoramas urbains, ruraux, clochers, fontaines, vieilles voitures (Peugeot), barques, forêts, fleurs, chevaux, jambons fumés, clochers, le tout en général sous des cieux plutôt très bleus.

Le Hérisson est une rivière qui coule dans le Jura, dans la région des lacs ; l'eau court sur 3,7 kilomètres, s'offrant pour dévaler quelques 250 mètres d'altitude, 31 cascades dont la plus spectaculaire plonge du haut de 65 mètres.

Dominique Gros est un arpenteur inlassable du lieu. Il publie sous le bel habillage de ce livre un ensemble de photographies couleurs du site et un texte concis, de belle facture, qui draine des souvenirs sans épanchement excessif, s'accommode de questions sans réponses et d'esquisses descriptives parfaitement fondues dans les lacis du texte. Ainsi, le cours des mots sait demeurer discret. Il ne tente jamais de rivaliser avec ce que l'on sait être pour l'auteur le bien le plus précieux : la beauté du silence dans un paysage qui vous parle.

Le Hérisson coule en moi, et je n'y peux rien. Peut-être parce que je l'ai connu, avant même de voir le jour ? Je ne saurai jamais répondre à cette question. Mais il est un fait certain : où que m'entraîne ma vie, je sais que là je reviendrai toujours, goûter un peu de paix, renouer avec un souvenir, rechercher l'enfance, la mienne ou celle de mes filles, découvrir une parcelle de moi-même... Quand je dis « Le Hérisson coule en moi, et je n'y peux rien... » c'est sans doute qu'au fil de mes errances, je m'y suis construit. Un paysage n'est rien s'il n'est pas vu, il n'est rien non plus, s'il n'est pas ressenti. Si j'ai voulu m'enraciner dans la terre de mon enfance, c'était pour y retrouver ces morceaux de moi, épars dans ces paysages déserts. J'ai nourri mon regard d'émotions, de sensations... Et j'ai chargé mes promenades de significations singulières. En ouvrant ma sensibilité à mon décor, je l'ai également construit. Je l'ai fait moi.

Dominique Gros est né en 1951 à Lons-le-Saunier. Il est journaliste.

Avec cet ouvrage Jean-Louis Clade boucle sa tétralogie consacrée aux quatre départements de la région. Le livre commence par un rappel historique sur le territoire de Belfort (la résistance de l’armée du général Bourbaki pendant la guerre de 1870, la défaite de la France puis le détachement du territoire de Belfort du Haut-Rhin quand ce dernier passa sous le giron prussien). Suit la chronique minutieuse de la vie de l’école normale de garçons de Belfort créée en 1880 (les filles y seront admises par nécessité en 1915), le tout agrémenté de nombreux documents iconographiques.
Outre donc sa tétralogie consacrée aux Écoles et Instituteurs des quatre départements de Franche-Comté, Jean-Louis Clade a écrit de nombreux livres consacrés à la région, parmi lesquels Si la Comté m’était contée, Au cœur de la vallée de la Loue (en collaboration avec l’écrivain Pierre Perrin), Besançon 2000 et La Vie des paysans franc-comtois dans les années 50. Tous ces livres sont parus aux Éditions Cabedita.

Le consulat fut une période transitoire qui commença le 18 brumaire de l’an VIII par un coup d’état et qui s’acheva cinq ans plus tard avec le début de l’Empire. Parmi les nombreuses mesures de relance économique qui furent prises à cette époque, sous l’impulsion du général Bonaparte, la création d’une société libre d’agriculture. Elle est devenue S.A.L.S.A. (Société d’agriculture, lettres, sciences et arts de la Haute-Saône). Pour le bicentenaire de sa naissance, (2001), la société aussi éditrice a entrepris de réunir un groupe d’historien pour se pencher sur cette période charnière de l’histoire de France et semble-t-il décisive.
Ont collaboré à cet ouvrage, Denis Woronoff, Guy Jean Michel, Danièle Pingué, Georges Rech, Georges Cuer, Michel Vernus, François Lassus, Gaston Bordet et Jean-Marc Debard.

Enfin, réunis dans un seul ouvrage, les costumes de tous les départements de France et des territoires et départements d'Outre-Mer

Dans le Haut Doubs, près de Pontarlier, à quelques kilomètres de la Suisse, à La Longeville, Yves et Liliane Jacquet Pierroulet animent, depuis 1979, une Maison d’hôte, le Cret l'Agneau. C’est là que se dégustent les fameuses confitures.
Jack Varlet a participé à la réalisation de plusieurs livres sur la gastronomie et collabore à de nombreux magazines régionaux et nationaux.

La chronique d’une ville et d’une province, Besançon et la Franche-Comté, à travers trois cents ans de l’histoire d’une famille. Le destin des Bonvalot, c’est celui d’une bourgeoisie conquérante qui, par le négoce et les charges municipales, s’élève jusqu’aux plus hautes responsabilités de la province. Au XVIe siècle, l’héritière la plus douée de la dynastie, Nicole Bonvalot, est au cœur d’un système familial efficace qui met en coupe réglée le Comté de Bourgogne. Son mari, son frère, son beau-frère, son cousin, ses fils, ses gendres sont aux premiers rangs des serviteurs de l’Empire. Quelle est la part qui revient à Nicole dans la réussite sociale de son époux Nicolas Perrenot de Granvelle, Garde des sceaux et premier conseiller de Charles-Quint ? Quelle tâche spécifique remplit-elle dans la communauté du mariage Perrenot-Bonvalot ? Y a-t-il un partage des responsabilités ou une cogestion des affaires ? Occultée de l’histoire officielle par le devoir de modestie que l’époque impose à son sexe, elle laisse cependant de nombreuses traces dans les archives qui témoignent qu’elle est une femme d’exception.

Chroniquée par deux journalistes de l’Est républicain, François Ruffin et Frédéric Vial, l’actualité sportive en Franche-Comté mois par mois et toutes disciplines confondues. Quelques chroniques et portraits au style tout en élégance répondent à de nombreuses photographies couleur.
Petite remarque : compte tenu du fait que la plupart des compétitions (au moins pour les sports collectifs) se déroulent sur plusieurs mois, un découpage par discipline n’aurait-il pas était plus pertinent ?

Présentée comme un répertoire lexicographique, cette nouvelle mouture s’enrichit de 250 nouvelles références et comptabilise environ 2000 mots. La première édition avait obtenu le Prix comtois du livre en 1993.
Jean-Paul Colin est professeur de linguistique et lexicographe à la Faculté des Lettres de Besançon. Il est l’auteur du Dictionnaire des difficultés du Français (Robert, 1971 puis 1994 pour l’édition de poche), Trésor des mots exotiques (Belin, 1986), Les derniers Mots : Le lexique de la mort (Belfond, 1992), Expressions familières de Franche-Comté (Bonneton, 2001). Récemment, il a co-écrit avec sept autres universitaires Le Grand Livre de la Langue française sous la direction de Marina Yaguello, paru aux éditions du Seuil (l’ouvrage livre un état de notre langue et tente de définir la place du français dans le monde d’aujourd’hui). Spécialiste également du roman policier, il a consacré à ce genre littéraire plusieurs ouvrages dont La Belle époque du roman policier français aux Éditions Delachaux et Niestlé en 1999, Boileau-Narcejac, (Encrage, 1999) et Crimologies : Essai sur le roman policier et populaire, (Canevas, 1995).

La SALSA a eu 200 ans en 2001. À l’occasion de cet anniversaire est publié un livre qui parcourt l’histoire de la société au travers les grands épisodes de son existence. L’ouvrage est réalisé sous la direction de Guy Jean Michel. Il inclut également des contributions de Maurice Gresset, d’André Thévenin, de Jean Girardot ainsi que les témoignages de sociétés correspondantes de Franche-Comté et du canton suisse du Jura.

La ligne Gray-Jussey fut ouverte dans son intégralité en 1903. L’ouvrage chemine lentement, entre ses deux communes, au rythme révolu d’une époque dite belle, et accroche sur son passage tous les documents d’archives relatifs au paysage urbain. La généalogie des commerces court sur plus de cent ans, les photographies des bâtisses sont accompagnées d’un retour sur leurs origines.

La Villedieu fut un village. Il eut le malheur d’exister sur le terrain pressenti pour construire le camp militaire de Valdahon, dans le Doubs. Cela se fit en deux temps et concerna une quarantaine de familles, contraintes à l’expropriation. L’histoire du déplacement des familles, les épisodes forcément lents de l’indemnisation des victimes et ceux de la restauration de l’église, soixante-dix ans après la réquisition du site, sont ici relatés avec minutie.

En 1864, un jésuite, le Révérend Père Ducreux, organise une croisade anti-alcoolique dans le Haut-Doubs, sa région natale. Cette tentative de " régénération "morale rejoint les préoccupations du clergé rural confronté à d’autres " désordres " tels que la contrebande, la prostitution ou l’anticléricalisme. L’image d’un Haut Doubs conservatoire des vertus traditionnelles devient un modèle politique, un projet de société susceptible de renouer avec l’âge d’or.

Vincent Petit est né en 1971. Il est agrégé d’histoire et travaille actuellement sur le catholicisme en Franche-Comté.

N'est pas féericologue qui veut. Il faut savoir que «  croire aux fées est une religion poétique et écologique  ». Et gare à nos fumiers qui pourraient le matin du mardi-gras être visités par une chèvre-lutine ! Et gare à nos ménages car Berthe la Fileuse, la fée du logis, pourrait bien débarquer entre Noël et Nouvel An pour inspecter la propreté de nos maisons ! Des fées comme celles-ci on en trouvera des centaines, des espiègles et des curieuses, de A à Z, sur près de deux cents pages d'esprit féerique, en compagnie de dragons et lutins. De nombreuses illustrations et cartes, un appendice poétique (où relire Victor Hugo et Charles Dornier) ainsi que la bibliothèque féerique du pays comtois et du féericologue aideront le chasseur de fées dans sa nouvelle quête.

Après avoir animé pendant plusieurs années la librairie-café La Fée Mélusine à Belfort, Hervé Thiry-Duval travaille aujourd'hui à la bibliothèque municipale de Lure.